Pour terminer ce
minuscule tour d'horizon de l'acteur Bruce Campbell, nous allons
aborder le troisième long-métrage qu'il réalisa en 2007, soit deux
ans après Man with the Screaming Brain
et Make Love ! The Bruce Campbell Way.
Dans My Name is Bruce,
l'acteur, réalisateur et scénariste fait non seulement la part
belle aux divers personnages qu'il incarna au cinéma mais également
à sa propre personnalité en tant que célébrité du septième art
même si comme nous allons très rapidement le constater, l'image
qu'il va donner de lui-même durant une grande partie du récit ne
sera pas des plus reluisante. Tout démarre lorsque quatre
adolescents se retrouvent dans un cimetière chinois pour s'y faire
des papouilles. Là-bas, le fils de la serveuse Kelly Graham, Jeff
(l'acteur Taylor Sharpe), fait l'erreur d'emporter avec lui un
symbole qui depuis de nombreuses années permettait de retenir
prisonnier un démon. En effet, une légende veut qu'il y a très
longtemps, une centaine d'ouvriers chinois furent ensevelis vivants à
la suite d'un éboulement. Le Dieu Guan Di désormais libéré, les
habitants de Gold
Lick
sont en danger. Se remémorant les actes héroïques perpétrés par
les personnages incarnés au cinéma par Bruce Campbell, le fils de
Kelly décide de kidnapper l'acteur afin qu'il les aide à défier le
démon. D'abord réticent mais attiré par la beauté de la jeune
serveuse, Bruce accepte finalement d'aider les habitants de Gold
Lick,
tout en supposant qu'il ne s'agit que d'une simple légende.
Lourdement armés, les villageois et Bruce se rendent alors jusqu'au
cimetière afin de le défier mais lorsque ce dernier réalise que
Guan Di existe réellement, il décide de prendre la fuite, laissant
ainsi les habitants à leur triste sort... Dans My
Name is Bruce,
Bruce Campbell s'autoparodie. Mais il ne fait pas que moquer les
personnages de Ash ou de ceux de plusieurs autres longs-métrages
dans lesquels il apparaît mais confond au contraire la fiction et la
réalité. Présenté tout d'abord comme étant le héros de la série
Evil Dead
à travers le regard de son fan le plus fervent, Bruce Campbell se
caricature en tant qu'interprète et la différenciation entre
l'homme de cinéma et les différentes incarnations affichées tout
au long de sa carrière s'enchevêtrent.
À
l'image de Man With the Screaming Brain
qu'il réalisa donc en 2005, My Name is Bruce
est une pitrerie humorstico-fantastique en forme de mise en abyme du
cinéma dans laquelle il rend un vibrant hommage au cinéma Z. Œuvre
dans laquelle il situe sa carrière à mi-chemin entre des
longs-métrages depuis devenus cultes et d'autres dont la popularité
ne s'étend parfois pas au delà du cercle de fans dont il a su
s'entourer. Situant son action dans un patelin reculé et peuplé de
culs-terreux, Bruce va y faire la connaissance d'une charmante jeune
femme qui indirectement le contraindra à faire fi de sa lâcheté
pour sauver les habitants d'une terrible malédiction qui depuis
l'erreur causée par Jeff n'a de cesse de peser sur eux. Comédie
d'horreur burlesque, My Name is Bruce fait
la part belle à des répliques souvent bas du front et constitue
finalement le résumé d'une carrière bien remplie au service de
l'humour et de l'horreur. Les références au cinéma propre à Bruce
Willis sont nombreuses quoique parfois imaginaires. Face aux
habitants de Gold
Lick
et face à Bruce Campbell, la créature zédifiante est d'une
étonnante laideur. Et l'on ne parle pas spécifiquement de
l'incarnation du Mal mais bien de son apparence qui une fois encore
semble s'inspirer du cinéma d'horreur à petit budget. En réalisant
My Name is Bruce,
Bruce Campbell fait tout le contraire de ce que l'on pourrait
attendre d'un artiste qui jusque là s'était majoritairement
''fourvoyé'' dans un secteur du cinéma de genre pas toujours
reluisant. Aux commandes du long-métrage et dans des secteurs aussi
variés que la réalisation, la production et l'interprétation, il
confie l'écriture de son troisième film cinéma à l'auteur de
comics et scénariste américain Mark Verheiden, lequel fut notamment
l'un des auteurs originaux de The Mask
de Chuck Russell en 1994 ou de plusieurs épisodes de séries
télévisées telles que Smallville,
Battlestar Galactica,
Falling Skies
ou
encore Ash Vs Evil Dead,
l'adaptation télévisuelle de la franchise culte de Sam Raimi, Evil
Dead.
Sympathique comédie horrifique au petit budget de un million et
cinq-cent mille dollars, ce que l'on pourrait principalement
reprocher à My Name is Bruce
est son manque flagrant d'imagination. Reste que l'on ne s'ennuie pas
et que de découvrir un Bruce Campbell se pastichant demeure un vrai
plaisir de fan...
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