N'étant pas de ceux qui
suivent scrupuleusement l'évolution des personnages d'une franchise
en m'excitant comme une puce dès lors qu'intervient telle ou telle
incohérence (à part celle concernant Star Trek,
je l'avoue), c'est sans doute la raison pour laquelle
j'ai rejoins les rangs de ceux qui ont apprécié la sortie en 2015
de Terminator Genisys d'Alan
Taylor et de Terminator : Dark Fate de
Tim Miller l'année passée. Étant de ceux qui eurent la chance et
le privilège de découvrir le tout premier Terminator
de James Cameron en salle à l'époque de sa sortie en avril 1984, ce
chef-d’œuvre absolu de la science-fiction et de l'action à ranger
aux côtés du Predator
de John McTiernan n'avait selon moi, surtout pas besoin d'une
séquelle. Et surtout pas de Terminator 2 :
Judgment Day.
Un long-métrage qui est à l'origine de nombreuses disputes entre
potes, la totalité d'entre eux assurant leur passion pour ce second
volet qu'ils préfèrent nettement au premier tandis que je défendais
bec et ongles, le statut de meilleur opus de la saga de Terminator
premier du nom. En réalisant Terminator 2 :
Judgment Day.
James Cameron adoucissait les angles d'une œuvre au caractère
profondément sombre. L'univers du premier opus était sauvage,
brutal, noir et d'un pessimisme absolu. Si James Cameron l'a
d'ailleurs majoritairement filmé de nuit, c'est sans doute dans le
soucis de proposer un produit aussi efficace en matière d'action,
que nihiliste en terme de récit. Si la suite conserve un fond de
pessimisme, James Cameron semble avoir pourtant tourné sa veste en
proposant une version édulcorée de son classique pour pouvoir
attirer dans ses griffes de producteur, tous les types de public, des
fans du premier opus jusqu'aux enfants, sans doute moins atteints
psychologiquement par une suite beaucoup moins ''cauchemardesque''...
Si
par rapport au premier Terminator
ce second volet conserve une logique scénaristique qui peu à peu
s'effacera au fil des nombreuses séquelles, l'une des quelques
bonnes idées du script est d'avoir fait de la machine incarnée par
Arnold Schwarzenegger, le gentil du film. Tandis qu'on lui oppose
ainsi qu'à Sarah (Linda Hamilton) et John Connor (Edward Furlong),
une machine d'un genre nouveau, le T-1000 (l'acteur Robert Patrick),
James Cameron semble se moquer de sa propre franchise en y injectant
des punchlines qui certes, amuseront la galerie, mais qu'un vrai fan
du premier opus ne pourra réellement ''digérer''. Alors oui, le
spectacle est bien au rendez-vous. Les effets-spéciaux, pour
l'époque, sont réellement bluffants. Mais à le redécouvrir
aujourd'hui, on pourra émettre une opinion personnelle quant à leur
difficulté à supporter le temps qui passe. Incroyables pour
l'époque, ils peinent aujourd'hui à convaincre. Surtout lors de
certains déplacements du T-1000 dont on devine assez facilement que
se cachent en partie derrière ce personnage, des effets-spéciaux
numériques. Les pro-Terminator 2
argueront sans doute que le premier ne s'en sort sans doute pas
mieux, et même, encore moins bien. C'est sans doute vrai. Mais c'est
aussi ce qui participe de son charme quand Terminator
2:Judgment Day semble,
lui, vouloir atteindre la perfection. C'est ce que l'on pourrait lui
reprocher d'ailleurs. De trop vouloir ressembler à une ''vitrine''
tout en omettant parfois d'aller à l'essentiel. Conséquences :
le film s'avère parfois très ennuyeux. Un comble pour une séquelle
qui se veut au contraire un divertissement de tous les instants...
Les
fans de la franchise s'y retrouveront cependant très certainement.
James Cameron y respecte l'évolution de ses personnages. Et même si
le récit fait un bond important dans le temps, ceux-ci demeurent
immédiatement identifiables. Sarah Connor évidemment, toujours
incarnée par l'actrice Linda Hamilton qui en sept années, à eu
largement le temps de prendre du muscle. Et même John Connor,
pourtant absent du premier volet et qu'incarne l'acteur Edward
Furlong alors âgé de quatorze ans à l'époque (son personnage
n'ayant que onze ans). L'une des grosses différences demeure donc
dans un Arnold Schwarzenegger faisant cette fois-ci plutôt le bien
que le mal face à un Robert Patrick par contre, totalement
convaincant dans la peau du T-1000. Aussi froid que son homologue de
1984 mais cependant doté d'une technologie le rendant apparemment
indestructible. Une idée non seulement séduisante, mais surtout
logique. Surtout lorsque l'on sait que le T-800 n'était pas
infaillible puisqu'il était détruit dans le premier Terminator.
Il fallait donc lui trouver une alternative beaucoup plus résistante
dont le public ne pourrait soupçonner la façon dont les héros
parviendraient à l'éliminer. Si une partie du long-métrage reprend
certaines scènes-clés du premier opus en leur apportant une
plus-value en matière d'effets-spéciaux, James Cameron en profite
surtout pour exploiter et approfondir le sujet de Cyberdyne Systems
et Skynet qui sont à l'origine du désastre à venir que l'on
connaît...
Déjà
très (trop) longue, la version cinéma de deux heures et dix-sept
minutes sortie à l'époque en 1991 demeure cependant la plus courte
puisqu'en 1993 sera disponible une ''Special
Edition''
de deux heures et trente-trois minutes ainsi qu'une ''Skynet
Edition''
en 2009 plus longue encore de trois minutes. La version cinéma sur
laquelle repose cet article est une bonne surprise. Bien qu'inférieur
au précédent volet, Terminator 2:Judgment Day
fournit suffisamment de matière pour que le fan pur et dur passe un
très agréable moment. James Cameron sait y faire lorsqu'il s'agit
d'action comme il le prouvera d'ailleurs déjà cinq ans plus tôt
avec le second volet de la franchise Alien et
ce, même si à plusieurs occasions, le rythme s'avère
malheureusement brisé par des séquences ''attentistes''. Le récit
évolue avec bien davantage de logique que dans les prochains opus
qui prendront de très larges libertés scénaristiques. Mais pour
ceux qui ne jurent que par le tout premier Terminator,
comme c'est le cas pour moi, cette séquelle est une redite
partielle, agrémentée d'une évolution logique du récit, ponctuée
de séquences d'action remarquables et d'effets-spéciaux, pour
l'époque, saisissants. Mais pour ceux qui ne connaîtraient pas
encore cet épisode, ni même le tout premier, et ne porteraient
qu'un faible intérêt à la mythologie de la franchise, autant
qu'ils se rabattent sur Terminator:Dark Fate.
Car si pour les puristes le long-métrage de Tim Miller demeure une
trahison (le réalisateur osa quand même y faire assassiner le
sauveteur de l'humanité John Connor !!!), le film reprend assez
fidèlement une partie des séquences de Terminator
2:Judgment Day et
peut être dès lors considéré comme un hybride entre une suite
ayant pris la malhonnête liberté de se débarrasser de tout ce qui
l'encombrait et un reboot aux effets-spéciaux dernier cri. À chaque
spectateur alors, fan ou non, de faire son choix...
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