Dans la ''Collection
Mutants'', nous poursuivons
cette fois-ci l'aventure avec Sharkman
de Michael Oblowitz (à ne pas confondre avec le film éponyme
réalisé quatre ans auparavant par Brian Meece). Produit, réalisé
et distribué dans un même intervalle de deux ans que les cinq
autres longs-métrages du cycle, après un Mosquitoman
mixant un moustique et un homme et un Predatorman
hybridant un autre spécimen de notre espèce à ce qui s'apparentait
tout d'abord à un reptile, désormais, la créature qui baigne dans
l'immense aquarium d'une île isolée sur laquelle mène des
recherches sur le cancer un scientifique dont le fils est mort de la
maladie voilà plusieurs années s'avère être mi-homme,
mi-requin...
Parce
que selon lui, ces animaux marins sont immunisés contre le cancer.
C'est donc dans le secret d'un laboratoire aux contours
mégalomaniaques que l'on fait la connaissance avec un Jeffrey Combs
qui depuis le succès du Re Animator
de
Stuart Gordon en 1985 n'a pas joué que dans des classiques du
fantastique et de l'horreur. L'acteur s'est en effet vu offrir un
certain nombres de rôles dans des purges, tel ce
Sharkman
qui dans la mouvance des ''requins
mutants''
trône en bonne place...
Pourquoi
se faire chier avec la recherche contre le cancer et se délester de
quelques deniers au profit de la fondation ARC (pour Association
pour la Recherche
sur le Cancer)
alors qu'il suffirait de remplir sa valise d'un maillot de bain et de
vêtements légers pour se rendre sur l'île du docteur Preston King.
Blagues à part, l'idée paraît complètement... ''conne'' (?) et
pourtant, c'est avec tout le sérieux du monde que des chercheurs
américains ont effectivement découvert que si les requins n'ont pas
de cancers, ''c'est
grâce à l'évolution de deux de leurs gènes''
(Anne-Sophie Tassart le 02.02.2017 à 13h09 sur le site Science et
Avenir). Par contre, ce qui semble tout à fait grotesque et que le
cinéaste Michael Oblowitz appréhende sans sourciller, c'est
l'hypothèse selon laquelle en croisant des gènes de requin à ceux
de l'homme, ce dernier pourrait vaincre cette maladie. Surtout que
Michael Oblowitz, habituellement concerné par les documentaires
plutôt que par ce genre de productions horrifico-nazes n'y va pas
avec le dos de la cuillère et fait preuve d'une sensibilité de
body-builder !
Sorti
aux states sous le nom de Hammerhead
et retitré chez nous sous celui de Sharkman
(sans
doute pour le bien de la ''Collection
Mutants''),
ce TV-film est digne de trôner parmi les Mosquitoman,
Predatorman,
et autres Snakeman
(que j'évoquerai sans doute dans un prochain article) de piètre
qualité. A en juger par les premiers instants, on aurait tendance à
le mettre au dessus des autres. Seulement voilà, après dix petites
minutes pas trop mal fichues, on retombe une fois de plus dans ce qui
fait défaut à ce genre de productions : à budget réduit,
effet-spéciaux, décors, mise en scène et interprétation à égale
valeur. Question casting, en dehors de Jeffrey Combs auquel le
cinéaste offre un ersatz du rôle qui le rendit célèbre vingt ans
en arrière, William Forsythe n'est pas le moins connu puisqu'il a
derrière lui une carrière conséquente débutée sur grand écran
au milieu des années quatre-vingt. Aux côtés des deux hommes, le
botox et les implants mammaires sont rois et l'actrice Hunter Tylo en
est la plus fière (et défigurée) représentante. On notera
également la présence de l'actrice (et ancien mannequin) française
Lydie Denier... Si tout comme moi, son nom ne vous évoque rien,
c'est normal puisqu'elle a quitté le pays au bon moment pour aller
faire une carrière d'actrice essentiellement constituée
d'apparitions à la télévision américaine... Mais le véritable
héros de cette aventure, c'est bien entendu le Sharkman du titre,
qui tantôt se présente sous la forme d'un requin humanoïde sous le
costume duquel se planque l'acteur Anton Argirov, et qui tantôt est
visible en images de synthèses d'un autre âge.
Sur
son île, le docteur Preston King invite un groupe d'individus dont
celle qui aurait dû être sa belle-fille si son fils Paul n'était
pas mort d'un cancer. En fait, l'invitation est un prétexte pour
Preston King de se venger de ceux qu'il considère avoir volé ses
travaux voilà des années. Alors qu'il les fait enfermer dans une
salle qui peu à peu se rempli de l'eau dans laquelle trempe le
Sharkman, Tom, Amélia, Jane et les autres parviennent à prendre la
fuite. C'est alors qu'une fois à l'extérieur, il leur faut trouver
un moyen d'échapper aux hommes de main de Preston King mais
également à un Sharkman qui tient en fait davantage du requin que
de l'homme. Plus rien de commun ou presque en effet avec Paul (qui,
vous l'aurez sans doute compris, n'est pas mort d'un cancer mais a
servi de sujet d’expérience à son père). Impliqués dans leur
interprétation, certains s'en sortent avec les honneurs (William
Forsythe, Arthur Roberts, et Jeffrey Combs qui pourtant a tendance à
en faire un peu trop dans le théâtral). Par contre, et c'est sans
misogynie aucune que j'ai relevé ce détail, l'actrice (mdr!) Maria
Ignatova est absolument remarquable d'inexpressivité. Sans déconner,
je n'avais jamais vu (ou alors très rarement) une interprète
feindre la trouille avec aussi peu de détermination (la jeune et
appétissante Julie paraît jouir des morsures que lui inflge le
Sharkman au moment de rendre son dernier souffle). On comprendra
alors que sa présence à l'écran n'est certainement dû qu'à sa
plastique, soit dit en passant, plutôt agréable à contempler.
Lorsque
l'on a subit Predatorman tout
en conservant son intégrité physique et intellectuelle, tenir
jusqu'à l'issue des quatre-vingt huit minutes que dure Sharkman
s'avère alors être une véritable promenade de santé. Le rythme
est plutôt enjoué, l'action peu avare et Jeffrey Combs toujours
aussi ''dérangé''. Il faudra juste au spectateur supporter une
interprétation miteuse, des effets-spéciaux dignes de ceux du
siècle dernier et une mise en scène qui n'a d'autre ambition que de
contenter les TELEspectateurs américains...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire