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vendredi 27 novembre 2020

Gutterbug d'Andrew Gibson (2019) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Premier long-métrage pour le réalisateur Andrew Gibson, l'acteur Justin Pietropaolo et pour l'actrice Hannah Mosqueda mais septième pour Andrew Yackel, la véritable vedette de ce film qui ne laissera pas grand monde indifférent. Les errances d'un trio de sans domiciles fixes. La dure réalité d'une vie entre bitume, manche, concerts clandestins et défonce. Trois amis qui partagent les bons et les mauvais côtés de leur existence. Pour ce premier long-métrage, Andrew Gibson frappe un grand coup et délivre une œuvre pleine de bruit et de fureur qui ne se refuse cependant pas à une certaine réflexion. Dans la peau de ce jeune homme qui atteindra ses vingt et un ans avant le générique de fin, Andrew Yackel arbore l'apparence d'un hybride, entre Johnny Deep et Brad Pitt. Un ''clone'' qui n'hésite pas à salir sa belle gueule, revêtir des fringues crasseuses, se laisser jaunir les dents et arborer une chevelure poisseuse. Littéralement habité par le personnage de Steven Bugsby surnommé ''Bug'' par ses amis de galère, Andrew Yackel tient là une performance que l'on n'est pas prêt d'oublier...


Après un drame survenu entre le jeune homme et son père trois ans plus tôt, 'Bug'' n'a eu d'autre choix que de quitter les siens pour vivre dans la rue. Alcool, drogues, concerts, il n'a pas d'autre choix que de faire appel à son imagination pour pouvoir survivre dans un monde qui ne fait de cadeau à personne. Alors qu'il vient d'être sauvé de justesse à la suite d'un accident qui a failli lui sauver la vie, GutterBug remonte le fil d'une partie de son existence. Ça n'est cependant que bien plus tard que le spectateur fera la connaissance des parents de Bug, interprétés par Mary Hronicek et Paul Kandarian. Jusque là, c'est la rencontre avec ce jeune homme plutôt beau gosse mais auquel les dents gâtées, l'alcool, les drogues et le froid ont offert une apparence relativement repoussante. Le genre d'individu qu'il nous arrive de croiser dans la rue mais qui dans le cas présent ne laisse pas indifférent. Car sous toute cette crasse se cache un jeune homme qui réfléchi, veut s'en sortir, et pourquoi pas retourner chez lui retrouver ses parents. C'est un peu le message que délivre ce premier film d'Andrew Gibson qui témoigne de la possibilité de s'en sortir même lorsque l'on a touché le fond et que le premier reflex est celui de vouloir en finir avec la vie...


Parfois stupéfiant dans sa description d'une Amérique à l'abandon où survivre passe par la récolte des bouteilles en plastique, GutterBug souffle cependant un véritable vent d'air frais où l'espoir est encore permis. Hannah Mosqueda, Justin Pietropaolo et Andrew Yackel sont absolument formidables tandis que les seconds rôles demeurent eux aussi particulièrement convaincants. Drame humaniste non dénué d'un certain humour brisant l'ambiance sinistre de certaines situations, l’œuvre d'Andrew Gibson accompagne ses personnages non seulement dans leur errance mais se penche également sur leur personnalité en faisant notamment de Bug un individu plus réfléchi qu'il n'en a tout d'abord l'air. Il faudra au réalisateur une centaine de minutes pour conclure une œuvre qui apporte son lot de réponses aux questions que pose les divers sujets abordés. GutterBug est de ces petits miracles qu'il est heureux d'avoir la chance de découvrir...

 

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