Eric Toledano, le
producteur d'une sitcom française à succès et son interprète
principal, Fred, se réveillent un matin dans le même lit, tout
juste séparés par le corps sans vie d'une conquête de passage.
Sans vie car la jeune femme, les mains liés aux montant du lit est
morte. Apparemment, le jeu auquel se sont adonnés les deux amis et
collaborateurs a mal tourné et les voici désormais flanqués d'un
cadavre dont ils ne savent quoi faire. Alors que Fred pense déjà
aller voir la police, Eric, lui, cherche un moyen de se débarrasser
du corps. Mais en attendant, les deux hommes ont des responsabilités
qui ne peuvent pas attendre. Tout en essayant de garder leur
sang-froid, il retournent ce jour-là au studio où doit se tourner
un nouvel épisode de la série Mes amis pour la vie
notamment interprétée par Lola, la star féminine de la sitcom, et
par Gilda et Marc...
Produit
par Dominique Farrugia et Olivier Granier, Mes Amis
est de ces comédies françaises qui dispense de faux éclats de
rires enregistrés sur bande tandis que le spectateur lui n'aura que
de brèves occasions de laisser exprimer sa bonne humeur. Ce qui,
soit dit en passant, n'est pas une manière d'annoncer que le film
mis en scène et réalisé par le cinéaste Michel Hazanavicius est
raté, bien au contraire, mais que les rires y sont plutôt discrets.
A dire vrai, si dans un premier temps, cette histoire de cadavre
encombrant n'est qu'accessoire, l'auteur d'une poignée de
longs-métrages en une vingtaine d'années et du cultissime La
Classe Américaine
en 1993 aux côtés de Dominique Mézerette se sert de ce prétexte
pour plonger sa grosse dizaine d'interprètes dans le monde fermé de
la télévision. Ici, et personne ne pourra prétendre le contraire,
et surtout pas ceux qui connurent les fastes du sitcom à la
française, c'est un hommage plus ou moins appuyé et (ir)respectueux
aux sitcoms qui émaillèrent de leur présence le petit écran des
années quatre-vingt dix : La première qui vient à l'esprit
est forcément Premiers Baisers
créée par Jean-François Porry et Bénédicte Laplace et qui entre
le 23 décembre 1991 et le 12 mai 1995 connut un succès foudroyant
sur la première chaîne française auprès du jeune public (et sans
doute auprès des ménagères de moins de cinquante ans!).
Déjà
caricaturale en soit, elle est ici parodiée de manière outrancière
par un casting composé de Yvan Attal, Serge Hazanavicius (le frère
du réalisateur), Karin Viard (qui dans le rôle de Lola joue comme
un pied et ne retient pas son texte), Lionel Abelanski (en
coordinateur tyrannique), Thibault de Montalembert (dans la peau de
l'acteur Marc), Léao Drucker (dans celui de Gilda qui pour garder la
ligne, se fait vomir dans les toilettes du studio), Philippe Hérisson
(dans le rôle de l'ingénieur du son à l'humour lourd, lourd...
très, très lourd), ou encore Zinédine Soualem (dans celui du
réalisateur). Un florilège d'interprètes complété par tout un tas
de célèbres figurants dont les apparitions à l'écran obligeront
parfois les spectateurs à avoir l’œil aiguisé. C'est ainsi donc
que l'on pourra voir au détour d'un décor Valérie Benguigui,
Gilles Lellouche, Alexandra Lamy (en figurante de la sitcom),
Jean-Luc Delarue, Michel Field, Nagui, Arthur, Jean-Pierre Foucault,
ou encore les transfuges de Canal+
Alexandre Devoise et Philippe Vecchi...
Même
si en comparaison d'autres comédies sorties cette décennie là (Le
Dîner de Cons,
La Cité de la Peur,
Les Trois Frères
ou encore Les Visiteurs)
Mes Amis
ne risquait pas de faire des étincelles, le film de Michel
Hazanavicius se révèle pourtant fort agréable à regarder. Sans
doute pour les mêmes raisons qui ont poussé le
réalisateur-scénariste à se moquer des sitcoms dont son œuvre
s'inspire. C'est bête, parfois méchant, souvent gratuit, et lui-même ne se gêne
pas pour égratigner le monde de la télévision. Volontairement
kitsch, Mes Amis
tentent en dernier recours d'instaurer un suspense en reconvoquant le
thème qui ouvrait les hostilités : à savoir, comment se
débarrasser du corps plus tout à fait frais de la jeune femme
enfermée depuis quelques jours dans le coffre de la voiture
d'Eric... Même si le sujet est très léger et qu'en matière de
dialogue, on a déjà vu nettement mieux, l'ironie des situations et
la caricature permanente sauvent le film de l'indifférence. Un film
qui semble porter la marque de son producteur, Dominique Farrugia... Un film à voir en double programme avec Sitcom de François Ozon qui, tiens, tiens, sortait lui aussi en cette année 1998...
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