Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 26 juin 2024

LaRoy de Shane Atkinson (2023) - ★★★★★★★★★☆

 


 

Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, Shane Atkinson signe un thriller qui n'a pas à rougir face à la concurrence. Et encore moins devant l’œuvre des frères Coen puisque LaRoy s'inscrit dans la lignée de Blood Simple, Fargo ou encore No Country for old Men. À tel point qu'il est inenvisageable d'y voir autre chose qu'un hommage à ce duo d'experts du septième art qui ont dans leur carrière signé bon nombre de classiques du genre. Tout, de l'esthétique à la mise en scène en passant par les protagonistes renvoie à cette idée d'une Amérique profonde quelque peu déglinguée, perdue dans le désert et peuplée d'individus plus louches les uns que les autres. En ce sens, LaRoy fait honneur au genre en appliquant les mêmes méthodes que Joel et Ethan Coen dès le début de leur carrière. Ici, le héros est incarné par un pauvre type, pas très courageux, propriétaire avec son frère d'une quincaillerie, marié avec une ancienne reine de beauté, sans enfants et vivotant en attendant que les choses s'améliorent. Interprété par John Magaro, Ray est l'incarnation parfaite de l'individu asservi (ici par son frère Junior personnifié par Matthew Del Negro), trompé par sa femme Stacy-Lynn (Megan Stevenson, parfaite en cruche adultère), manipulé par son entourage, au bord du suicide mais qui au fond croit toujours en son amour pour celle qu'il a épousé puisqu'il va accepté de commettre un meurtre contre de l'argent. Ce même argent que la banque lui a refusé et qui aurait dû permettre à Stacy-Lynn d'ouvrir son propre salon de coiffure. Comme si cela ne suffisait pas, le réalisateur et scénariste intègre au récit un vrai-faux détective privé (l'acteur Steve Zahn) que deux officiers de la police locale s'amusent à faire tourner en bourrique, un tueur à gages prénommé Harry qu'interprète Dylan Baker que l'on pu notamment découvrir dans Happiness de Todd Solondz en 1998 ou dans les seconds et troisième volets de la franchise Spider-Man de Sam Raimi en 2004 et 2007, ainsi que d'autres personnages secondaires qui viendront élargir les rangs d'une galerie d'individus parfaitement improbables. Lors du Festival du cinéma américain de Deauville ayant eu lieu entre le 1er et le 10 septembre 2023, Shane Atkinson n'est pas reparti les mains vides.


En effet, Laroy a remporté trois des plus grandes récompenses avec le Grand Prix, celui de la Critique ainsi que celui du Public. Des distinctions hautement méritées au vu de la qualité du travail accordé sur le fond et sur la forme. Bénéficiant de la très belle photographie de Mingjue Hu, le long-métrage est surtout doté d'un solide scénario qui tient la route de bout en bout et ce, jusqu'à la résolution de l'intrigue. Entre thriller et comédie noire, Shane Atkinson est parvenu à construire une histoire parfaitement crédible bien que les retournements de situations soient très nombreux. Il est en effet étonnant de voir avec quelle constance la magie opère lors des incessants twists, chaque détail s'imbriquant à la perfection aux autres. Il devient parfois jouissivement délicat d'envisager quelle tournure vont prendre les événements. À force de contrariétés dans le cheminement logique de tout thriller qui respecte une ligne de conduite relativement classique, ici, chaque renversement est un véritable bonbon acidulé dont le spectateur aura l'occasion de se délecter. John Magaro est impeccable dans le rôle de ce mari trompé mais toujours aussi amoureux de son épouse, foncièrement bon bien qu'au départ, un peu trop mièvre et naïf (on parle là du personnage et non de l'acteur qui l'incarne). Grâce à sa touche d'humour permanente, le film de Shane Atkinson évite de sombrer dans la noirceur absolue. Et pourtant, ça n'était pas gagné vue la tournure que prennent les événements, chacun d'entre eux faisant davantage patauger les protagonistes dans un sable mouvant duquel ils semblent incapables de se dépêtrer. Bref, Laroy est un indispensable petit bijou sur fond de musique country qui fera patienter les amateurs de thrillers en général et des frères Coen en particulier. On attend impatiemment les prochains projets de Shane Atkinson...

 

1 commentaire:

  1. La Roy poursuit brillamment cette longue tradition de films noirs ruraux qui décortiquent l'attachement des américains pour le pognon, encore, encore ...
    Steve Zahn est drôle et le film laisse pointer de ci de la une touche d'humanité fort bienvenue.

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...