S'il est surtout connu pour avoir été le personnage central de la
franchise Evil Dead
de Sam Raimi (avec lequel il collabore très régulièrement) et de
plusieurs œuvres réalisées par de grand cinéastes (Maniac
Cop
de William Lustig, Le
grand saut
des frères Coen, Los
Angeles
2013 de John Carpenter, Bubba
Ho-Tep
de Don Coscarelli, etc...), Bruce Campbell ne s'est pas exclusivement
tourné vers l'interprétation mais a mis lui-même en scène un
certain nombre de courts et de longs-métrages. Parmi les trois
formats longs qu'il a réalisé à partir de l'année 2005, le
premier d'entre eux s'intitule Man
with the Screaming Brain.
Une comédie fantastique et horrifique situant son action en Bulgarie
et dans laquelle il tient l'un des principaux rôles aux côtés de
Stacy Keach, acteur surtout connu pour avoir incarné le détective
privé Mike Hammer dans la série éponyme entre 1984 et sa reprise
jusqu'en 1998. Celui-ci interprète ici le savant Ivan Ivanovich
Ivanov assisté de Pavel qu'incarne de son côté Ted Raimi, frère
du réalisateur Sam Raimi. Originaire de Sofia en Bulgarie, l'acteur
Vladimir Kolev campe quant à lui le rôle du chauffeur de taxi
Yegor, lequel va rapidement louer ses services au couple formé de
William Cole (Bruce Campbell) et de son épouse Jackie (l'actrice
australienne Antoinette Byron) venus en Bulgarie afin de permettre au
directeur d'une entreprise pharmaceutique de financer un projet de
construction de métro souterrain. Complétant un casting
géographiquement hétéroclite, l'actrice canadienne Tamara Gorski
interprète le rôle de Tatoya, jolie brune originaire d'un quartier
gitan de Bulgarie dont la seule philosophie semble être de mettre le
grappin sur de fortunés touristes afin de les dilapider. Pour son
premier long-métrage en tant que réalisateur, Bruce Campbell se
disperse quelque peu. Une profusion de situations qui durant une
bonne partie du récit ''l'empêchent'' d'aller droit à l'essentiel.
Car le sujet central de cette histoire qui fait la part belle à
toute une série de situations plus rocambolesques les unes que les
autres semble bien pour l'acteur, réalisateur, scénariste et
producteur, d'apporter sa vision toute personnelle du mythe de
Frankenstein.
Mais
réduire Man
with the Screaming Brain
à cette simple éventualité serait faire fi d'une source
d'inspiration obscure et sans doute non officielle remontant aux
années soixante-dix. En 1972, Lee Frost réalisa le cultissime
The
Thing with two Heads
avec Ray Milland dans le rôle d'un médecin raciste dont la tête se
retrouvait transplantée sur le corps d'un noir !!! Dans le cas
de Man
with the Screaming Brain,
Bruce Campbell et le scénariste David Goodman réduisent le concept
à la simple idée de la transplantation de l'hémisphère droit du
chauffeur de taxi Yegor dans le crâne de William Cole dont cette
même partie du cerveau vient d'être très gravement endommagée
lors de son agression par la véritable veuve noire qu'est Tatoya. Le
premier long-métrage de Bruce Campbell possède tous les oripeaux ou
presque du nanar. À commencer par un budget plutôt faiblard qui les
contraindra, lui et son équipe, à tourner le film en Bulgarie et en
employant quelques figurants du cru. Man
with the Screaming Brain
ayant été envisagé sous l'angle de la parodie, chaque séquence
est l'occasion de voir Bruce Campbell ou Ted Raimi cabotiner. Les
deux personnages qu'ils incarnent prouvant que quel que soit le
milieu social dans lequel on baigne, que l'on soit le grand patron
d'une entreprise pharmaceutique ou simple assistant d'un savant fou,
rien ne peut parfois les différencier intellectuellement l'un de
l'autre. D'une patience remarquable, Bruce Campbell patientera deux
décennies pour mettre enfin en scène ce projet de film. Et si Man
with the Screaming Brain
aurait sans doute mérité un rythme un peu plus enlevé, on n'a pas
vraiment le temps de s'ennuyer. D'où l'intérêt de multiplier les
interactions entre les différents personnages. Un savant fou, son
assistant, un industriel imbu de lui-même et une épouse bientôt
transformée en automate, un chauffeur de taxi et une tueuse en
série, bref de quoi remplir le cahier des charges de cette
sympathique comédie fantastique. Notons pour finir la superbe
affiche du film qui rend hommage au cinéma horrifique américain des
années cinquante..
C'est avec effroi que je constate que ton cycle Dany Boon est déjà terminé. A moins qu'il ne soit qu'en sommeil ? C'est que ton lectorat attendait avec impatience la chronique d'autres perles qui jalonnent la filmographie de l'acteur-réalisateur comme "Supercondriaque" et "Eyjafjallajökull" (à vos souhaits)... :-)
RépondreSupprimer