Un immense merci à WARNING ZONE pour le partage
Auteur de Satan's Sadists en
1969, de Horror of the Blood Monsters en
1970 ou de Dracula vs. Frankenstein
l'année suivante, Al Adamson fut également celui de Nurse
Sherri,
connu également sous le titre The Possession of
Nurse Sherri.
Deux titres pour deux version légèrement différentes d'un même
long-métrage. Si dans celle qui nous préoccupe dans cet article
concerne la première, plus généreuse en nudité que la seconde,
elle est par contre plus courte de quatre minutes environ. Nous
reviendrons prochainement sur la seconde version. Mais maintenant,
place à l'infirmière Sherri, à son amant le docteur Peter Desmond,
à ses collègues Tara Williams et Beth Dillon, au patient Marcus
Washington , ainsi qu'au gourou Reanhauer... Al Adamson est le genre
d'artisan du septième art capable de pondre un film avec peu de
moyens. Et même en général, très, très, très peu de
financement. À l'image duquel, Nurse Sherri
apparaît comme l'un des porte-drapeaux d'un cinéma de genre fauché
comme les blés. Un budget étriqué, des interprètes pas toujours à
la hauteur, ne reste plus alors à Al Adamson qu'à compter sur son
imagination et son savoir-faire...
L'intrigue
démarre au beau milieu de collines arides, sous un soleil de plomb.
C'est là qu’apparaît pour la toute première fois Reanhauer,
personnage charismatique, gourou d'une secte constituée d'une
poignée d'adeptes réunis afin de tenter de ramener à la vie l'un
d'entre eux. Mort depuis trois semaines (!!!) pour avoir suivi les
conseils de son maître qui lui refusait l'utilisation d'insuline
pour son diabète, William est dans un piteux état. Mais alors que
ses disciples invoquent le retour de leur compagnon à la vie,
Reanhauer est victime d'une crise cardiaque. Les Dieux auraient-ils
décidé de punir ce suppôt de Satan ? Toujours est-il que
l'homme se retrouve à l’hôpital, allongé sur une table
d'opération, entre les mains de plusieurs docteurs chirurgiens dont
Peter Desmond. Malheureusement, ni les uns, ni les autres ne
parviennent à ramener Reanhauer à la vie. Mais avant de mourir, son
esprit quitte son corps et prend possession de celui de l'infirmière
Sherri Martin. Dès lors, la jeune femme n'aura de cesse que
d'éliminer les patients de l’hôpital ainsi que ses proches...
''En artisan de la nudité ''à prix bradé'', Al Adamson assène des séquences parfois totalement gratuites''
Étrange
bobine que ce Nurse Sherri érotico-fantastique
miséreux que ne renierait sans doute pas le spécialiste de
l’érotisme-mammaire Russ Meyer. Et même si les poitrines sont ici
très légèrement moins imposantes que chez l'auteur de Faster
Pussycat Kill Kill,
cela n'empêche pas ce petit coquin d'Al Adamson d'offrir aux
spectateurs quelques scènes de nu dont une grande majorité nous est
offerte par l'actrice Jill Jacobson qui débutait presque là son
métier d'actrice. Poursuivant sa carrière jusque aujourd'hui
puisque le dernier long-métrage auquel elle participe actuellement
est en plein tournage (Merrily
de Robert McAtee), Jill se désape sans poser de questions. Entre les
bras de Geoffrey Land qui incarne ici le rôle du docteur Peter
Desmond, l'actrice offre quelques séquences de nu qui ne
''séduiront'' malheureusement que les amateurs purs et durs de
chairs blêmes et débordantes. Non pas que la silhouette de Jill
Jacobson soit repoussante, mais Al Adamson filme les ébats de son
interprète avec autant de vigueur qu'un boucher devant sa pièce de
bœuf ! Sachant que cette première version de Nurse
Sherri se
consacre tout d'abord à ces passages un peu trop longs pour être
véritablement appréciables, le thème de l'infirmière possédée
par l'esprit d'un adepte de Satan est très légèrement mis en
retrait.
Afin
de remplir le quota minimum de durée exigé par le format ''long'',
Al Adamson convie un joueur de football américain alité victime de
cécité dont va tomber amoureuse l'une des infirmières, Tara
Williams, campée par Marilyn Joi. Interprète d'un certain nombre de
films d'exploitation dans les années soixante-dix et dont la
carrière d'actrice a perduré jusqu'à la fin des années
quatre-vingt. Elle aussi se désapera pour les amateurs d'imposantes
poitrines. Comme le fera également, mais en toute discrétion,
Katherine Pass, qui dans le rôle de l'infirmière Beth Dillon sait
comment apaiser les craintes des futurs opérés. Concernant l'aspect
fantastique de Nurse Sherri,
il se résume à un changement inquiétant dans l'humeur de Sherri et
quelques effets-spéciaux rudimentaires, telle l'apparition d'un
ectoplasme dans la chambre de l'infirmière, Jill Jacobson montrant
malheureusement les limites de son jeu d'actrice à ce moment très
précis. Rudimentaires sont également les décors. L'illusion que
Nurse Sherri ait
été tourné dans un véritable hôpital ne tien pas vraiment la
route. C'est laid, minimaliste, voire même déprimant. Pourtant, un
certain charme agit. En conséquence de quoi, malgré le jeu ''soap
opéresque'' de la majorité des interprètes, la mise en scène
palote d'Al Adamson, l'érotisme cafardeux et les effets-spéciaux
''bricolés'' (vieille technique consistant à retravailler les
images à même la pellicule), Nurse Sherri se
laisse tranquillement contempler. Pas de quoi en conserver un
souvenir impérissable. Juste de quoi combler un peu moins de
quatre-vingt dix minutes de temps libre...
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