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dimanche 7 juin 2020

Emma, Puertas Oscuras de José Ramón Larraz (1974) - ★★★★★★☆☆☆☆



Emma, Puertas Oscuras sera le dernier long-métrage du réalisateur espagnol José Ramón Larraz que j'aborderai ici. Non pas qu'il ait fini par me lasser mais pour le moment, je n'ai mis la main que sur trois films d'un cinéaste méconnu qui mérite cependant d'être évoqué dans de plus importantes proportions. Sans pouvoir affirmer définitivement qu'il consacra sa carrière de réalisateur à décrire la démence à travers des portraits hauts en couleurs, Symptoms, La Muerte Incierta et maintenant Emma, Puertas Oscuras démontrent à eux trois que José Ramón Larraz fut capable de s'y intéresser et de proposer quelques exemples d'un cinéma d'épouvante particulièrement efficace. Si Emma, Puertas Oscuras s'avère plus faible et donc moins passionnant que les deux autres exemples, ça n'est certes pas tant à cause de son ambiance ou de l'interprétation de l'actrice Susanna East que du scénario qui se résume en fin de compte à peu de chose. Si José Ramón Larraz y développe une fois encore son obsession de la folie, Emma, Puertas Oscuras demeure infiniment moins captivant. En raison d'un script relativement sommaire, une dimension psychologique un peu trop dépouillée, et des rapports entre individus manquant de profondeur...

Des données fondamentales dont l'absence rend l'expérience sinon ennuyeuse, du moins insuffisamment exploitée. Pourtant, l'héroïne Emma reste sans doute à ce jour comme l'un des personnages créés par José Ramón Larraz parmi les plus affectés psychologiquement. Mais alors que l'on pouvait trouver chez les victimes de troubles psychiatriques de Symptoms et de La Muerte Incierta des raisons profondes liées à un passé traumatique, l'affection dont est atteinte la jeune et jolie Emma et d'un tout ordre. En effet, c'est à la suite d'un grave accident de la circulation que fut altéré le fonctionnement de son cerveau. Enfermée dans un hôpital psychiatrique, c'est là qu'intervient Sylvia Keane (l'actrice Pera Cristal), qui avec l'accord du docteur Donovan décide de prendre en charge la jeune femme. La prenant sous son aile, elle l'emmène chez elle. Aidée par Sylvia et son époux Steve (l'acteur Ángel Menéndez), Emma éprouve cependant de grandes difficultés à reprendre goût à la vie. C'est alors que survient une tragédie : en pleine crise, la jeune femme assassine le mari de Sylvia...

C'est là que Emma, Puertas Oscuras prend tout son sens. Car après avoir une fois encore choisi de mettre en lumière une victime de démence, le scénario de José Ramón Larraz propose un récit tournant autour d'une machination. Car comment percevoir toute cette histoire autrement qu'à travers l'utilisation d'une jeune femme psychologiquement fragilisée à des fin d'homicide ? Quelques part, l’œuvre de l'espagnol renvoie au sublime Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot, toutes proportions étant bien évidemment gardées. Si Emma, Puertas Oscuras ne restera sans doute pas dans les annales comme l'un des meilleurs films de son auteur, c'est peut-être parce que José Ramón Larraz semble avoir attaché assez peu d'importance à son histoire, ainsi qu'au montage qui s'avère anarchique. À décharge, et vue la piètre qualité de la vidéo mise à disposition, le spectateur se fera une opinion toute en douceur en prenant compte du fait que le film a peut-être été la victime d'un charcutage acharné. Car comment, alors, expliquer leu peu de soin apporté à un montage qui passe directement d'une scène filmée de jour à une séquence tournée de nuit ? Cependant, s'il y a bien un talent que l'espagnol continue de cultiver, c'est le caractère morbide de son approche du cinéma d'épouvante. Et même s'il les éclairages sont parfois insuffisants pour profiter pleinement des décors, le choix de l’hôtel désaffecté où se situe la dernière partie du long-métrage s'avère heureux. L'ambiance y est lourde et accentue le sentiment de folie qui se dégage d'une actrice au visage pourtant angélique. Pas mauvais en soit, Emma, Puertas Oscuras est donc juste un peu plus faible que Symptoms et La Muerte Incierta...

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