Je sens que je ne vais
pas me faire que des amis, mais tant pis, je me lance... Ayant très
bientôt cinquante-trois ans, je fais donc partie de ces fervents
défenseurs du cinéma d'horreur et d'épouvante qui dans les années
quatre-vingt n'étaient que des adolescents. Seize ans en 1988 et une
solide connaissance envers tout ce qui pouvait toucher au genre,
grâce aux nombreuses productions que le cinéma Cosmos
de Chelles en Seine-et-Marne eut le privilège de pouvoir projeter
dans l'une ou l'autre des deux salles qui en constituaient
l'essentiel, mais aussi grâce à des magazines spécialisés tels
que Mad Movies,
L'écran fantastique
ou les moins connus Toxic
et Vendredi 13. Une
ferveur qu'il me faut aujourd'hui relativiser puisque même si lors
de sa sortie sur grand écran le premier des deux Waxwork
eut d'après mes souvenirs un impact suffisamment puissant pour que
près de quarante ans plus tard me vienne l'idée de m'y replonger,
j'avoue aujourd'hui demeurer circonspect devant cette œuvre que
pourtant, certains continuent de porter aux nues... Si à l'époque
j'avais tout d'abord été intrigué devant l'idée de réunir un
petit groupe d'adolescents entre les murs d'un musée de cire avant
d'être tout aussi séduit devant celle d'y intégrer une part
importante du bestiaire classique du cinéma fantastique, redécouvrir
en cette journée précise du 21 janvier 2024 le tout premier
long-métrage réalisé par Anthony Hickox en 1988 est aussi plaisant
que de revoir l'intégrale de la série Au-delà
du réel : l'aventure continue
tout en étant persuadé qu'à l'époque aucune autre production de
science-fiction ne pouvait se targuer de posséder des
effets-spéciaux meilleurs que ceux de cette création télévisuelle.
Sachons demeurer honnêtes et reconnaissons que Waxwork,
avec tout le respect que l'on doit à ses auteurs, aux techniciens
qui participèrent à sa création mais aussi aux fans qui
semble-t-il sont nombreux, est de ce point de vue là, une œuvre
terriblement datée. Des décors en passant par la photographie tout
semble terriblement factice. Ouais, bon, on se doute que tout ne
repose que sur des sujets spécifiquement créés à l'origine pour
plaire à tous types de publics friands d'histoires fantastiques et
horrifiques et que tout se doit de ne refléter qu'un univers
fantasmagorique. Mais de là à repousser la facticité des
environnements dans des retranchements tels que l'on a souvent
l'impression de visiter un magasin La
foire fouille
décoré à l'occasion de la fête d'Halloween, tout ou presque
empêche une pleine et totale immersion.
Waxwork premier
du nom ressemble à une mauvaise pièce de théâtre, interprétée
par de mauvais comédiens, tous dirigés par un mauvais metteur en
scène. Malgré tout, l'on sauvera une séquence, pas une de plus.
Celle mettant en scène l'acteur Zach Galligan qui quatre ans
auparavant fut le principal interprète de Gremlins
de Joe Dante et dans laquelle le jeune homme est projeté dans un
monde en noir et blanc rappelant vaguement l'un des classiques du
film de zombies, La nuit des morts-vivants
de George Romero. Aux côtés du jeune acteur, une part importante de
ses partenaires auront déjà vécu ou s'apprêteront à vivre
l'expérience de l'interprétation dans le cinéma d'horreur ou
d'épouvante. Deborah Foreman aura interprété le double rôle de
Muffy et Buffy dans Week-end de terreur
de Fred Walton en 1986, Michelle Johnson celui de Tamara dans Dr.
Giggles
de Manni Coto en 1992, Clare Carey celui de Bobbie dans le cultissime
nanar Uninvited
de Greydon Clark la même année que Waxwork ou
encore Dana Ashbrook ceux d'un figurant dans Attack
of the Killer Tomatoes
de John de Bello en 1978 et de Tom Essex dans la piètre suite de
Return of the Living-Dead
cette fois-ci signée par Ken Wiederhorn. Quant à l'acteur
britannique David Warner, nous pûmes notamment le découvrir dans
Les chiens de paille
de Sam Peckinpah en 1971, Frissons d'outre-tombe
deux ans plus tard, La malédiction
en 1976 ou le formidable La compagnie des loups
de
Neil Jordan en 1984. Ce premier Waxwork
met en scène moins de créatures que l'on pouvait l'espérer. Un
loup-garou amorphe incarné par John Rhys-Davies (Les
aventuriers de l'arche perdue
et autres aventures d'Indiana Jones réalisées par Steven Spielberg,
la trilogie du Seigneur des anneaux
réalisée par Peter Jackson dans laquelle l'acteur interprétait le
nain Gimli, l'excellente série de science-fiction Sliders
- Les Mondes parallèles
dans laquelle il incarna entre 1995 et 1997 le Professeur Maximilien
Arturo, etc...), des vamps et des vampires, le Marquis de Sade, une
momie et quelques morts-vivants, ces derniers demeurant du meilleur
effet contrairement aux autres représentants du bestiaire
fantastique. Heureusement, le film bénéficie de quelques saillies
gore parfois remarquables. Mais en dehors de ça, le film est en
réalité une piètre bande horrifico-fantastique entachée par
d'énormes lacunes techniques et artistiques dont la dégradation
visuelle à travers les décennies n'eut de cesse que de
s'accentuer...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire