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dimanche 24 mars 2024

K-Shop de Dan Pringle (2016) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Quel rapport existe-t-il entre Gran Bollito de Mauro Bolognini, Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, La semaine d'un assassin d'Eloy De La Iglesia, The Untold Story de Herman Yau ou Barbaque de Fabrice Eboué ? La transformation et la consommation de viande humaine. Des exemples, il en existe encore beaucoup d'autres. La plupart prennent une forme plus ''commune'' propre à certains longs-métrages dans lesquels sont décrites les mœurs d'indigènes vivant dans les coins les plus reculés de l'Amazonie. K-Shop de Dan Pringle est nettement plus proche des œuvres citées plus haut que de cette seconde catégorie qui a donné naissance à un genre dont le nom demeure on ne peut plus explicite : le film de cannibales ! Pour son premier film au format long, le réalisateur, producteur et scénariste britannique paraît avoir enfoncé le clou jusqu'à la garde comme semble en témoigner la bande-annonce relativement crapoteuse. Autant dire que les appétits s'aiguisent volontiers. Lorsque démarre le récit, avec ce type amoché, attaché à ce qui semble être un... réfrigérateur ? Un lave-vaisselle ? Une machine à laver ? Hurlant de toutes ses tripes face à un propriétaire apparemment très nerveux, le ton est donné : Avec K-Shop, il semblerait que l'on tienne peut-être là le nouveau Nicolas Winding Refn. Celui de Bleeder ou de la trilogie Pusher, ou le nouveau Shane Meadows (Dead Man's Shoes, This is England) pour comparer Dan Pringle avec un autre artiste d'origine britannique. Ambiance glauque, contexte social totalement désincarné, le film transpire la violence à chaque coin de rue comme en témoigne le générique. À grands renforts d'images captées par des caméras de surveillance, l'on assiste à d'authentiques scènes de rue dont la crudité et la bestialité promettent une expérience jusqu’au-boutiste. Le problème de Dan Pringle et de son œuvre, c'est que ni l'un ni l'autre n'inventent rien. En l'espace de deux heures qui pourront parfois paraître durer le double, K-Shop tient certaines promesses mais pas d'autres. Si l'on devait simplement comparer son premier long-métrage à l'excellent Golden Glove du réalisateur, scénariste et producteur allemand Fatih Akin, tout se joue ici sur l'impact émotionnel qu'aurait dû procurer le film de Dan Pringle et qui demeure malheureusement à l'état végétatif.


Le portrait d'une jeunesse noctambule et décadente versée dans l'alcool et la violence ne suffisent pas. On ne reprochera pas à l'acteur égyptien Ziad Abaza de mal faire son travail, bien au contraire. Le problème provient sans doute davantage de la mise en scène de Dan Pringle qui, contrairement à ce que laissait supposer la bande-annonce, ne s'enfonce probablement pas assez loin dans la noirceur même si rien ne vient, il est vrai, égayer le quotidien du personnage central. Là où K-Shop se prend sans doute les pieds dans le tapis est dans l'illustration de ce type au demeurant fort sympathique que l'on imaginait vouloir simplement venger le décès de son père mais qui, plutôt que d'éliminer ceux qui causèrent sa mort, choisit de commercialiser dans son petit commerce de Kebabs, des sandwich à la composition très particulière. Le principal soucis provient sans doute du caractère même de cet individu au départ attachant mais dont l'ego (certains parleront d'assurance) ne cessera de croître. Pire : alors que l'on s'attend, peut-être avec méprise, à un récit étouffant, sombre comme la nuit dans lequel son auteur plonge ses protagonistes, K-Shop, plutôt que de plonger les spectateurs dans une certaine torpeur, est presque drôle. Était-ce réellement le but recherché par le réalisateur ? D'où la sensation d'une œuvre branlant sur ses fondations, ne sachant si elle doit choquer ou simplement divertir son public. Étrange impression, d'ailleurs, confirmée par des actes ignobles (le scrupuleux démembrement des victimes et leur transformation en viande de consommation courante) qui pourtant laissent souvent de marbre. Il faudrait ensuite tenter de comprendre comment Dan Pringle a pu s'y prendre pour réaliser une œuvre de près de deux heures tout en s'employant à plonger son héros dans l'horreur d'une manière aussi hâtive ! Sans prendre le temps de véritablement le caractériser, le britannique transforme son petit immigré en boucher imbu de lui-même et au fond, assez détestable. Reste ensuite et pour finir que K-Shop use et abuse de son concept et fini par être redondant... Presque ennuyeux, même. Et je reste poli. Bref, une très grosse déception...

 

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