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jeudi 19 mai 2022

L'abîme des morts-vivants (La Tumba de los Muertos Vivientes) de Jess Franco (1983) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Après s'être penché à plusieurs reprises sur la Nunsploitation (Le trône de feu, Les démons, Lettres d’amour d’une nonne portugaise), le réalisateur espagnol Jess Franco s'est également intéressé durant sa carrière à un autre sous-genre du cinéma d'exploitation : la Nazisploitation qui, comme son nom l'indique inclus dans son propos le thème du nazisme. Nous pourrions évoquer Ilsa, la louve des SS de Don Edmonds et ses succédanés qui demeurent parmi les plus connus du genre, mais c'est à une autre sorte de long-métrage auquel va avoir à faire le spectateur en cette année 1983. S'il est encore question ici de soldats nazis, Jess Franco, comme tant d'autres avant et après lui, va les mixer avec l'un des genres horrifiques les plus populaires auprès des amateurs de cinéma d'horreur et d'épouvante : le zombie. L'espagnol n'ayant pas été le seul à s'intéresser à cet étonnant brassage, on a pu notamment découvrir des œuvres telles que Le commando des morts-vivants (Shock Waves) du réalisateur américain Ken Wiederhorn en 1977 ou celle du français Jean Rollin intitulée Le lac des morts-vivants en 1981. Le film dont nous allons parler dans cet article semble être d'ailleurs très officiellement la suite de ce dernier, le réalisateur français abandonnant alors sont titre de metteur en scène au profit de l'espagnol Jess Franco. À dire vrai, malgré la thématique reposant sur la Nazisploitation, les deux longs-métrage n'ont en réalité que peu de choses en commun si ce n'est de faire partie des pires films du genre ! Dans les années 2000, la Nazisploitation semble avoir retrouvé le chemin des salles de cinéma avec quelques exemples notables parmi lesquels les volets de la franchises Dead Snow de Tommy Wirkola en 2009 et 2014 ou Frankenstein's Army de Richard Raaphorst en 2013...


Mais retournons en 1983, près de trente ans en arrière. Un voyage dans le temps qui risque de s'avérer particulièrement douloureux pour les amateurs de zombies d'origines diverses et (a)variées. Immunisés depuis longtemps, les fans de Jess Franco n'auront sans doute aucune difficulté à subir ce navrant spectacle qu'offre comme cadeau empoisonné L'abîme des morts-vivants (La Tumba de los Muertos Vivientes). Un titre qui pour une fois mérite bien sa traduction française tant son contenu semble mériter d'être oublié après avoir été jeté dans un abîme sans fond. Un bon moyen de réévaluer les œuvres authentiquement cultes que sont L'Avion de l'apocalypse de Umberto Lenzi et Virus cannibale de Bruno Mattei. Deux classiques du nanar absolument indispensables que continuera sans doute malgré tout de renier une partie du public allergique à ce type de produit cinématographique (tant pis pour eux). L'abîme des morts-vivants, lui, mérite tout à fait sa réputation de film Z. Une sous-catégorie moins élogieuse que celle qui enferme pour notre plus grand plaisir les nanars de toutes sortes. Il faut dire que l’œuvre de Jess Franco est si peu agréable à regarder qu'on ne lui accordera qu'un intérêt tout relatif. Également écrit par le réalisateur espagnol lui-même, L'abîme des morts-vivants bénéficie pourtant d'un scénario prometteur auquel son auteur n'a malheureusement pas été capable de rendre hommage. Tourné dans l'archipel des Îles Canaries et en Espagne, l'action se déroule majoritairement dans le désert et se compose de deux actes très précis...


Convoquant la présence de l'acteur Javier Maiza (dont la carrière au cinéma se comptera sur les doigts d'une seule main), celui-ci incarne le rôle du capitaine Blabert de l'armée britannique qui durant le second conflit mondial l'opposant à l'armée allemande, combattit auprès de ses hommes une section nazie constituée par le tristement célèbre officier Erwin Rommel et transportant un très important chargement de lingots d'or. Le massacre est tel que le capitaine Blabert est seul à survivre à la bataille. Retrouvé inanimé dans le désert près de l'oasis où eut lieu le massacre par un Sheik du nom de Mohamed Al-Kafir (Antonio Mayans), il est emporté jusqu'à la très luxueuse demeure de son sauveteur où à son réveil, il fera la connaissance de sa fille Aisha (l'actrice Doris Regina). Si un premier ''soulèvement'' des zombies nazis morts lors du massacre s'est déjà produit, cette première partie de L'abîme des morts-vivants ressemble moins à film d'horreur et d'épouvante qu'à un film d'aventures fauché mâtiné d'une intrigue romantique entre le capitaine de l'armée britannique et la jeune et exotique Aisha. De cette première partie qui aurait sans doute gagné en valeur artistique si elle ne s'appesantissait pas temps sur des plans d'une longueur et d'une lenteur astronomiques, l'on retiendra somme toute la beauté qui incarne le personnage d'Aisha, une certaine ambition, mais aussi une séquence de guerre totalement brouillonne lors de laquelle, soldats britanniques et allemands portent tous le même uniforme. De quoi se perdre littéralement dans ce champ de bataille où les tirs et les explosions se multiplient !


La seconde partie débute lorsque le propre fils du Capitaine Blabert consulte le journal de voyage de son père, lequel a été depuis assassiné par un certain Colonel Kurt Meitzell (l'acteur Eduardo Fajardo dans le rôle d'un ancien officier nazi espérant mettre la main sur le chargement de lingots toujours enfoui sous le sable du désert). Avec quelques amis, Robert (l'acteur Manuel Gélin), qui vient de découvrir l'existence du chargement d'or, décide de quitter l'Angleterre pour rejoindre l'oasis et mettre la main dessus. Toujours aussi peu enclin à insuffler de l'énergie à son film, Jess Franco fait se croiser tous les protagonistes du film avant d'en confronter une grande partie à la poignée de zombies disponibles sur le tournage. Des maquillages encore moins dignes que les pizzas étalées sur le visages des morts-vivants de L'Avion de l'apocalypse. Une vitesse de déplacement qui ne justifie jamais qu'aucun des vivants ne puisse leur échapper. Un jeu d'acteur aussi pathétique du côté des morts que de celui des vivants. Un tout petit brin d'érotisme (toujours très gratuit chez l'espagnol) et surtout, oui surtout, un rythme lent.... à se cogner la tête contre les murs ! Considéré comme l'un des pires représentants du film de zombies, L'abîme des morts-vivants mérite amplement sa réputation...

 

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