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jeudi 27 juin 2024

Lumberjack the Monster de Takashi Miike (2023) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

2023. Alors que le réalisateur Takashi Miike a déjà signé cette année là huit épisodes de la série Keibuho daimajin et huit autres pour Onimusha en partenariat avec Shinya Sugai, l'un des chiens fous du cinéma japonais revenait avec un seul long-métrage. Et lorsque l'on connaît la productivité du bonhomme, la chose peut paraître étonnante. Autre détail amusant, la sortie chez nous de Lumberjack the Monster directement sur la plate-forme de streaming Netflix. Fait assez rare pour être souligné, le film est considéré par certains comme un retour au cinéma extrême pour Takashi Miike mais si l'on regarde vraiment le contenu de ce thriller composé de quelques éléments de science-fiction, le cinéaste donne l'impression d'avoir cette fois-ci choisi de rouler sur une route de campagne tranquille plutôt que sur une autoroute bondées de véhicules filant à toute allure... Car si dans le fond, avec ses psychopathes dotés d'un implant dans le cerveau assassinés les uns après les autres par un mystérieux inconnu Lumberjack the Monster promet un spectacle comme seul ou presque le réalisateur japonais est capable d'en produire, au final l'on se retrouve devant une œuvre sinon plate, du moins beaucoup plus raisonnable que d'habitude. Quelques meurtres lors desquels des geysers de sang typiques du cinéma asiatique jaillissent, certes, mais ne font pas forcément un bon film. C'est d'autant plus dommage que le fond, toujours lui, illustre la volonté de mettre en scène des personnages plus profonds qu'ils n'y paraissent habituellement dans ce genre de faux délire gore. Comparé à l'outrancier Ichi the Killer, Lumberjack the Monster fait pâle figure mais intègre bien le concept de la chasse au tueur en série tout en accordant à une partie des personnages une psychologie très particulière liée à un passé traumatique. Car dans ce tout dernier long-métrage de Takashi Miike (qui depuis a signé en 2024 le court Midnight), l'acteur Kazuya Kamenashi incarne l'arriviste avocat Akira Ninomiya.


Tellement ambitieux d'ailleurs qu'il n'a pas hésité a jeter celui qui aurait dû être son futur beau-père du haut du toit de sa société afin de prendre sa place. Face à lui, la détective Ranko Toshiro (Nanao) enquête sur une série de meurtres perpétrés par un individu qui s'en prend exclusivement à d'anciens orphelins auxquels furent implantés il y a des décennies en arrière, des puces modifiant le comportement. C'est donc sur cette base reposant sur le roman Kaibutsu no Kikori de l'écrivain Mayusuke Kurai que Takashi Miike et son scénariste Hiroyoshi Koiwai développent une intrigue au départ relativement complexe de part la multiplication des personnages. Avec son gore festif, Lumberjack the Monster ne risque pas de choquer grand monde. Ce qui par compte peut s'avérer relativement étonnant est cette petite part accordée à l'émotion par son auteur car il faut bien l'avouer, au delà de son strict statut de thriller, le film s'inscrit également dans un cadre dramatique assez poignant. Takashi Miike semble donc s'être assagit avec ce tout nouveau long-métrage qui a d'abord parcouru les festivals du monde entier avant d'échouer sur Netflix. Un signe qui pour certains demeurera sans doute de mauvais aloi, laissant les autres sans doute indifférents aux quolibets, bien trop fans de l'artiste pour se laisser influencer par l'idée que ce seul support est un indicateur raisonnable quant à l'intérêt d'une œuvre qui y est rattachée. Foutaises. Car si Lumberjack the Monster paraît parfois plutôt pépère (surtout après que le hongkongais Soi Cheang ait définitivement assis sa suprématie en Asie dans le domaine du thriller avec son extraordinaire et insurpassable Limbo en 2021), ses deux heures passent à vive allure, Takashi Miike parvenant à rendre ses personnages attachants même si ceux-ci cultivent en général une attitude relativement mauvaise. Bref, pas le meilleur du réalisateur japonais mais pas le pire non plus, loin de là...

 

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