1944. La France, dans les
environs de Nancy. Alors que la guerre fait rage et que l'occupant
nazi progresse dangereusement vers l'est de l'hexagone, l'ancien
lieutenant rétrogradé de l'armée américaine Kelly fait prisonnier
ey emmène jusqu'au camp allié un officier allemand qui transporte
avec lui ce qui s'avère être de prime abord deux barres de plomb.
En réalité, deux lingots d'or astucieusement camouflés sous une
couche de plomb. Contraignant le colonel allemand à boire jusqu'à
le rendre ivre, il l'interroge ensuite et apprend de sa bouche
l'existence de quatorze mille autres lingots d'or enfermés dans
l'une des banques de la ville de Clermont située à seulement
quelques dizaines de kilomètres de là. Alors que le camp est
subitement bombardé, l'officier allemand meurt avant que Kelly n'ait
pu mettre un terme à l'interrogatoire. Ce dernier met ses compagnons
dans la confidence ainsi que son supérieur, le sergent Joe qui
accepte de les suivre lui et ses hommes jusqu'à Clermont afin de
mettre la main sur le fameux butin. En route, ils croiseront Oddball
dit ''le Cinglé'', un commandant de chars qui acceptera, ainsi que
ses propres hommes, de suivre Kelly et le Sergent Joe dans cette
aventure...
Dans ses premiers
instants, De l'Or pour les Braves
démarre comme un film de guerre classique. Il est d'ailleurs l’œuvre
d'un spécialiste en la matière puisque le réalisateur américain
Brian G. Hutton était déjà connu avant cela pour avoir réalisé
Quand les Aigles arrivent en
1968, faisant ainsi suite à un drame en 1965 (Wild
Seed),
une comédie en 1966 (The Pad and How to Use It)
et un film d'action deux ans plus tard (Sol
Madrid).
De l'Or pour les Braves,
qui dans le titre original porte le nom du soldat dégradé
interprété ici par l'acteur Clint Eastwood (déjà vedette du
précédent long-métrage de Brian G. Hutton), se transforme très
rapidement en une œuvre hybride, entre film de guerre (logique),
film d'aventures, film d’action ou comédie, tout ceci dans un
joyeux désordre que n'apprécieraient sans doute pas les hauts
gradés de l'armée américaine actuelle ! Tourné en
Yougoslavie où à l'époque sont encore présents sur le site du
tournage des tanks Sherman, le film d'une durée avoisinant les
cent-quarante minutes devait à l'origine frôler les trois heures.
En effet, une fois remonté, vingt minutes du long-métrage furent
écartées, donnant ainsi à De l'Or pour les
Braves,
le ton léger qu'on lui connaît...
Mécontent,
Clint Eastwood voyait donc plusieurs séquences disparaître. Des
scènes qui donnaient un ton beaucoup sérieux et sombre au
long-métrage. Si aujourd'hui l'on pourrait être curieux de
découvrir le film dans sa version intégrale, De
l'Or pour les Braves
demeure tout de même un excellent exercice de style dans lequel le
réalisateur confronte un contexte guerrier à l'esprit d'anarchie
qui règne parmi les rangs de Oddball qu'interprète le génial
Donald Sutherland. On l'aura compris, le film mise avant tout sur son
casting. Car outre Clint Eastwood et Donald Sutherland, participent à
l'aventure l'acteur américain d'origine grecque Telly Savalas (la
série policière Kojak), Don Rickles, Carroll O'Connor, ou encore
Gavin MacLeod (surtout connu chez nous pour son rôle du capitaine
Merrill Stubing dans la série La Croisière
s'amuse).
Le long-métrage de Brian G. Hutton est cent pour cent masculin. Que
de la testostérone et donc aucun moyen de se reposer la rétine sur
les courbes gracieuses d'une quelconque actrice féminine. Composée
par le célèbre Lalo Schifrin, la bande originale oscille entre
musiques militaires et airs hippies accentuant l'aspect
''je-m’en-foutiste'' de l'ensemble. Bien que le propos paraisse
plus ou moins sérieux, le scénario de Troy Kennedy-Martin se base
en réalité sur un fait ayant réellement eu lieu en Bavière en
1945. Le film a beau ne jamais se départir d'un certain second
degré, cela n'empêche cependant pas Brian G. Hutton d'insuffler à
son œuvre une véritable énergie lors des scènes d'action. Si De
l'Or pour les Braves
a semble-t-il pris quelques rides avec le temps, il se regarde
toujours avec un plaisir authentique...
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