Les années soixante-dix
furent une décennie florissante pour les films catastrophe de plus
ou moins grande qualité. Au tout début, soit en 1970, vint au monde
le premier volet de l'une des plus célèbres franchises du genre,
Airport.
Une œuvre située dans les airs qui en amena plusieurs autres dont
l'une se termina même dans les profondeurs de l'océan (Les
Naufragés du 747
de Jerry Jameson en 1977). Océan toujours avec l'excellent
L'Aventure du Poséidon
de Ronald Neame et Irwin Allen et sa séquelle sept ans plus tard
signée cette fois-ci du seul Irwin Allen, Le
dernier Secret du Poséidon.
Le milieu maritime étant un terrain de jeu particulièrement propice
aux angoisses et aux délires de certains individus atteints de
troubles psychiatriques, nous y retrouverons également le Juggernaut
de Terreur sur le Britannic
de Richard Lester (1974). Ce dingue auquel l'on pourra directement
affilier l'incendiaire de Cité en feu
réalisé par Alvin Rakoff, réalisateur à l'imposante filmographie
principalement consacrée à la télévision. Car ici, pas
d'accident, mais un acte volontaire produit par l'employé d'une
raffinerie de produits chimiques qui vient d'être licencié. Après
avoir ouvert différentes vannes, libérant ainsi de grandes
quantités de liquides inflammables, ce dernier se répand en ville
au point de mettre le feu dans toute la cité. Une vengeance qui fera
des milliers de morts. En réalité, une coïncidence entre l'acte du
bonhomme et le feu qui s'est déclaré un peu plus tôt dans la
matinée alors qu'un gamin tentait de se débarrasser de la cigarette
que lui tendirent ses petits camarades...
Comme
tout bon film catastrophe qui se respecte, Cité
en feu démarre
par une longue présentation des personnages. Et comme cela est
parfois le cas, cette succession de séquences s'avère à minima
ennuyeuse et ne semble se justifier que part la volonté de rallonger
artificiellement une œuvre qui dépasse déjà très largement
l'heure et demi. L'intrigue se déroule d'abord entre la raffinerie
et la ville en question avant de se concentrer sur cette dernière et
plus encore sur l’hôpital qui vient tout juste d'ouvrir ses
portes. Tout comme beaucoup de longs-métrages du genre à l'époque,
le film d'Alvin Rakoff (scénarisé par l'américain Jack Hill et les
canadiens Dave Lewis et Céline La Frenière) est interprété par
quelques grandes figures du septième art. Oh, peut-être pas aussi
prestigieuses que celle rencontrées dans Tremblement
de terre
(de Mark Robson, avec Charlton Heston, Ava Gardner, George Kennedy ou
la délicieuse Geneviève Bujold) ou dans Meteor
(de Ronald Neame, avec Sean Connery, Natalie Wood et Karl Malden),
mais l'on y retrouve malgré tout Barry Newman dans le rôle du
docteur Frank Whitman, Susan Clark dans celui de Diana
Brockhurst-Lautrec, Shelley Winthers dans l'uniforme de l'infirmière
Andrea Harper, James Franciscus en patron de chaîne de télévision,
mais aussi Leslie Nielsen en maire et Henry Fonda dans le rôle
d'Albert Risley, le chef des pompier. Un casting intéressant pour
une incarnation qui ne l'est pas toujours autant puisque Leslie
Nielsen, Henry Fonda et plusieurs autres interprètes sont
sous-exploités...
À
vrai dire, Alvin Rakoff préfère laisser parler les images, parfois
terribles, de cet incendie qui se propage en ville. Des images
d'archives, nombreuses, qui tentent d'immerger le spectateur dans un
spectacle pas toujours très convainquant mais qui offre parfois
quelques visions sublimement tragiques comme ce travelling lattéral
dont l'arrière-plan est en feu tandis qu'une femme, le corps
enflammé, marche vers son tragique destin. Supposé porter sur les
épaules le rôle du méchant maire qui imposa la construction d'une
raffinerie de produits chimiques à proximité de la ville, le maire
incarné par Leslie Nielsen s'avère plus pathétique qu'autre chose
avec la manière si particulière (et si maladroite) qu'il a de
boiter. Comparé à l'immense classique La tour
infernale
de John Guillermin réalisé pourtant cinq ans auparavant, Cité
en feu fait
pâle figure. Surtout qu'il demeure difficile de ne pas rapprocher
les deux œuvres vu qu'elles font appel toutes les deux à un
incendie. Bien qu'approchant les trois heures, le premier réussissait
sans cesse à relancer l'intrigue tandis que le film d'Alvin Rakoff a
tendance à tourner en rond. Au final, Cité en
feu est
peut-être parmi les films catastrophe les moins convainquant de
cette décennie là. Pas... catastrophique, mais pas inoubliable pour
autant...
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