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mercredi 17 novembre 2021

Joy of Torture 3 : Orgies sadiques de l'ère Edo (Zankoku ijō gyakutai monogatari: Genroku onna keizu) de Teruo Ishii (1969) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Orgies sadiques de l'ère Edo... Avec un titre pareil, on s'attend forcément à des douceurs asiatiques mélangeant érotisme délicat et tortures plus ou moins raffinées. Troisième volet de la saga des Joy of Torture du réalisateur japonais Teruo Ishii, Zankoku ijō gyakutai monogatari: Genroku onna keizu (qui signifie à peu de chose près dans notre pays, Histoires d'abus anormaux et cruels : Genroku, généalogie de la femme) propose trois actes dont les récits demeurent indépendants les uns des autres. On retrouve cet art de la lictiophilie cher au genre qui nous préoccupe ici. Rien de bien méchant face aux déviances les plus étranges et dérangeantes auxquelles le spectateur pourra notamment faire face devant le Shogun's Sadism de Yūji Makiguchi qui sortira sept ans plus tard en 1976 et qui dans la saga semble se poster en neuvième et ultime position après huit volets tous exclusivement réalisés par Teruo Ishii. Et donc parmi eux, ces Orgies sadiques de l'ère Edo s'inscrivant dans un genre bien précis. Celui du ero guro nansensu qui a l'origine fut un mouvement littéraire avant d'être récupéré par le cinéma, et notamment à travers l’œuvre de Teruo Ishii, justement. Dans ce troisième volet, le Japon féodal est à l'honneur. Ses costumes, ses coiffures, ses modes de vie et ses traditions. Les femmes sont apprêtées telles des geishas, le visage blême, poudré, le corps recouvert du yukata traditionnel et la tête coiffée du Taka Shimada. Quant aux hommes, ils revêtent le Jinbei et sont tous coiffés du Chon mage, front rasé, cheveux huilés et attachés au dessus du crâne en chignon...


Les costumes font donc illusion. Tout comme les décors, d'ailleurs. Mais plus qu'un film reposant sur d'authentiques faits ayant eu lieu durant l'ère Edo, cet Orgies sadiques de l'ère Edo s'intéresse tout d'abord saux penchants les plus inavouables de ses protagonistes. Le premier acte repose en effet sur le mensonge et la trahison. On y voit effectivement un homme manipuler une jeune femme qu'il séduira avant de la convaincre de se prostituer. En effet, afin d'échapper à l'emprise d'un chef de clan auquel elle doit de l'argent, Oito (l'actrice Masumi Tachibana) accepte que Hanji (l'acteur Toyozô Yamamoto) efface sa dette. Mais celui-ci étant ensuite à court d'argent, la jeune femme offre son corps à des inconnus afin de le rembourser. Une histoire simple... si seulement ne s'y cachait pas derrière, de plus funestes desseins. Plutôt timide en matière d'érotisme et d'outrages physiques, on aura tout de même droit à une double séance de bondage et de flagellation exécutée jusqu'au sang avec à terme, un avortement à coups de pierres. Le second acte démarre, lui, par la tentative de viol d'une femme par deux nains qu'elle s'empresse ensuite de fouetter avant de les faire fuir. On apprend alors qu'il s'agissait d'un simulacre organisé par la jeune femme elle-même. Au cœur de ce second récit, la nymphomanie et le goût prononcé pour l'exhibitionnisme, le voyeurisme et l'acte sexuel prodigué par des indigents. Chaque moment est l'occasion pour l’héroïne d'exposer son intimité à la vue de quiconque pose son regard sur elle. Jusqu'à ce que la vérité, cruelle, ne nous soit révélée à travers une séance d'hypnose...


En dehors de quelques séquences présentant les courbes de l'actrice principale, là encore, l'érotisme se veut léger, bien qu'accentué par le sujet de la nymphomanie, lequel submerge littéralement le propos. Au passage, nous noterons la présence d'un beau mâle couleur ébène apparaissant à l'écran affublé de deux grotesques boucles d'oreilles signifiant en partie, et s'il était besoin, son appartenance à une tribu africaine. Le noir indigène comme peu de cinéastes auraient le courage (ou l'impudence) de le décrire de nos jours. Quant au sadisme promis par le titre français, le réalisateur japonais semble avoir choisi de le réserver pour la troisième partie du long-métrage qui s'ouvre sur une femme traînée au sol par un cavalier et sa monture. Une séquence qui en précède une autre, plutôt ahurissante lors de laquelle de jeunes geishas toutes de rouge vêtues sont tuées par des taureaux excités par la couleur de leur tenue. L'une d'elles (l'actrice Miki Obana dans le rôle d'Omitsu) va survivre pour servir d'objet sexuel au seigneur des lieux. Ou l'art du bondage qui au Japon est nommé Kinbaku (ligotage japonais) et qui ici est servi sur fond noir. Ceux qui veulent du sexe et du sang feraient pourtant mieux de retourner voir le Caligula de Tinto Brass avec Malcolm McDowell dans sa version pornographique car ici, en dehors d'un accouchement par césarienne pratiqué au sabre et sans anesthésie, les orgies sadiques promises s'avèrent quasi-absentes. Restent quelques visions sympathiques, comme ce couloir recouvert de tentures du premier acte ou cette galerie de miroirs du troisième où le rouge et l'or dominent.Une entrée en matière relativement timide dans l'univers du réalisateur japonais Teruo Ishii et au final, rien de véritablement transcendant...

 

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