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samedi 17 juin 2017

Les Vacanciers de Michel Gérard (1974) - ★★★★★★☆☆☆☆



Je n'imaginais pas un jour écrire un article sur Les Vacanciers de Michel Gérard. Je ne m'imaginais déjà pas du tout le revoir. Et encore moins d'en faire l'éloge. Les Vacanciers, c'est la comédie franchouillarde par excellence. La petite comédie française campagnarde dont l'intrigue repose sur peu de choses. Un nanar déjà prévisible à la lecture de l'affiche du film tourné en 1973 et sorti dans les salles de cinéma françaises le 27 mars 1974. L'imparable casting de la mort qui tue : Paul Prébois, Michel Galabru, Jacqueline Jehanneuf, Louison Roblin, Vincent Gauthier, Anne Aor, et surtout, l'immense Alice Sapritch. Une extraterrestre que cette actrice qui dès son apparition va relever le niveau d'une comédie finalement pas aussi ringarde qu'il n'y paraît. Constituée de Benjamin, Eosy, Philippe et Charlotte, la famille Chatton quitte Paris pour les vacances et se dirige tout droit vers Mittelbergheim où les attend une location de maison. Mais alors qu'ils arrivent dans le petit village, ils sont accueillis par la propriétaire du deux pièces qu'ils s'attendent à trouver. Malheureusement, Stéphanie Frankensteinmuhl a semble-t-il décidé de loger ses hôtes au grenier. Une pièce pour vivre, manger, se laver. Et une chambre pour quatre. Plutôt que de morfondre dans le désespoir, Benjamin et sa petite famille gardent leur bonne humeur. Ce qui n'est pas le cas de Aloyse Frankensteinmuhl, le mari de Stéphanie. C'est sa femme qui a loué le grenier aux Chatton. Aloyse n'a pas été mis au courant de leur arrivée et la présence de gauchistes chez lui l'indispose. Alors qu'il va tout faire pour que les Chatton déguerpissent, ces derniers s'incrustent de plus en plus dans la vie des Frankensteinmuhl. Allant même jusqu'à se déplacer au cœur même de la propriété sans y avoir été invités. Le climat devient sinistre mais heureusement, l'arrivée d'Aimée, la tante de Stéphanie et Aloyse va tout remettre en question.

On pourrait aisément l'imaginer, mais contrairement aux apparences, Les Vacanciers ne s'adresse pas uniquement à la classe ouvrière ni à une population uniquement rurale. On peut être citadin, avoir une hygiène et une alimentation saines, un rapport à autrui assez délicat, ou même avoir de grands projets, rien ne nous empêche de prendre un peu moins d'une heure trente pour visionner le long-métrage de Michel Gérard dont les films de bidasses exhalent le doux parfum du Z (Soldat Duroc, ça va être ta fête, ou Arrête ton char... bidasse !).


Énormément de situations comiques. Des dialogues qui contrairement à ce que semblent penser beaucoup de critiques, demeurent finement ciselés. Oui, oui, Les Vacanciers n'est pas cet immense nanar que voudraient nous faire croire (l'excellent site au demeurant) Nanarland, et consorts. Et puis, il y a ces personnages hors du commun. Ce frère et cette sœur qui passent leur temps à se chamailler gentiment mais qui en réalité semblent s'aimer... très fort. Le père de famille est en roue libre. Il est le pôle positif d'une famille dont le pôle négatif est représenté par la mère, Louison. Elle également est en roue libre. Presque une maniaco-dépressive alternant les phases euphoriques et dépressives. En face, le maire et son épouse. Lui est caractériel, sanguin, vaniteux et intéressé. Elle, est effacée. Invisible. Sous l'autorité de son époux. Et même de leur enfant qui pour son âge, est déjà très mûr. Enfin, il y a Tante Aimée. La classe personnifiée. Pas une seule fausse note. Le timbre grave et langoureux. La stature droite, l'élégance naturelle, et ce regard incroyable qui vous fait baisser les yeux. La voici, elle arrive, l'incarnation de la star au cinéma. Celle que tout le monde attend. Du contraste entre elle et ses neveu et nièce, de ses rapports avec le fils Chatton, de sa gentillesse, sa générosité, sa folie. Alice Sapritch. Cette originaire de l'Empire Ottoman, Cette épouse d'un des protagonistes de l'assassinat de l'éditeur belge Robert Denoël. Celle qui ne rencontra le succès qu'à partir de 55 ans. Celle qui fut Eva Braun dans Le Führer en folie de Philippe Clair. Celle qui fut l'une des grandes prêtresses féminines du nanar à la française durant les années soixante-dix. Celle qui écrivit plusieurs ouvrages, sorti un album de chansons, interpréta des rôles non seulement au cinéma, mais au théâtre et à la télévision également. Alice Sapritch qui envoûte complètement le film de Michel Gérard. Une comédie extrêmement drôle, multipliant les scènes cocasses, interprétée à la louche mais heureusement, très vivante. Le meilleur du nanar à la française...

1 commentaire:

  1. Je ne connaissais pas, mais j'essaierai de me souvenir du titre s'il passe un jour ou l'autre à la télé.

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