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jeudi 27 juin 2019

Sharkman de Michael Oblowitz (2005) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Dans la ''Collection Mutants'', nous poursuivons cette fois-ci l'aventure avec Sharkman de Michael Oblowitz (à ne pas confondre avec le film éponyme réalisé quatre ans auparavant par Brian Meece). Produit, réalisé et distribué dans un même intervalle de deux ans que les cinq autres longs-métrages du cycle, après un Mosquitoman mixant un moustique et un homme et un Predatorman hybridant un autre spécimen de notre espèce à ce qui s'apparentait tout d'abord à un reptile, désormais, la créature qui baigne dans l'immense aquarium d'une île isolée sur laquelle mène des recherches sur le cancer un scientifique dont le fils est mort de la maladie voilà plusieurs années s'avère être mi-homme, mi-requin...

Parce que selon lui, ces animaux marins sont immunisés contre le cancer. C'est donc dans le secret d'un laboratoire aux contours mégalomaniaques que l'on fait la connaissance avec un Jeffrey Combs qui depuis le succès du Re Animator de Stuart Gordon en 1985 n'a pas joué que dans des classiques du fantastique et de l'horreur. L'acteur s'est en effet vu offrir un certain nombres de rôles dans des purges, tel ce Sharkman qui dans la mouvance des ''requins mutants'' trône en bonne place...

Pourquoi se faire chier avec la recherche contre le cancer et se délester de quelques deniers au profit de la fondation ARC (pour Association pour la Recherche sur le Cancer) alors qu'il suffirait de remplir sa valise d'un maillot de bain et de vêtements légers pour se rendre sur l'île du docteur Preston King. Blagues à part, l'idée paraît complètement... ''conne'' (?) et pourtant, c'est avec tout le sérieux du monde que des chercheurs américains ont effectivement découvert que si les requins n'ont pas de cancers, ''c'est grâce à l'évolution de deux de leurs gènes'' (Anne-Sophie Tassart le 02.02.2017 à 13h09 sur le site Science et Avenir). Par contre, ce qui semble tout à fait grotesque et que le cinéaste Michael Oblowitz appréhende sans sourciller, c'est l'hypothèse selon laquelle en croisant des gènes de requin à ceux de l'homme, ce dernier pourrait vaincre cette maladie. Surtout que Michael Oblowitz, habituellement concerné par les documentaires plutôt que par ce genre de productions horrifico-nazes n'y va pas avec le dos de la cuillère et fait preuve d'une sensibilité de body-builder !

Sorti aux states sous le nom de Hammerhead et retitré chez nous sous celui de Sharkman (sans doute pour le bien de la ''Collection Mutants''), ce TV-film est digne de trôner parmi les Mosquitoman, Predatorman, et autres Snakeman (que j'évoquerai sans doute dans un prochain article) de piètre qualité. A en juger par les premiers instants, on aurait tendance à le mettre au dessus des autres. Seulement voilà, après dix petites minutes pas trop mal fichues, on retombe une fois de plus dans ce qui fait défaut à ce genre de productions : à budget réduit, effet-spéciaux, décors, mise en scène et interprétation à égale valeur. Question casting, en dehors de Jeffrey Combs auquel le cinéaste offre un ersatz du rôle qui le rendit célèbre vingt ans en arrière, William Forsythe n'est pas le moins connu puisqu'il a derrière lui une carrière conséquente débutée sur grand écran au milieu des années quatre-vingt. Aux côtés des deux hommes, le botox et les implants mammaires sont rois et l'actrice Hunter Tylo en est la plus fière (et défigurée) représentante. On notera également la présence de l'actrice (et ancien mannequin) française Lydie Denier... Si tout comme moi, son nom ne vous évoque rien, c'est normal puisqu'elle a quitté le pays au bon moment pour aller faire une carrière d'actrice essentiellement constituée d'apparitions à la télévision américaine... Mais le véritable héros de cette aventure, c'est bien entendu le Sharkman du titre, qui tantôt se présente sous la forme d'un requin humanoïde sous le costume duquel se planque l'acteur Anton Argirov, et qui tantôt est visible en images de synthèses d'un autre âge.

Sur son île, le docteur Preston King invite un groupe d'individus dont celle qui aurait dû être sa belle-fille si son fils Paul n'était pas mort d'un cancer. En fait, l'invitation est un prétexte pour Preston King de se venger de ceux qu'il considère avoir volé ses travaux voilà des années. Alors qu'il les fait enfermer dans une salle qui peu à peu se rempli de l'eau dans laquelle trempe le Sharkman, Tom, Amélia, Jane et les autres parviennent à prendre la fuite. C'est alors qu'une fois à l'extérieur, il leur faut trouver un moyen d'échapper aux hommes de main de Preston King mais également à un Sharkman qui tient en fait davantage du requin que de l'homme. Plus rien de commun ou presque en effet avec Paul (qui, vous l'aurez sans doute compris, n'est pas mort d'un cancer mais a servi de sujet d’expérience à son père). Impliqués dans leur interprétation, certains s'en sortent avec les honneurs (William Forsythe, Arthur Roberts, et Jeffrey Combs qui pourtant a tendance à en faire un peu trop dans le théâtral). Par contre, et c'est sans misogynie aucune que j'ai relevé ce détail, l'actrice (mdr!) Maria Ignatova est absolument remarquable d'inexpressivité. Sans déconner, je n'avais jamais vu (ou alors très rarement) une interprète feindre la trouille avec aussi peu de détermination (la jeune et appétissante Julie paraît jouir des morsures que lui inflge le Sharkman au moment de rendre son dernier souffle). On comprendra alors que sa présence à l'écran n'est certainement dû qu'à sa plastique, soit dit en passant, plutôt agréable à contempler.

Lorsque l'on a subit Predatorman tout en conservant son intégrité physique et intellectuelle, tenir jusqu'à l'issue des quatre-vingt huit minutes que dure Sharkman s'avère alors être une véritable promenade de santé. Le rythme est plutôt enjoué, l'action peu avare et Jeffrey Combs toujours aussi ''dérangé''. Il faudra juste au spectateur supporter une interprétation miteuse, des effets-spéciaux dignes de ceux du siècle dernier et une mise en scène qui n'a d'autre ambition que de contenter les TELEspectateurs américains...

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