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samedi 21 mai 2022

Bloodsport, tous les coups sont permis de Newt Arnold (1988) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Je réalise combien ce que la démarche de se lancer dans un cycle consacré au réalisateur Jess Franco peut avoir de compliqué. Choix des longs-métrages parmi les deux-cents (et même un peu plus) qu'il réalisa durant sa carrière de réalisateur, scénariste, compositeur et acteur. Cela ne m'était pas arrivé depuis un certain temps mais l'overdose m'est tombée sur le coin de la gueule après seulement cinq d'entre eux. Non pas que je sois fleur bleue ou que l'érotisme me dérange au point de détourner le regard chaque fois qu'un sein ou une fesse se pointe devant l'objectif, mais lorsque le sexe prend le pas sur l'écriture afin de combler les vides scénaristiques, l'ennui et le désespoir s'installent, très rapidement accompagnés par une série d'inexplicables nausées. J'avais prévu de clore le sujet avec Sinfonia Erotica mais n'ai pu aller au terme de ce récit apparemment intéressant mais auquel j'ai mis un terme après seulement vingt-cinq minutes de projection. Tout ça pour aller faire un tout petit tour du côté de Jean-Claude Van Damme. En cette année 1988 où sorti sur nos écrans de cinéma un certain Bloodsport, tous les coups sont permis. Histoire de revenir dans un univers cinématographique moins piteux tout en prenant tout de même des gants. En évitant le changement radical (on ne contraint pas un héroïnomane à cesser immédiatement toute consommation de sa drogue préférée en lui conseillant plutôt de tenter la buprénorphine ou tout autre substitut de synthèse) et en évitant de créer une rupture trop brutale avec ce cinéma Z qui nous aura accaparé durant presque une semaine, il me semblait qu'un court voyage au pays de l'un des plus célèbres acteurs belges était une alternative plutôt saine. D'autant plus que parmi les nombreux films d'action et de combat interprétés par le bonhomme en question, celui-ci avait totalement échappé à ma vigilance...


On ne va tout d'abord pas s'emballer pour le scénario de Sheldon Lettich adapté à l'écran par lui-même ainsi que par Christopher Cosby et Mel Friedman puisque les spectateurs sont coutumiers du fait. En effet, entre les personnages incarnés par Jean-Claude Van Damme et les tournois de full contact, kickboxing et autres arts martiaux, c'est une passion qui ne cessera jamais vraiment de le poursuivre. Dans Kickboxer de Mark DiSalle, il tentera de vaincre le redoutable Tong Pô que son frère Eric affronta avant de se retrouver au tapis, la moelle épinière sectionnée. Dans Full Contact de Sheldon Lettich, le légionnaire Lyon Gaultier débarquera aux États-Unis afin de subvenir aux besoins de sa belle-sœur depuis que son frère a été assassiné par un gang de trafiquants de drogues. Là-bas, il affrontera divers adversaires dans des combats de rue organisés par une certaine Cynthia (l'actrice Deborah Rennard). Et la liste est longue. Dans le cas de Bloodsport, tous les coups sont permis, Jean-Claude Van Damme interprète le rôle du capitaine Frank Lux dont l'objectif est de participer au Kumite qui s'avère être un tournoi d'arts-martiaux clandestin se déroulant à Hong Kong. L'objectif de l'américain est non seulement de remporter le tournoi mais également de rendre hommage à son ami Senzo Tanaka dont le fils est récemment décédé. Si le scénario n'a rien de vraiment transcendant, on sait à l'époque pourquoi l'on se rend dans une salle de cinéma pour y découvrir le dernier Van Damme :


Pour y découvrir des combats, encore et toujours des combats. .Et cette malice qui passe dans le regard de celui que certains jugent de ringard quand d'autre l’idolâtrent déjà. Son succès, le film de Newt Arnold le doit d'autant plus à son principal interprète qu'à l'époque, Jean-Claude Van Damme propose de retourner plusieurs séquences. Oui, et alors qu'il devra patienter près de huit années pour passer lui-même derrière la caméra avec Le grand tournoi en 1996, le belge reprend certaines séquences de combats qu'il filme sous différents angles qui une fois remontées donnent un rythme éminemment plus soutenu qu'à l'origine. Alors que la cultissime Cannon envisage de sortir directement Bloodsport, tous les coups sont permis en vidéo, le film sort finalement sur grand écran. Une légende est née. Pas celle du film. Et encore moins celle de Franck Dux, cet obscur personnage, fondateur de sa propre école d'arts-martiaux (la Dux Ryu Ninjutsu), supposé mythomane et qui se serait inventé toute une série d'événements propres à sa vie personnelle qui auraient servi de matière première au récit du film. Non, on parle bien là de JCVD ! La première partie du long-métrage est plutôt convaincante. Surtout lorsqu'il s'agit de mettre scène le belge lors d'un entraînement que lui inculque son maître Senzo Tanaka (l'acteur hongkongais Roy Chiao que l'on a pu notamment découvrir dans Le jeu de la mort de Bruce Lee en 1978 ou dans Indiana Jones et le Temple maudit de Steven Spielberg six ans plus tard). Bloodsport, tous les coups sont permis offre également l'opportunité d'y découvrir une guest inattendue : la présence de l'immense Forest Whitaker dans le rôle de Rawlins. Mais aussi celle, nettement plus logique, de l'acteur hongkongais Bolo Yeung qui depuis n'a jamais cessé de parcourir le cinéma d'action de son impressionnante carrure et de son effrayant regard ! On le devine d'emblée comme incarnant le plus redoutable des adversaires auxquels Jean-Claude Van Damme/Frank Lux devra se confronter. L'un des principaux atouts du film réside également dans la multiplicité des arts-martiaux employés puisque ici, le principe même du Kumite permet de faire briller n'importe lequel d'entre eux quel qu'il soit. Avec, parfois à la clé, la mort de l'un des adversaires sans que cela n'ait aucune conséquence sur le vainqueur...


Évidemment, Bloodsport, tous les coups sont permis n'est pas très fin. Question scénario, le tout est relativement basique. En règle générale les combats sont rapidement expédiés et la caractérisation est revue à la baisse. Ici, faut que ça frappe, que ça saigne, que les coups s'enchaînent avec ce son typique des années quatre-vingt lorsque un poing rencontre le visage, le flanc ou l'estomac d'un adversaire. Le récit instaure une romance sommaire entre notre héros et la journaliste Janice Kent (l'actrice Leah Ayres), quelques pointes d'humour (ce spectateur qui ramasse les plombages en or d'un adversaire mis au tapis) mais le gros du récit tourne évidemment autour du tournoi. On dirait parfois un jeu vidéo en live dans l'esprit de la série Street Fighter (Capcom) dont le premier volet sort justement un an avant le film de Newt Arnold. Le rire s'impose parfois involontairement lors de séquences caricaturales. On pense notamment à ce combattant qui use d'un art mimant vaguement la capoeira (art martial originaire du Brésil) tout en ressemblant davantage à un primate qu'un authentique sportif. Ou lorsque cet autre adversaire à la peau d'ébène exhibe son arrogance face à un Jean-Claude Van Damme qui n'aura pas besoin de plus de deux coups pour l'envoyer au delà des limites du tatami ! On devine d'avance la conclusion. Un film sans surprise, que les amateurs de films d'arts-martiaux et de JCVD considèrent comme culte. Que l'on soit fan ou pas de l'un ou de l'autre, Bloodsport, tous les coups sont permis se regarde avec un certain plaisir. Tout juste faudra-t-il penser à ranger ses neurones aux vestiaires avant de s'y plonger...

 

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