Avec Bruce Willis, nous
sommes au moins sûrs d'une chose : c'est que cette ancienne
star du cinéma d'action ne risque pas de bousculer nos habitudes.
Surtout pas avec l'un de ses derniers longs-métrages dans lequel il
apparaît en la personne de Thomas Malone, un détenu auquel est
offerte l'opportunité de choisir entre la prison à vie et sa
participation à un jeu d'un genre très particulier : une
chasse à l'homme. On ne s'étonnera pas alors de la direction prise
par le projet puisqu'il semble directement se référer au jeu vidéo
Apex Legends™ du concepteur
Mackey McCandlish développé par Respawn Entertainment et
Panic Button Games.
Apex d'Edward
Drake se déroule dans un futur très proche, si proche même que les
quelques rares effets-spéciaux employés dans le film s'avèrent
déjà relativement laids. L'action se situe sur une île où quatre
hommes et une femme ont payé une forte somme d'argent pour traquer
et tuer un gibier humain. Mal leur en prend puisque c'est justement
Thomas Malone qu'ils vont devoir chasser. Mais les choses vont se
révéler plutôt compliquées pour eux. Surtout que ce dernier, très
malin, avant de tenter d'échapper à ses assaillants, a choisi de
leur glisser à l'oreille une idée qui très vite germer dans leur
esprit : ''Les
chasseurs sont-ils autorisés à s’entre-tuer ?''.
Notamment confronté à l'acteur Neal McFonough (l'inquiétant Dave
Williams de la série Desperate Housewives),
Bruce Willis joue les Casper et se cache derrière feuillages et
troncs d'arbres et se met à l'abri des caméras la plupart du temps.
Une fois encore, l'acteur est employé afin d'attirer un public qui
(mal)heureusement n'y croit plus depuis longtemps. Après un Breach
en 2020 signé de John Suits de très mauvaise facture et un Cosmic
Sin
tout aussi désastreux réalisé par Edward Drake, ce dernier a le
culot de reprendre, et du service, et son interprète principal pour
nous offrir un résultat en totale adéquation avec l'entreprise de
destruction que semble être devenue l'utilisation d'un Bruce Willis
transformé au fil du temps en interprète aussi inexpressif qu'un
pantin de bois...
Au
scénario, le réalisateur lui-même, aidé de Corey Large. Ces deux
là mêmes qui scénarisèrent ensemble les deux étrons cités plus
haut. Autant dire que là aussi, l'amateur d'inepties ne risque pas
d'être dérangé dans ses (mauvaises) habitudes. Accompagnés par
une brochette d'interprètes aussi talentueux qu'une chèvre dans un
concours de chant, les deux acteurs-vedettes viennent cachetonner
dans un film mal écrit, mal réalisé et à l'interprétation
poussive. Entre une Megan Peta Hill qui dans le rôle de la chasseuse
Jeza passe son temps à hurler des ''fuck''
tous les trois-quatre mots (elle disparaîtra heureusement façon
cotillons!) et des Corey Large, Lochlyn Munro, Nels Lennarson et Trevor
Gretzky dont l'intelligence des dialogues est proportionnelle à leur
talent, Apex
n'est que le dernier exemple d'une déchéance totale pour un Bruce
Willis qui, pour ses fans mais aussi et surtout pour lui, devrait
moins tourner et mieux choisir ses rôles, ou pourquoi pas mettre un
terme à sa carrière d'acteur. La référence au classique de
l'écrivain américain Richard Connell Les
Chasses du comte Zaroff
ou de certaines de ses adaptations est évidente puisque
l'organisatrice de ce jeu de massacre ne s'appelle-t-elle pas West
Zaroff ? Mais ne rêvons pas puisque la dite référence
s'arrête au porte de son patronyme puisque le reste, c'est à dire
la totalité du long-métrage, est bon à jeter au vide-ordure. Non
pas que le supplice soit rude au point de stopper la projection au
bout d'une demi-heure comme semblent l'avoir fait certains
spectateurs, mais il n'est pas idiot d'évoquer le pouvoir hautement
sédatif de ce long, trop long-métrage. Les personnages stagnent
dans leur carré de verdure, dans des décors d'une banalité
affligeante, se lancent à la figure des punchlines
tristes à mourir et ne semblent pas savoir où donner de la tête.
Si l'on pouvait penser que Bruce Willis ne parviendrait pas à
trouver pire que le rôle qu'il incarna dans Cosmic
Sin cette
même année 2021, c'est désormais chose faite...
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