Gli Occhi Freddi
della Paura...
Voilà un titre qui fleure bon le giallo. Et pourtant, rien à voir
avec ce genre florissant sur le territoire de la botte dans les
années soixante-dix. Respectueusement traduit chez nous sous le
titre Les yeux froids de la mort
et à l'internationale sous celui de Cold Eyes of
Fear,
le huitième long-métrage du réalisateur italien Enzo G.
Castellari (auteur de plusieurs westerns ainsi que de thrillers, de
comédies, de films d'aventure mais également du cultissime nanar
1990: I guerrieri del Bronx
(Les guerriers du Bronx)
est en fait plus proche du Home
Invasion.
Tout débute dans un bar d'où prend la fuite l'avocat Peter Flower
(l'italien Gianni Garko) au bras duquel se tient la belle Anna
(l'actrice italienne Giovanna Ralli), échappant ainsi au vieil homme
qui la courtisait il y a un instant seulement. Tous les deux partent
se réfugier dans la demeure que le jeune homme partage avec son père
Juez (l'acteur espagnol Fernando Rey), Anna et Peter tombent alors
sur le cadavre du majordome Hawkins (l'italien Leonardo Scavino) que
les Flower employaient jusqu'ici puis sur Quill (l'espagnol Julián
Mateos), l'homme qui vient de l'abattre. Armé d'un pistolet, il les
menace s'ils tentent quoi que ce soit et les retient prisonniers.
Tout ce petit monde est bientôt rejoint par un certain Arthur Welt
(l'acteur américain Frank Wolff) qui sous son uniforme de policier
se cache en réalité un criminel, complice de Quill, et avec lequel
ils ont décidé de faire la peau à Juez, le juge qui les a lui-même
envoyé en prison. Anna et Peter s'apprêtent à passer une longue
nuit auprès de leurs ravisseurs...
Gli Occhi Freddi
della Paura
n'est donc pas un giallo
(même si l'astucieuse ouverture du film laisse en premier lieu
envisager la chose),
se rapproche du Home
Invasion
et rappelle de très près certaines séries télévisées
britanniques parmi lesquelles l'excellente série d'anthologie à
suspens Thriller créée
par Brian Clemens et d'abord diffusée en Grande-Bretagne à partir
de 1973 et jusqu'en 1976. L’œuvre de Enzo G. Castellari tente de
maintenir une certaine tension durant un peu moins d'une heure et
trente minutes mais très rapidement, le film montre ses limites.
Mise en scène plate. Jeu des acteurs moribond. Il n'y a guère que
la musique stridente signée du compositeur italien Ennio Morricone
pour parvenir à nous maintenir en éveil. Dans le genre, on a vu
beaucoup plus cru et violent. La même année verra la venue sur les
écrans du Straw Dogs
(Les chiens de paille)
de Sam Peckinpah, Ruggero Deodato signera au tout début de l'année
suivante le similaire La Casa sperduta nel Parco
(La
Maison au fond du parc)
et quant au réalisateur autrichien Michael Haneke, il battra à
plate couture toute la concurrence en 1997 avec son glaçant Funny
Games !
À dire vrai, les Home
Invasion
se comptant par paniers de dix, il est facile de tomber sur plus
avantageux que cet Gli Occhi Freddi della Paura
relativement insignifiant, et ce, rien qu'en piochant dans le tas les
yeux fermés. Restent les beaux yeux de Giovanna Ralli qui pour notre
plus grand plaisir ira même jusqu'à se dévêtir devant la caméra.
On
l'aura compris, Gli Occhi Freddi della Paura
est une collaboration internationale entre l'Italie, l'Espagne,et
même l'Angleterre pour la participation de l'acteur Frank Wolff même
si le film n'a été financé que par les deux premiers. À noter que
si le film fut officiellement tourné dans ses deux principales
langues que sont l'italien et l'espagnol, il semblerait que les
interprètes s'expriment pourtant bien en anglais comme le soulignent
les mouvements de lèvres. Film brutal sans être choquant, parfois
psychédélique ou ''cauchemardesque'', le scénario de Gli
Occhi Freddi della Paura écrit
à six mains par le réalisateur lui-même ainsi que par Tito Carpi
et Leo Anchóriz ne nous garantit malheureusement aucun sentiment
d'angoisse ou de peur. Une curiosité, rare, sans être
indispensable...
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