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dimanche 26 janvier 2025

7 Doors of Death (L'au-delà) de Lucio Fulci (1981) (version Aquarius Releasing Films)

 


 

S'il existe des projets de ''reconstruction'' cinématographique remarquables à l'image du formidable et exemplaire travail de montage effectué par le réalisateur italien Dario Argento sur Dawn of the Dead de l'américain George Romero, d'autres, au contraire, semblent avoir tout entrepris pour détruite l’œuvre d'origine concernée. L'un des plus saisissants exemples de longs-métrages à avoir été ainsi triturés au point d'en redéfinir son intérêt demeure sans doute E Tu Vivrai Nel Terrore – L'Aldilà du réalisateur italien Lucio Fulci. Les bobines de ce film culte connu chez nous sous le titre L'au-delà, l'une des pierres angulaires de l'horreur transalpine traitée au premier degré, ont effectivement été victimes de maltraitances. Des producteurs/distributeurs malveillants qui ne connaissaient sans doute de l'art que cette partie phonétiquement semblable à la graisse du tissu sous-cutané du porc. Des cochons, tiens, justement ! Appellation sous laquelle nous devrions renommer ceux qui eurent l'outrecuidance d'ôter l'une des caractéristiques du long-métrage qui font justement la substance et la saveur de L'au-delà. Trop sensibles sans doute devant la séquence d'ouverture lors de laquelle un supposé sorcier était torturé à coups de chaînes avant d'être crucifié contre un mur de la cave de l’hôtel qui l'abritait, s'il demeure quelques réminiscences des sévices infligées, la séquence est remontée de telle manière que les blessures apparaissent quasiment sous forme d'images subliminales. Il n'y aura donc guère que les fans purs et durs du long-métrage de Lucio Fulci pour reconstruire intellectuellement cet éprouvant passage qui donc ici est désormais très largement mutilé. Sorti et distribué sur le territoire américain au format VHS sous le titre Seven Doors of Death, le chef-d’œuvre du réalisateur et scénariste italien se verra donc de bout en bout revisité. Un terme, en réalité, beaucoup trop poli pour décrire ce qui ressemble davantage à un authentique massacre. Une ''version'' indisponible en France. Heureusement pourrions-nous dire au vu du traitement qui lui fut infligé. On ne va pas revenir sur le sujet du film puisque les divers traitements à laquelle cette infâme mouture fut assujettie n'ont de ce poins de vue là, aucunes véritables conséquences.


L'on retrouve donc Catriona MacColl, David Warbeck et Cinzia Monreale dans les rôles principaux d'un film où se mêlent malédiction, Enfer, satanisme et invasion animales et zombiesque. Situant ainsi l'action entre un hôtel alors en pleine rénovation et récemment acquis par Lisa Merril, un cimetière, une bibliothèque, la demeure d'une jeune aveugle ou encore une morgue ! Y interviennent donc des créatures de ''l'au-delà'', entre des macchabées qui reviennent à la vie, un ancien peintre revenu pour se venger, une horde d'araignées affamées et même, oui, un acide rampant particulièrement corrosif... Il demeure cependant un changement artistique majeur qui dans cette version complètement alternative choque peut-être davantage encore que la simple expurgation de certains plans iconiques de l'œuvre. Car si l'horreur fait bien évidemment partie intégrante du concept auquel Lucio Fulci consacra dans son pays une importante partie de sa carrière de cinéaste, et si celles-ci sont honteusement charcutées, il est un choix de la part des distributeurs américains qui s'avère peut-être encore plus impardonnable. Les fans le savent, avec L'au-delà, les spectateurs n'eurent pas que l'insigne honneur de découvrir une œuvre horrifique poétiquement macabre et particulièrement saignante. Car à elles seules, on est en droit de se demander si les scènes d'horreur se seraient suffit à elles-mêmes. C'est pourquoi la présence de la géniale partition musicale du compositeur italien Fabio Frizzi ne peut être décorrélée de l'œuvre en elle-même ! Un ''détail'' dont ces bouchers de distributeurs américains semblent s'être désintéressés à l'époque puisque celle-ci fut tout bonnement bannie au profit d'une minable bande-musicale ''composée'' par Ira et Mitch Yuspeh (trois notes de synthé, pas davantage). Notons que la version telle que l'avait envisagée Lucio Fulci, dotée de l'entiéreté des séquences gore et de la formidable partition de Fabio Frizzi ne vit le jour outre-atlantique qu'en 1998. Soit dix-sept ans après sa sortie en Europe. Quant à cette ignominie qu'est Seven Doors of Death, les coupables en furent les fondateurs des éditions Aquarius Releasing Films qui heureusement, n'existent plus depuis 1985 mais qui dès 1969 et jusqu'à cette date fatidique eurent le temps de distribuer cent-vingt deux longs-métrages...

 

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