Premier long-métrage
pour le réalisateur Andrew Gibson, l'acteur Justin Pietropaolo et
pour l'actrice Hannah Mosqueda mais septième pour Andrew Yackel, la
véritable vedette de ce film qui ne laissera pas grand monde
indifférent. Les errances d'un trio de sans domiciles fixes. La dure
réalité d'une vie entre bitume, manche, concerts clandestins et
défonce. Trois amis qui partagent les bons et les mauvais côtés de
leur existence. Pour ce premier long-métrage, Andrew Gibson frappe
un grand coup et délivre une œuvre pleine de bruit et de fureur qui
ne se refuse cependant pas à une certaine réflexion. Dans la peau
de ce jeune homme qui atteindra ses vingt et un ans avant le
générique de fin, Andrew Yackel arbore l'apparence d'un hybride,
entre Johnny Deep et Brad Pitt. Un ''clone'' qui n'hésite pas à
salir sa belle gueule, revêtir des fringues crasseuses, se laisser
jaunir les dents et arborer une chevelure poisseuse. Littéralement
habité par le personnage de Steven Bugsby surnommé ''Bug'' par ses
amis de galère, Andrew Yackel tient là une performance que l'on
n'est pas prêt d'oublier...
Après un drame survenu
entre le jeune homme et son père trois ans plus tôt, 'Bug'' n'a eu
d'autre choix que de quitter les siens pour vivre dans la rue.
Alcool, drogues, concerts, il n'a pas d'autre choix que de faire
appel à son imagination pour pouvoir survivre dans un monde qui ne
fait de cadeau à personne. Alors qu'il vient d'être sauvé de
justesse à la suite d'un accident qui a failli lui sauver la vie,
GutterBug
remonte le fil d'une partie de son existence. Ça n'est cependant que
bien plus tard que le spectateur fera la connaissance des parents de
Bug, interprétés par Mary Hronicek et Paul Kandarian. Jusque là,
c'est la rencontre avec ce jeune homme plutôt beau gosse mais auquel
les dents gâtées, l'alcool, les drogues et le froid ont offert une
apparence relativement repoussante. Le genre d'individu qu'il nous
arrive de croiser dans la rue mais qui dans le cas présent ne laisse
pas indifférent. Car sous toute cette crasse se cache un jeune homme
qui réfléchi, veut s'en sortir, et pourquoi pas retourner chez lui
retrouver ses parents. C'est un peu le message que délivre ce
premier film d'Andrew Gibson qui témoigne de la possibilité de s'en
sortir même lorsque l'on a touché le fond et que le premier reflex
est celui de vouloir en finir avec la vie...
Parfois
stupéfiant dans sa description d'une Amérique à l'abandon où
survivre passe par la récolte des bouteilles en plastique, GutterBug
souffle
cependant un véritable vent d'air frais où l'espoir est encore
permis. Hannah Mosqueda, Justin Pietropaolo et Andrew Yackel sont
absolument formidables tandis que les seconds rôles demeurent eux
aussi particulièrement convaincants. Drame humaniste non dénué
d'un certain humour brisant l'ambiance sinistre de certaines
situations, l’œuvre d'Andrew Gibson accompagne ses personnages non
seulement dans leur errance mais se penche également sur leur
personnalité en faisant notamment de Bug un individu plus réfléchi
qu'il n'en a tout d'abord l'air. Il faudra au réalisateur une
centaine de minutes pour conclure une œuvre qui apporte son lot de
réponses aux questions que pose les divers sujets abordés.
GutterBug
est de ces petits miracles qu'il est heureux d'avoir la chance de
découvrir...
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