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mercredi 17 novembre 2021

Le Froid Baiser de la mort (Il terzo occhio) de Mino Guerrini (1966) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

À treize ans d'intervalles, deux œuvres aux réalisateur et aux titres différents vinrent au monde tout en entretenant cependant une étrange relation quant au contexte dans lequel baignent leurs personnages respectifs. En 1979, Joe d'Amato signait avec Buio Omega (sorti sur notre territoire sous le titre Blue Holocaust), l'un des films les plus glauques et dérangeants qui soient. Interdit à l'époque de sa sortie aux moins de dix-huit ans dans notre pays, il a conservé malgré les décennies son caractère éminemment putride. Une œuvre qui, si elle semble originale est en fait le reflet morbide d'un long-métrage qui lui est donc antérieur de treize ans. En effet, alors que nous sommes au beau milieu des années soixante, le réalisateur italien Mino Guerrini abordait déjà les étranges thématiques qui treize ans plus tard allaient faire de Buio Omega, le film culte que l'on connaît. Filmé en noir et blanc et principalement interprété par l'acteur Franco ''Django'' Nero, Le Froid Baiser de la mort (Il terzo occhio) semble en tout point avoir effectivement inspiré la décennie suivante l’œuvre de Joe d'Amato tant on y trouve déjà la plupart des éléments constituant ce véritable cauchemar sur pellicule dont le réalisateur accoucha en 1979. Il est donc déjà question ici de mort, de nécrophilie, de gémellité, d'acide sulfurique, d'emprise, d'amour, de passion et de folie. Tout comme ses personnages qui déjà incarnent qui le fils d'une riche famille, qui une gouvernante secrètement éprise de l'homme en question. Le mimétisme auquel s'est adonné Joe d'Amato treize ans plus tard est si bien poussé que Kieran Canter y incarnera lui aussi bien après Franco Nero, le rôle d'un taxidermiste. Dans le film de Mino Guerrini, un empailleur d'animaux dont la passion va très vite se répercuter sur le corps de celle qu'il devait épouser mais qui meurt dans un curieux accident de voiture...


Rapportant son cadavre jusque dans sa fastueuse demeure où est morte sa mère (l'actrice Olga Solbelli), Mino Alberti (Franco Nero, donc) attire chez lui une strip-teaseuse de cabaret, puis plus tard une prostituée, avant de coucher avec elles, sa fiancée défunte Laura (Erika Blanc) allongée dans le même lit, et recouverte d'un drap. On s'en doute, à la découverte du corps embaumé, les amantes de passages hurlent et ne reste plus alors à Mino qu'à les étrangler afin de les faire taire puis de compter sur le soutient de la gouvernante Marta (l’envoûtante Gioia Pascal) pour se débarrasser des cadavres. Presque un copier/coller semblable au futur Buio Omega, jusque dans la méthode employée pour faire disparaître les cadavres. Mais nous ne sommes pas encore à la fin des années soixante-dix lors desquelles les bandes horrifiques poisseuses pullulaient. En terme d'horreur, Le Froid Baiser de la mort est aussi sobre que le Psychose d'Alfred Hitchcock. Le sang apparaît forcément moins impressionnant que dans l’œuvre de Joe d'Amato. Quant à Gioia Pascal, l'actrice a beau arborer un joli minois et son personnage un caractère ambigu, face à Franca Stoppi qui dans Buio Holocaust interprétait de manière viscérale une Iris glaçante, la jeune interprète ne pèse pas lourd dans la balance. Franco Nero interprète un jeune homme séduisant mais sensiblement immature. Une fois libérée des entraves maternelles et après avoir perdu celle qu'il aimait (deux morts survenant le même jour), Mino perd la tête. Tout comme d'une certaine manière Marta qui ne prend pas en compte les dangers de vivre auprès d'un individu totalement obsédé par Laura...


Survient alors Daniela, la jumelle de celle-ci et naît alors une ambiguïté que l'on mettra sur le compte de l'anachronisme puisque la jeune femme débarque au château dans l'idée de retrouver le corps de sa sœur à l'aide de deux hommes-grenouilles (Laura a en effet officiellement disparu dans les profondeurs d'un lac) ! Sauf que plus tard l'on apprend que la jeune femme a disparu voilà un an déjà. Ambiance pesante, voire malsaine pour Le Froid Baiser de la mort même si l'on n'atteint jamais vraiment les divers points culminants en la matière du plus que dérangeant Buio Omega de Joe d'Amato. Le sang coule peu et les corps sont dissous en toute discrétion puisque à l'abri du regard des spectateurs. Une curiosité à découvrir, assez rare pour l'époque il faut le dire, et à ranger aux côtés des films cités plus haut ou du plus méconnu Gran Bollito réalisé par l'italien Mauro Bolognini en 1977 et notamment interprété par l'actrice américaine Shelley Winters (La concierge du locataire de Roman Polanski)...

 

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