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mercredi 27 août 2025

100 Millions ! de Nath Dumont (2025) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Pour son premier long-métrage à voir le jour sur grand écran, on ne peut pas dire que le réalisateur Nath Dumont ait choisi la facilité. Ou plutôt, si. Enfin, non. Ou alors peut-être. Quoique cela dépend de l'angle sous lequel l'on aborde le film. D'un point de vue strictement scénaristique, 100 millions ! n'est pas allé chercher bien loin son inspiration. Car des comédies qui mettent en scène des personnages face à des situations sociales critiques, il suffit de piocher au hasard et à l'aveugle dans l'immense vivier que regroupe le genre pour trouver de quoi satisfaire sa curiosité. Les mettre ensuite face à une solution radicale matérialisée à travers des gains très importants (héritages, loto, etc...) est là encore une méthode couramment utilisée dans ce genre de productions. Bref, on sait déjà à peu près sur quoi l'on va tomber. Mais encore, bien écrit et parfaitement interprété, la pilule aurait pu passer. Sauf qu'ici, le réalisateur en remet une couche en offrant les deux principaux rôles à un ''couple'' qui, réuni au cinéma, n'a jamais vraiment fait d'étincelles. Il suffit de jeter un œil à la carrière de Michèle Laroque pour s'en convaincre. Quant à Kad Merad, accepter d'interpréter en 2018 le rôle du Docteur Steinman dans l'infâme premier long-métrage en tant que réalisatrice de celle qui persévérera dans la médiocrité en 2021 avec Chacun chez soi et 2022 avec Alors on danse, le pauvre est devenu l'une des risées du cinéma français. Qu'attendre alors du long-métrage de Nath Dumont ? À priori, pas grand chose. Surtout lorsque dans sa première partie, la comédie accumule tous les poncifs du genre dans ce qu'il peut avoir de plus navrant. Un copier/coller confinant au plagiat emprunté au pire de ce que peut proposer la production française en matière de comédie ! Ouvrier syndicaliste dans une imprimerie à la dérive, Patrick (Kad Merad) vit avec son épouse Suzanne (Michèle Laroque). L'entreprise risque de fermer ses portes tandis que le couple n'arrive plus à payer les traites de leur maison. Leur banquier (Sören Prévost dans le rôle de Monsieur Troadec) les relance en permanence et ils s'attendent à voir débarquer chez eux les huissiers. Mais si l'on vient frapper à leur porte, ça n'est pas pour leur annoncer de mauvaises nouvelles mais pour leur apprendre que Patrick a hérité de la faramineuse somme de cent millions d'euros correspondant à un héritage. Bref, voilà le couple désormais à l'abri du besoin. Patrick décide malgré tout de continuer à travailler et à épauler ses collègues tandis que Suzanne compte bien profiter de tout cet argent pour améliorer son existence...


Si dans les grandes largeurs le long-métrage s'inspire effectivement de nombreuses comédies similaires, dans le détail, cela est parfois encore plus flagrant. Le scénario lorgnant même du côté de l'emprunt le plus éhonté. Un exemple ? Lorsque Patrick offre à son ami et collègue Saïd (Fatsah Bouyahmed) une superbe voiture, il est quasiment impossible de ne pas y voir un authentique plagiat de la séquence de Ah ! si j'étais riche de Michel Munz et Gérard Bitton dans laquelle Jean-Pierre Darroussin/Aldo Bonnard offrait à son ami en collègue François Morel/Jean-Phi la voiture de ses rêves. Sauf qu'ici, la mise en scène de la séquence est totalement ratée. Pas la moindre trace d'émotion. Mais comment s'attendre à autre chose lorsque l'on offre à Kad Merad ou à Fatsah Bouyahmed l'opportunité de jouer sur la fibre émotionnelle quand l'un et l'autre en sont incapables ? Charriant continuellement son lot d'emprunts, de caractérisations et de sujets déjà évoqués des dizaines voire des centaines de fois au cinéma, l'on a droit à cette nouvelle mode consistant à introduire un personnage dont la vocation est de venir en aide aux migrants (Jade-Rose Parker dans le rôle d'Amandine, la fille de Patrick et Suzanne). Venant de la télévision, Nath Dumont intègre au casting l'acteur espagnol Agustín Galiana que les téléphages connaissent notamment pour son rôle de Lisandro Iñesta entre 2020 et 2023 dans la série Ici tout commence. Il incarne ici le rôle du galeriste Juan. Un homme séduisant qui va tenter de séduire Suzanne alors que le couple est en plein conflit. Notons également la présence de Martin Karmann dans le rôle de Lucas, le fils de Patrick et Suzanne, patron d'une entreprise florissante qui va avoir maille à partir avec le très zen et écologiste PDG d'une entreprise, Jérôme Gauthier qu'interprète Lionel Abelanski. Si tout est évidemment écrit d'avance et que rien ne vient pratiquement étonner le spectateur durant le déroulement du récit, on se surprend finalement à assister au spectacle avec un certain plaisir. Comparé à la majorité des immenses purges qui se prétendent être des comédies à sortir chaque année, Nath Dumont parvient à sauver les meubles en multipliant les séquences plus ou moins cocasses. Quelques petites idées originales malheureusement noyées dans un conglomérat de redites qui finissent pourtant par épuiser le spectateur...

 

jeudi 30 mai 2024

Ma France à moi de Benoît Cohen (2024) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Bon, ben j'aurais au moins appris une chose : que le hip-hop afghan existe ! En même temps, le genre n'est ici pas représenté par l'un de ses artistes mais par l'iranien Yaser Bakhtiari. Et comme l'Iran est voisin de l'Afghanistan, on peut estimer que c'est du pareil au même, non ? Ensuite, et parce qu'en France il est de bon ton de rappeler que notre pays est voué à accueillir toute la misère du monde, de la plus admissible jusqu'aux confins d'un certain obscurantisme, Ma France à moi arrive à point nommé. Charriant en théorie le message selon lequel il vaudrait mieux fermer les yeux sur les innombrables faits de société qui secouent presque quotidiennement notre société (et que certains revendiquent comme étant de simples faits-divers) pour mieux les ouvrir sur ces quelques exemples propres à la fiction qui voudraient qu'un migrant est une chance pour la France, le dernier long-métrage du réalisateur français Benoît Cohen donne surtout sa chance au jeune Nawid Elham qui pour la première fois de sa carrière apparaît sur un écran de cinéma après s'être affiché dans l'émission C à vous et après avoir participé à la série télévisée L'invité. C'est donc à cet interprète jusqu'ici parfaitement inconnu que le réalisateur et scénariste offre le rôle de Reza, un réfugié d'origine afghane qui a fuit son pays en guerre, laissant derrière lui sa sœur et ses deux parents pour rejoindre la France, terre d'accueil, où il sera pris en charge par une association avant que France Cohen, une bourgeoise installée dans le onzième arrondissement de Paris ne décide de le prendre sous son aile en l'accueillant chez elle. A priori, un concept totalement farfelu, voir même démagogue ou propagandiste qui pourtant semble être inspiré par une histoire authentique. Celle de la propre grand-mère du cinéaste et que ce dernier avait déjà retranscrit en 2018 à travers l'ouvrage Mohammad, ma mère et moi...


De ce témoignage d'un jeune homme déraciné accueilli par une femme française aisée, Benoît Cohen ne conserve pas le nom de l'un de ses deux principaux protagonistes. Mohammad devenant donc à l'image le discret Reza. Individu un peu effacé, peut-être trop parfois même si ses silences peuvent amplement s'expliquer à travers son vécu d'Afghan face à la guerre qui déchire son pays. Une attitude que l'on conçoit fort proche de la réalité mais qui peut avoir de lourdes conséquences sur le récit qui malheureusement tend à le rendre moins attachant que prévu. Face à une Fanny Ardant au timbre toujours aussi suave, visage parfois figé dans une expression de statue de musée Grévin, sourire de Joker et yeux cerclés de noir, la froideur de son personnage témoigne d'une solitude pourtant parfois très marquante. Là où le jeune Reza manque cruellement de caractérisation, problème que partage quelque peu la ''vieille dame'', le talent de Fanny Ardant fait toute la différence et Ma France à moi peut s'envisager parfois comme une œuvre réellement poignante. Vis à vis du sujet qu'il aborde, Benoît Cohen n'est en revanche pas toujours très tendre envers ses concitoyens. Car en dehors des petites gens (la domestique Héléna qu'interprète Aurore Broutin ou la serveuse Lila qu'incarne Suzy Bemba), la meilleure amie de France, Évelyne (Élisabeth Margoni) et son propre fils Joseph (Pierre Deladonchamps) sont quelques exemples de portraits d'une France raciste ou du moins très soupçonneuse et méfiante vis à vis des étrangers. On a donc d'un côté une histoire plutôt touchante mais dont le sujet est mené de manière beaucoup trop légère et succincte pour considérer le message comme argent comptant et de l'autre, quelques sous-textes maniérés, opportunistes et moralisateurs relativement agaçants. Bref, un film très ''tendance'', fontaine de jouvence pour les un et sans doute mépris total vis à vis de la réalité pour les autres...

 

lundi 31 octobre 2022

Plancha d'Eric Lavaine (2022) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Contrairement à quelques réalisateurs qui ''contaminent'' de par leur présence le septième art en général et la comédie française en particulier (à titre d'exemple et pour respecter une certaine parité, citons la totalité des longs-métrages mis en scène par Michèle Laroque et David Charhon), Éric Lavaine est comme certains vins : il se bonifie avec le temps. Alors que le réalisateur a débuté sa carrière par quelques engeances que l'on aimerait oublier (Poltergay en 2006, Protéger et servir en 2010 ou Bienvenue à bord l'année suivante), on ne sait par quel miracle s'est retrouvée en 2014 sur les écrans de cinéma la comédie Barbecue. Un miracle ? Non, sûrement pas. Juste une histoire de gros sous et de budget financé par des producteurs soit inconscients, soit masochistes. Mais le risque payant parfois, l’œuvre de Éric Lavaine s'est avérée de très bonne facture. Depuis, le bonhomme est parvenu à maintenir un certain cap en matière de qualité puisque par la suite on le retrouva aux commandes de Retour chez ma mère, L'embarras du choix, Chamboultout et Un tour chez ma fille. Des comédies plutôt convaincantes et même parfois très touchantes comme celle principalement interprétée par José Garcia en 2019. Cette année 2022 signe le retour des personnages que l'on avait laissé voici maintenant huit ans en arrière. Tous les interprètes de Barbecue se réunissant à nouveau, exceptée Florence Foresti dont l'absence n'aura en la matière, aucune importance ni la moindre conséquence sur la suite des événements. À l'origine, Plancha ne fut pas conçu comme la suite du long-métrage sorti en 2014 mais comme une œuvre indépendante que le réalisateur avait prévu d'intituler 100% Bretagne. Mais au lieu de ce titre ô combien ringard, le scénariste Héctor Cabello Reyes avec lequel il avait déjà signé le script de Barbecue et d'une très grande partie de sa filmographie et lui-même décident finalement de reprendre leurs personnages en leur offrant de nouvelles aventures situées en... Bretagne. Deux semaines de vacances entre amis, sous la pluie, buvant, dévorant, jouant aux jeux de société et parfois, se racontant leurs quatre vérités. Entre aigreur, jalousie, franche amitié et mensonges, Plancha est le digne successeur de Barbecue...


Tout ce qui faisait de la recette de ce dernier un met savoureux et une comédie collégiale entre rire et émotion se retrouve dans ce nouveau long-métrage où, une fois encore, la présence de Jérôme Commandeur apporte une indéniable plus value. Du côté des interprètes masculins l'on retrouve Lambert Wilson en sexagénaire aigri, Franck Dubosc en Baptiste divorcé d'Olivia (Florence Foresti dans Barbecue, donc), Guillaume de Tonquédec dans le rôle d'Yves, le breton, féru de récits légendaires, de traditions et de généalogie, Lionel Abelanski dans celui de Laurent Barthélémy, l'inculte et l'ami jaloux d'Alexandre qui lui semble avoir bien réussi dans la vie et est interprété par Stéphane de Groodt. Et enfin, Jérôme Commandeur qui depuis s'est installé l'étranger où il a rencontré son épouse Valentina. Du côté des interprètes féminines l'on retrouve Sophie Duez dans le rôle de Véronique, l'épouse d'Antoine, Lysiane Meis dans celui d'Yves ou Valérie Crouzet dans celui de Nathalie, la femme de Laurent. Florence Foresti ne faisant plus partie de l'aventure (nous n'en connaissons pas les raisons), c'est donc l'actrice Caroline Anglade qui prend sa place dans les bras de Baptiste/Franck Dubosc dans le rôle d'Ana. Tourné majoritairement dans le Finistère, Plancha enferme ses personnages dans une superbe propriété située en Bretagne où vont se nouer et se dénouer les nœuds de l'amitié. Entre rancœurs, jalousie et mensonges mais également franches rigolades, le film semble avoir bien moins séduit le public que les premières aventures de cette sympathique bande de copains cette fois-ci réunie autour d'un verre de cidre, d'une tranche de Kouign-Amann ou d'une partie de Trivial Pursuit. Sans être déchirant ni larmoyant, le scénario réserve quelque bonnes surprises comme le test ADN dont les résultats dépasseront les espérances de notre dizaine de personnages. S'il est vrai que Plancha est très légèrement inférieur à Barbecue, reconnaissons lui d'indéniables qualités. Tous les personnages s'avèrent toujours aussi attachants et l'on ne s'ennuie pas un seul instant. Il est même possible de trouver du talent à celles et ceux que l'on ne révère habituellement pourtant pas particulièrement (Franck Dubosc). Surtout, Plancha se positionne très au dessus de la production annuelle en matière d'humour sur grand écran. Alors, pourquoi se priver d'une comédie rafraîchissante ?

 

dimanche 12 juin 2022

Mais qui a re-tué Pamela Rose ? de Kad Merad et Olivier Baroux (2012) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

À l'origine, il faut remonter jusque dans les années quatre-vingt dix lors desquelles, le duo d'humoristes Kad Merad et Olivier Baroux animaient l'émission Rock'n'roll circus sur Oui FM ! Entre 1992 et 1997, il mettent effectivement en scène des sketchs et parmi ceux-ci, une série intitulée Mais qui a tué Paméla Rose ? dont le titre faisait très clairement référence à la série américaine créée par le réalisateur David Lynch, Twin Peaks. Une série humoristique radiophonique qui se transforme ensuite en une série télévisée elle aussi bourrée d'humour lorsque le duo intègre l'équipe de La Grosse émission diffusée sur Comédie !. Deux ans après leur passage sur la chaîne créée à l'origine en 1997 par l'ancien Nuls Dominique Farrugia, Kad Merad et Olivier Baroux se retrouvent au cinéma grâce à l'adaptation de leurs sketchs sur grand écran. C'est le réalisateur Eric Lartigau qui réalise la version cinématographique simplement intitulée Mais qui a tué Pamela Rose, lequel en profite ainsi pour débuter sa carrière au cinéma (on le verra d'ailleurs trois ans plus tard derrière la caméra de Un ticket dans l'espace dans lequel il retrouvera les deux humoristes ainsi que Guillame Canet, André Dussollier, Thierry Frémont ou les deux anciens Robins des Bois, Marina Foïs et Pierre-François Martin-Laval. Quant à Mais qui a tué Pamela Rose, il sera pour Olivier Baroux l'occasion de jouer pour la première fois au cinéma tandis que son comparse avait déjà figuré pour de petits rôles dans une poignée de longs-métrages (Le pharmacien de Garde de Jean Veber ou La beuze de François Desagnat et Thomas Sorriaux). Alors qu'il a déjà réalisé quatre films dont le premier volet de la saga Les Tuche ou l'excellent L'italien (dont il offrit le premier rôle à son binôme humoristique), Olivier Baroux réalise lui-même en 2015 une suite inattendue de l'adaptation de leur série de sketchs sous le titre (absurde mais bien dans le ton de l'humour du duo) Mais qui a re-tué Pamela Rose ?. Si cette fois-ci Eric Lartigau ne fait plus partie de l'aventure, Olivier Baroux ne sera pas seul à la mise en scène puisque Kad Merad qui jusque là n'avait réalisé qu'un seul long-métrage (Monsieur Papa en 2011) sera à ses côtés afin d'assurer une partie de la réalisation. ..


Réalisé presque dix ans après les premières aventures du duo d'agents du FBI Richard Bullit et Douglas Ripper qui en 2003 furent conviés à enquêter sur la mort d'une jeune femme survenue dans la petite localité de Bornsville, les deux hommes ne se sont plus revus depuis très longtemps. Trahit par Ripper qui lui a volé sa petite amie (Laurence Arné dans le rôle de la blonde botoxée, Linda), Bullit vit désormais dans un quartier tranquille, entouré de voisins charmants tandis que Ripper, bedonnant et déprimé depuis qu'à son tour il se soit fait volé le cœur de celle qu'il aime par son supérieur hiérarchique (Laurent Lafitte, égal à lui-même, dans le rôle de David Perkins) continue d'exercer son métier d'agent du FBI. Oui mais voilà, le corps de Pamela Rose ayant disparu après avoir été exhumé, les deux hommes vont se réunir à nouveau afin de se lancer dans une nouvelle enquête. Première constatation : il ne reste plus grand monde du casting d'origine. À dire vrai, si l'on ne tient pas compte du fait que Laurent Lafitte était au générique du premier dans le rôle d'un ambulancier et Lionel Abelanski dans celui d'un lieutenant seuls Kad Merad et Olivier Baroux reprennent du service. Exit donc Gérard Darmon, Jean-Paul Rouve, Bénédicte Loyen, François Cluzet, Alain Chabat qui faisait une très sympathique apparition dans le rôle d'un chanteur de country ou encore Marina Foïs en cliente de pharmacie et Virginie Ledoyen en femme de ménage espagnole. Dans cette séquelle, nous retrouvons donc Audrey Fleurot dans le rôle de la présidente des États-Unis of America, Laurent Lafitte, comme précisé plus haut, Guy Lecluyse dans celui de Steven Kowachek ou Omar Sy dans la peau du garde du corps William Mosby. Sans compter tous les petits rôles composés par François Morel, Alain Doutey, Patrick Bosso ou bien encore le chef-cuisinier Guy Savoy qui interprète son propre rôle...


Olivier Baroux et Kad Merad demeurent une fois de plus à l'écriture, toujours accompagnés par le scénariste Julien Rappeneau. Si le premier long-métrage réunissant les personnages de Bullit et Ripper avait été exclusivement tourné dans l'hexagone, une partie du second fut par contre réalisée sur le territoire américain et plus précisément à Washington où se situe la Maison Blanche. Les deux acteurs/réalisateurs expliqueront d'ailleurs la présence de faux raccords par la volonté de vouloir exploiter au maximum les prises de vue exécutées devant le célèbre monument. On retrouve bien entendu l'humour typique du duo même si en comparaison cette séquelle est un peu plus faible que le premier volet en terme de comique. Mais qui a re-tué Pamela Rose ? mêle une fois de plus comédie et policier et les gags naviguent entre absurde et grotesque. Que le film n'ait pas la portée des sketchs d'antan ne fait aucun doute mais il n'en bénéficie pas moins de quelques séquences plutôt amusantes comme l'interrogatoire mené par un Bullit en mode ''pervers'' auprès d'une jeune femme dans une église, le coup de la porte qui claque, le combat de catch ou la visite de l'avion présidentiel Air Force One. Malheureusement, le long-métrage a du mal à tenir sur la longueur et souffre de la présence de séquences inutiles dont l'humour tombe à plat. Mais pour une alternative française à l'esprit des ZAZ, Mais qui a re-tué Pamela Rose ? ne s'en sort pas trop mal. Et puis, c'est à cette époque là, toujours un plaisir que de voir se recomposer le fameux duo Kad et O. À noter que les aventures de deux des agents du FBI les plus maladroits ne se sont pas terminées avec la sortie de ce film puisque fin 2020, Kad Merad et Olivier Baroux ont créé un concept de film audio basé sur leur célèbre duo. La chose se nomme Bullit et Riper et a été diffusée pour la première fois sur Canal+ le 25 décembre de cette même année...

 

samedi 7 mai 2022

De l'autre côté du périph de David Charhon (2012) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Quatre longs-métrages à son actif depuis 2008 et parmi eux, trois purges (Cyprien, Les naufragés et Le dernier mercenaire°. Autant dire que la filmographie du réalisateur français David Charhon ne brille pas vraiment dans le cœur des cinéphiles. Pas même grâce à De l'autre côté du périph qu'il tourna en 2012 et qui demeure à ce jour l'unique film de sa carrière demeurant encore tout à fait envisageable lors d'une soirée plateau-télé. C'était il y a dix ans et HEUREUSEMENT, mes revendications en matière de comédies françaises n'avaient pas atteint le degré d'exigence qui aujourd'hui est la conséquence d'un trop grand nombre de déceptions. Dix ans que ma compagne et moi étions sortis de l'une des salles du cinéma CGR de Narbonne, plutôt satisfaits du spectacle auquel nous avions assisté. Surtout Anna puisque de mon côté, étant un fervent amateur de Buddy Movies à l'américaine (la franchise L'arme fatale à laquelle on rattachera d'office le film de David Charhon ou bien le diptyque 48 heures avec Eddie Murphy et Nick Nolte) et même à la française (la trilogie de Francis Weber constituée de La chèvre, Les compères et Les fugitifs tous les trois interprétés par Gérard Depardieu et Pierre Richard), la comparaison entre les classiques du genre auquel nous pourrions ajouter Un fauteuil pour deux de John Landis et des dizaines d'autres merveilleuses comédies s'arrête justement aux portes de ce périphérique qui sépare nos deux flics français. Alors que vient d'être mis à disposition sur la plateforme Netflix la suite de De l'autre côté du périph intitulée cette fois-ci Loin du périph, film qui désormais est réalisé par Louis Leterrier (réalisateur du Transporteur 1 & 2 en 2002 et 2005, de Danny the Dog lui aussi en 2005 ou du remake du Choc des titans cinq ans plus tard), petit retour sur le premier volet...


Dix ans après sa sortie sur les écrans de cinéma français, le constat est là : De l'autre côté du périph a plutôt mal vieilli et surtout, s’essouffle particulièrement dans sa dernière partie. Comme l'on pouvait l'imaginer, le film est à certains endroits un condensé de clichés sur la banlieue mais n'épargne pas pour autant le flic issu des quartiers chics de la capitale française. Une monnaie d'échange qui permet éventuellement d'équilibrer le nombre de vannes que se partagent alors Omar Sy et Laurent Lafitte, pensionnaire de la Comédie-Française. Le concept du long-métrage de David Charhon est fort simple : impliquer dans une enquête policière deux individus que tout oppose. Un noir et un blanc. Un flic de la banlieue habillé d'un blouson à cagoule et un second de Paris vêtu d'un costume chic. Les méthodes des deux hommes également divergent l'une de l'autre. Ce qui donne lieu à des situations gênantes pour deux individus qui au fil du temps vont pourtant créer une certaine complicité. Une complémentarité qui leur permettra d'avancer sur une enquête mettant en cause le préfet Jean-Eric Chaligny dont l'épouse Eponine a été retrouvée morte, étendue sur un tas d'ordures. La rencontre entre un capitaine de la police criminelle de Paris et un policier de la section financière de Bobigny aurait pu et dû être explosive mais le film ne s'avère en fait rien d'autre qu'un pétard mouillé à peine sauvé par quelques situations et répliques bien senties qui ne parviennent malheureusement pas à hisser De l'autre côté du périph au dessus du lot des comédies françaises sorties sur les écrans en cette année 2012. Surtout que fut proposé la même année l'excellent Le prénom d'Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. Un an après Les Intouchables, énorme succès réalisé par Eric Toledano grâce auquel Omar Sy obtient la reconnaissance, David Charhon profite de sa renommée pour se racheter une conduite après son pathétique Cyprien réalisé trois ans auparavant. La véritable valeur ajoutée du film, c'est bien évidemment la présence de Laurent Lafitte dont le talent ne cessera de s'exprimer par la suite, entre comédies (L'Origine du monde qu'il réalisera lui-même en 2020) et thrillers de très bonne facture ( K.O. de Fabrice Gobert et L'Heure de la sortie de Sébastien Marnier). À noter les présences à l'écran de Sabrina Ouazani, de Lionel Abelanski, de Youssef Hajdi ou encore de Zabou Breitman...

 

vendredi 1 novembre 2019

Les Municipaux, Trop c'est Trop d'Eric Carrière et Francis Ginibre (2019) - ★☆☆☆☆☆☆☆☆☆



À une demi-heure près, nous aurions assisté à la projection de Hors Normes d'Eric Toledano et Olivier Nakache, de Mon Chien Stupide d'Yvan Attal ou de Doctor Sleep de Mike Flanagan. Trente petites minutes d'impatience qui nous ont contraint Anna et moi de nous tourner vers un choix, lui aussi, constitué de trois autres longs-métrages. La Vie Scolaire de Grand Corps Malade et Medhi Idir, Retour à Zombieland de Ruben Fleischer et... Les Municipaux, Trop c'est Trop. Je n'allais pas imposer à ma petite prof de musique un film en milieu scolaire pendant ses vacances (non, je n'aurais pas osé), ni un film tournant autour du thème des zombies, vu que la série The Walking Dead, de part sa trop longue présence sur nos petites écrans a fini par nous dégoûter du genre. C'est donc tout naturellement que nous avons opté pour le troisième choix. Sans véritable engouement à vrai dire. Parce que même si le premier film constituant les aventures de Christian et Gilbert (interprété par le duo de comiques Les Chevaliers du Fiel) n'était pas l'abomination à laquelle nous nous attendions, ça n'est certes pas pour aller voir la suite que nous avons quitté l'Estaque pour nous rendre au CGR de Vitrolles.

Comme une malédiction se jetant sur moi à la simple évocation de Les Municipaux, Trop c'est Trop, mon PC fait des siennes depuis que je l'ai allumé il y a dix minutes pour pondre un article qui sauvera, je l'espère, le porte-monnaie de ceux qui auraient le très mauvais goût d'aller voir cette purge sur grand écran. Voilà qu'en tentant d'écrire à son sujet, mon ordinateur a planté deux fois, comme pour me signifier qu'il m'était interdit d'avoir aussi peu de considération envers lui que d'écrire un article sur un film qui n'en mérite pas tant. C'est ainsi, alors qu'Anna est toujours endormie, sans doute encore envahie tout comme moi par la honte de nous être montrés sortant de la salle projetant le film des Chevaliers du Fiel, que je tente une troisième fois d'évoquer mon ressenti, auquel adhère j'en suis certain, ma tendre et chère...

Derrière la promesse d'une comédie légère (si légère, d'ailleurs, qu'il nous a fallut nous accrocher à nos sièges pour ne pas nous envoler vers la sortie au beau milieu de la projection), l'évocation d'une lutte à venir entre la Mairie de Port-Vendres et ses employés municipaux à la suite d'une rumeur qui veut que trente d'entre eux soient prochainement les victimes d'une charrette. On retrouve donc tous les personnages du premier film, caricaturaux au possible. La surenchère est ici de mise. Sans trop savoir pourquoi ni comment, Anna et moi avons espéré jusqu'aux deux tiers que Les Municipaux, Trop c'est Trop décolle mais sans jamais avoir été gratifiés des promesses d'un scénario dont nous n'attendions au demeurant, pas grand chose. Et bien, le film des Chevaliers du Fiel a de très loin dépassé nos craintes. Une véritable fumisterie. J'irais même jusqu'à évoquer une escroquerie puisque durant la première heure, le film n'est constitué que d'une succession de gags d'une lourdeur, d'une répétitivité et parfois, d'une vulgarité qui ont provoqué chez Anna et moi des rires... nerveux. Nos regards figés sur l'écran, le corps tétanisé et l'esprit en berne devant tant de bêtise, nous avons chacun de notre côté pensé quitter la salle sans jamais l'avouer à l'autre avant que le film ne soit terminé. Mon dieu ce que le film est long. Pas drôle. Gras... De faux running gags qui à la longue ont fini de nous achever. Un montage inexistant. Une caméra qui tourne sans jamais avoir la bonté de s'arrêter au moment opportun (Nous nous sommes tapés L'Internationale à trois reprises !!!). Car en effet, certaines séquences sont beaucoup trop longues et signifient une carence scénaristique que les auteurs ont artificiellement tenté de camoufler.

Et puis, il y a des signes qui ne trompent pas : une poignée de spectateurs qui ne se comptèrent même pas sur les doigts des deux mains dont un couple de vieux accompagnés de leur petit-fils. Contrairement aux comédies qui en valent la peine et qui génèrent des rires comme s'il en pleuvait, rares sont ceux qui émaillèrent certains passages (rarissimes puisqu'à notre avis personnel, ils se comptèrent au nombre de... 1!!!), comme la scène se situant lors du mariage de Gilbert à l’Église. Plutôt que son duo de comiques, l'ancien Deschiens Bruno Lochet ou Lionel Abelanski, le seul qui épargne au film le zéro absolu, c'est l'humoriste Merri dans son éternel rôle de prêtre. À part cela, Les Municipaux, Trop c'est Trop est une abomination qui élève Brillantissime de Michèle Laroque au rang de chef-d’œuvre. C'est dire si le film des Chevaliers du Fiel est mauvais et surtout, se fiche royalement de son public en invoquant un conflit qui se résoudra en l'espace de quelques minutes à travers des photos compromettantes ! À éviter absolument.

samedi 3 août 2019

Tu es si Jolie ce Soir de Jean-Pierre Mocky (2014) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Deborah Robinson est mariée à Steve, un procureur qui lui a donné deux enfants. Un garçon, Brian, ainsi qu'une fille, Kim. Alors que Steve a pour habitude de régulièrement disparaître le week-end pour convenance personnelle, il n'est pas réapparu depuis sa dernière escapade. Sa femme commence d'abord par s'inquiéter car l'homme qui viola la sœur de Steve voilà des années vient d'être libéré. Puis la jeune femme se met ensuite à avoir des doutes sur son mari. Alors que son entourage tente de la rassurer, d'autres pensent qu'il aurait pu être lui même responsable de l'agression sur sa propre sœur. C'est du moins ce qu'affirme l'homme qui passa des années en prison pour le viol. Alors que la police enquête, Déborah apprend des choses qu'elle ignorait jusque là sur son époux. Toujours introuvable, Steve est même soupçonné d'être l'auteur d'une série de meurtres commis par un individu connu sous le nom de l’étrangleur des ruelles...

Adapté du roman The Way You Look Tonight de Carlene Thompson par André Ruellan et Jean-Pierre Mocky lui-même, Tu es si Jolie ce Soir est la seconde adaptation du cinéaste français d'un roman de l'écrivain américaine dix-neuf ans après Noir comme le Souvenir. Cinquante-neuvième long-métrages des soixante-six réalisés jusqu'à ce jour (le dernier, Tous Flics est encore en tournage), Tu es si Jolie ce Soir n'est ni le meilleur, ni le pire de son auteur. Se situant à l'exact milieu de ce qu'est capable de produire Jean-Pierre Mocky lorsqu'il fait l'effort de ne pas laisser ses interprètes en roue libre, le film est un thriller, entre crimes en série, vengeance et manigances. Un peu à la manière d'un Dario Argento atteint par l'arthrite, Jean-Pierre Mocky semble se filmer lui-même lors des meurtres qui ne laissent entrevoir que la silhouette toute ''giallesque'' de son tueur, le spectateur étant d'entrée de jeu trompé par l'allure de cet assassin qui siffle et murmure une jolie chanson composée par le célèbre Vladimir Cosma. Un air ayant pour titre, celui-là même du cinquante-neuvième long-métrage de l'auteur de Un Drôle de Paroissien en 1963, Le Témoin en 1978, Litan, la Cité des Spectres Verts en 1981, ou encore Les ballets Écarlates en 2005.

Parmi des interprètes pas toujours évidents à reconnaître, on aperçoit tout de même Thierry Neuvic qui débutait sa carrière d'acteur dans Code Inconnu de Michael Haneke en 2000, Delphine Chanéac, que l'on retrouverait deux ans plus tard dans Rouges étaient les Lilas, lui-même réalisé par Jean-Pierre Mocky, Lola Dewaere, chanteuse, actrice, mais aussi fille du célèbre acteur Patrick Dewaere, ou encore Lionel Abelanski que l'on ne présente plus et ici, affublé d'une grotesque perruque ! Quant à Jean-Pierre Mocky, il s'offre le rôle de Charles Willy, un agent de l'IGS (Inspection Générale des Services) ou, plus communément appelé bœuf-carotte. Un rôle insignifiant plus proche du caméo que d'un véritable rôle de composition. Si quelques interprètes s'en sortent honorablement (parmi ceux cités plus haut), d'autres, en revanche, galèrent comme cela est généralement le cas avec un Jean-Pierre Mocky qui ne semble pas ressentir le besoin de retourner une scène, même médiocre. Il est donc parfois difficile d'être complètement happé par une histoire davantage ''récitée'' que véritablement interprétée. Ce que l'on pourrait appeler la ''Mocky's Touch''. Un film moyen au rythme, à l'intensité et au dénouement assez décevants...

mercredi 3 juillet 2019

Mes Amis de Michel hazanavicius (1998) - ★★★★★★★☆☆☆



Eric Toledano, le producteur d'une sitcom française à succès et son interprète principal, Fred, se réveillent un matin dans le même lit, tout juste séparés par le corps sans vie d'une conquête de passage. Sans vie car la jeune femme, les mains liés aux montant du lit est morte. Apparemment, le jeu auquel se sont adonnés les deux amis et collaborateurs a mal tourné et les voici désormais flanqués d'un cadavre dont ils ne savent quoi faire. Alors que Fred pense déjà aller voir la police, Eric, lui, cherche un moyen de se débarrasser du corps. Mais en attendant, les deux hommes ont des responsabilités qui ne peuvent pas attendre. Tout en essayant de garder leur sang-froid, il retournent ce jour-là au studio où doit se tourner un nouvel épisode de la série Mes amis pour la vie notamment interprétée par Lola, la star féminine de la sitcom, et par Gilda et Marc...

Produit par Dominique Farrugia et Olivier Granier, Mes Amis est de ces comédies françaises qui dispense de faux éclats de rires enregistrés sur bande tandis que le spectateur lui n'aura que de brèves occasions de laisser exprimer sa bonne humeur. Ce qui, soit dit en passant, n'est pas une manière d'annoncer que le film mis en scène et réalisé par le cinéaste Michel Hazanavicius est raté, bien au contraire, mais que les rires y sont plutôt discrets. A dire vrai, si dans un premier temps, cette histoire de cadavre encombrant n'est qu'accessoire, l'auteur d'une poignée de longs-métrages en une vingtaine d'années et du cultissime La Classe Américaine en 1993 aux côtés de Dominique Mézerette se sert de ce prétexte pour plonger sa grosse dizaine d'interprètes dans le monde fermé de la télévision. Ici, et personne ne pourra prétendre le contraire, et surtout pas ceux qui connurent les fastes du sitcom à la française, c'est un hommage plus ou moins appuyé et (ir)respectueux aux sitcoms qui émaillèrent de leur présence le petit écran des années quatre-vingt dix : La première qui vient à l'esprit est forcément Premiers Baisers créée par Jean-François Porry et Bénédicte Laplace et qui entre le 23 décembre 1991 et le 12 mai 1995 connut un succès foudroyant sur la première chaîne française auprès du jeune public (et sans doute auprès des ménagères de moins de cinquante ans!).

Déjà caricaturale en soit, elle est ici parodiée de manière outrancière par un casting composé de Yvan Attal, Serge Hazanavicius (le frère du réalisateur), Karin Viard (qui dans le rôle de Lola joue comme un pied et ne retient pas son texte), Lionel Abelanski (en coordinateur tyrannique), Thibault de Montalembert (dans la peau de l'acteur Marc), Léao Drucker (dans celui de Gilda qui pour garder la ligne, se fait vomir dans les toilettes du studio), Philippe Hérisson (dans le rôle de l'ingénieur du son à l'humour lourd, lourd... très, très lourd), ou encore Zinédine Soualem (dans celui du réalisateur). Un florilège d'interprètes complété par tout un tas de célèbres figurants dont les apparitions à l'écran obligeront parfois les spectateurs à avoir l’œil aiguisé. C'est ainsi donc que l'on pourra voir au détour d'un décor Valérie Benguigui, Gilles Lellouche, Alexandra Lamy (en figurante de la sitcom), Jean-Luc Delarue, Michel Field, Nagui, Arthur, Jean-Pierre Foucault, ou encore les transfuges de Canal+ Alexandre Devoise et Philippe Vecchi...

Même si en comparaison d'autres comédies sorties cette décennie là (Le Dîner de Cons, La Cité de la Peur, Les Trois Frères ou encore Les Visiteurs) Mes Amis ne risquait pas de faire des étincelles, le film de Michel Hazanavicius se révèle pourtant fort agréable à regarder. Sans doute pour les mêmes raisons qui ont poussé le réalisateur-scénariste à se moquer des sitcoms dont son œuvre s'inspire. C'est bête, parfois méchant, souvent gratuit, et lui-même ne se gêne pas pour égratigner le monde de la télévision. Volontairement kitsch, Mes Amis tentent en dernier recours d'instaurer un suspense en reconvoquant le thème qui ouvrait les hostilités : à savoir, comment se débarrasser du corps plus tout à fait frais de la jeune femme enfermée depuis quelques jours dans le coffre de la voiture d'Eric... Même si le sujet est très léger et qu'en matière de dialogue, on a déjà vu nettement mieux, l'ironie des situations et la caricature permanente sauvent le film de l'indifférence. Un film qui semble porter la marque de son producteur, Dominique Farrugia... Un film à voir en double programme avec Sitcom de François Ozon qui, tiens, tiens, sortait lui aussi en cette année 1998...

lundi 18 mars 2019

Les Municipaux, ces Héros de Eric Carrière et Francis Ginibre (2018)



Les Municipaux, ces Héros est typiquement le genre de long-métrage difficile à évaluer dans le sens positif lorsque l'on a la prétention d'être cinéphile et SURTOUT PAS cinéphage. A travers ce film écrit et réalisé par Éric Carrière et Francis Ginibre, soit, le duo d'humoristes connu sous le nom des Chevaliers du Fiel, c'est un peu le principe du QCM inversé dans lequel on ne trouve qu'une question, et d'innombrables réponses. Genre, RCM ! Imaginez donc, ce pauvre cinéphile auquel, lors d'une soirée organisée par ses précieux amis sous le signe du Septième Art (avec majuscules, je vous prie), lui est posée la question suivante: « as-tu vu le dernier long-métrage avec Les Chevaliers du Ciel ? ». Et surtout : « Qu'en as-tu pensé ? ». Le genre de question qui transforme n'importe quelle soirée en dîner de cons ! Et notre pauvre cinéphile, déconfit, contraint de serrer tout d'abord les lèvres pour ne pas dire trop d'âneries tout en estimant pouvoir avouer qu'il a passé un agréable moment, puis les fesses, devant un parterre de requins, bave au lèvres, attendant le moindre faux pas de la victime désignée pour lui tomber dessus.

Les Municipaux, ces Héros, vous diront certains, c'est le genre de film dont les chômeurs de longue durée vivant dans des barres d'immeubles sans ascenseur et à l'entrée desquels des petites frappes font le guet pour leurs grands frères pourraient très largement se satisfaire. Eux, et les paysans de nos campagnes, qui une fois décrottés de leur dure journée de labeur pourraient bien avoir envie de se décontracter les zygomatiques devant la première connerie venue. Et pourquoi pas nos amis les Ch'tis, dont on sait tous que beaucoup donnent dans la consanguinité. La preuve, c'est sans doute chez eux que l'on trouve la plus grande concentration d'amateurs de tuning. Enfin, n'oublions pas les municipaux en question, qui parce qu'ils sont incapables de faire autre chose de leur mains et de leur cervelle, mais aussi parce qu'ils ont bénéficié de passes-droits, partagent cette même passion pour l'embellissement de nos cités (quand ils ne passent pas des heures à discuter à la terrasse d'un café, s'entend).

Et bien non, les amis. Car tout comme ce ramassis de conneries que vous venez de lire est faux (quoique, pas toujours), le film scénarisé, réalisé et principalement interprété par Éric Carrière et Francis Ginibre peut se concevoir comme une sympathique comédie, MEME pour ceux qui s'estiment bien au dessus de ce genre de produit. Encore faut-il se donner le courage de dépasser un premier tiers franchement mauvais. Des gags qui ne devraient jamais sortir du cadre d'un spectacle humoristique. Parce que sur grand écran, ça le fait pas, mais alors pas du tout. Ne vous attendez surtout pas à du grand art en matière de mise en scène et d'interprétation. Ici, c'est le minimum syndical... ce qui tombe plutôt bien, comme vous le comprendrez. Heureusement, quelques têtes bien connues du cinéma comique arrivent en renfort. A commencer par les toujours excellents Brunot Lochet, dans le rôle du chauffeur de bus scolaire alcoolique, et Lionel Abelanski, dans celui du maire de Port Vendres.

Comme il ne pouvait en être autrement avec ce film, l'ensemble est terriblement caricatural. Mais qui en voudrait au duo d'avoir avec un tel luxe de détails, appuyé là où ça aurait normalement dû faire mal mais où au contraire, le rire fuse (avec modération, j'entends bien préciser la chose). Impossible d'en vouloir au duo de comiques qui d'une certaine manière rend hommage à ces individus étranges, venus d'ailleurs, vêtus de gilets jaunes (là encore, ça tombe bien), que l'on croise au quotidien. Et puis merde, quoi. Y'en a bien qui donneraient un rein pour redécouvrir l'intégrale des Charlots sur grand écran. Alors pourquoi ne pas avouer que Les Municipaux, ces Héros nous a fait rire Anna et moi... ? Léger, très léger même, mais sympathique...

samedi 26 août 2017

Sous le Même Toit de Dominique Farrugia (2016) - ★★★★★★★☆☆☆



Lentement, mais très sûrement, l'acteur, réalisateur, producteur et ancien humoriste Dominique Farrugia qui se distingua brillamment dès 1986 en cofondant le quatuor culte Les Nuls auprès d'Alain Chabat, Bruno Carette et Chantal Lauby réussit à se foger une belle carrière en tant que cinéaste. Des prémices un peu timides mais néanmoins fort sympathiques que furent Delphine 1 -Yvan 0 (à consacrer tout de même aux les fans purs et durs) et Trafic d'Influence, vingt ans tout rond ont passé. Une Stratégie de l’échec étonnante, une comédie romantique (L'Amour c'est mieux à deux), un Marquis qui ne convainc pas tout le monde et un Bis, il y a deux ans, réunissait Franck Dubosc, Kad Merad, Alexandra Lamy et Gérard Darmon dans un même film. Cette fois-ci, on change complètement d'interprètes mais pas de genre. Sous le Même Toit est une comédie, qui dans la lignée des œuvres passées de Dominique Farrugia se donne tout d'abord des airs de redite.
Des couples qui s'engueulent, qui s'aiment et finissent par se haïr, on en a déjà vu des tonnes, Papa ou Maman 2, sorti quelques mois plus tôt, jouant dans le même registre. Première impression : mitigée. Et même inquiète. Le film de l'ancien Nuls commence assez mal. Une ouverture pauvre, passéiste, pas vraiment innovante. D'ailleurs, Sous le Même Toit ne le sera jamais vraiment. Une femme (Louise Bourgoin) et son époux (Gilles Lellouche) divorcent. C'est la rupture et l’obligation pour Yvan, de quitter la chaleur du cocon familial. Delphine, compte bien refaire sa vie. Sortir, se « faire baiser », découvrir l'orgasme multiple. Elle s'achète de nouvelles robes, des dessous sexy et sort avec des amis avec à la clé, pourquoi pas, faire des rencontres. Tout ça alors qu'Yvan, lui, est à la rue. Lorsqu'il demande de l'aide à ses amis il fait fasse au refus. A la rue, sans argent, il retourne voir Delphine avec laquelle les rapports ne se sont pas arrangés depuis qu'ils ont divorcé. Il lui rappelle que lors de l'achat de l'appartement, il avait participé à son financement à hauteur de vingt pour cent. Une raison suffisante selon lui pour prétendre pouvoir revenir y vivre. A moins que Delphine accepte de lui racheter sa part. Mais comme elle n'en a pas les moyens, elle est forcée d'accepter le retour de son ex-mari chez elle. Les enfants sont moyennement heureux d'apprendre que leur père revient à la maison. Surtout Violette (Adèle Castillon), qui va devoir partager sa chambre avec son frère Lucas (Kolia Abiteboul) tandis que celui-ci est contraint d'abandonner la sienne à leur père. Mais le retour d'Yvan ne pas va pas être de tout repos. Ni pour lui, ni pour Delphine, ni pour leur enfants et pas davantage pour leurs amis...

Alors que dans un premier temps l'interprétation de Gilles Lellouche sonne faux, comme si l'acteur ne se sentait pas vraiment à l'aise dans le registre de la comédie, et alors que Louise Bourgoin paraît elle, fatiguée, pas vraiment impliquée, un peu... ternie (?), quelques événements viennent déclencher le sourire. Puis le rire. Sous le Même Toit n'est peut-être jamais d'une extrême finesse, mais l'on y retrouve ce débit, cette cadence, cette accumulation de gags que l'on aime dans le cinéma humoristique français. Le sujet abordé n'est peut-être pas tout neuf, mais le couple formé par Gilles Lellouche et Louise Bourgoin a suffisamment de charme et d'énergie pour qu'à aucun moment on ne s'ennuie. Le dernier long-métrage de Dominique Farrugia agit comme un diesel. Plutôt lent à démarrer, il trouve cependant son rythme de croisière assez rapidement. Les situations comiques se comptent par dizaines, avec parfois de jolies trouvailles et c'est avec un large sourire barrant notre visage que l'on sort de la projection. Le casting tout entier assure le spectacle. Des interprètes déjà cités, jusqu'aux seconds rôles. De Nicole Calfan dans le rôle de la mère de Delphine, jusqu'aux excellents Julien Boisselier dans celui de l'amant un peu gauche, en passant par Lionel Abelanski (lors d'une très courte apparition) et Marie-Anne Chazel. Sans oublier évidemment l'un des plus importants, l'acteur Manu Payet, impeccable dans le rôle de Nico, meilleur ami du couple formé par Gilles Lellouche et Louise Bourgoin. Une très belle surprise...

samedi 21 mai 2016

Double Zéro de Gérard Pirès (2003)



Alors que les russes ont dérobé un missile M51, la Direction générale de la Sécurité extérieure, ou DGSE, va se servir de deux pions afin de couvrir les agissements de deux véritables espions. Les pions en personnes sont Benoît Rivière et William le Sauvage. Ben et Will filent jusqu'en Jamaïque afin de mettre la main sur le fameux missile. Ils font là-bas connaissance avec le Mâle, un milliardaire excentrique secondé par une certaine Natty Dreads et par une légion de mannequins toutes vouées à sa causes. Car si le Mâle s'est emparé du M51, c'est principalement pour y introduire et disséminé sur la planète un virus concocté par les sœur Alexandrie et Alexandra, et provoquant la stérilité chez l'homme.

Afin d'être parés à toute éventualité, Ben et Will se rendent dans les locaux où sont fabriqués des gadgets par les soins des collaborateurs d'un dénommé Système D. A la Jamaïque, Will tombe amoureux de la belle Miss Dan qui malheureusement pour elle, va être enlevée par le Mâle. Pour Will, la mission prend donc davantage d'ampleur puisqu'il ne s'agit plus uniquement pour lui de retrouver le missile mais de libérer sa belle des griffes du Mâle. Aidé de son compagnon Ben, les deux hommes vont avoir fort à faire...


Surtout connu pour avoir été l'auteur du premier volet de la saga Taxi, le cinéaste Gérard Pirès profite à son tour lui aussi (après Charles Nemes trois ans plus tôt avec sa Tour Montparnasse Infernale) de l'engouement du public pour le duo de comiques Eric et Ramzy pour en faire les héros de son long-métrage Double Zéro. Une référence évidente aux films d'espionnage et remake du film américain de John Landis Drôles d'Espions avec avec Chevy Chase et Dan Aykroyd.

Aux côtés de Ramzy Bédia et Eric Judor dans le rôle de ces espions amateurs au Q.I finalement très proche de celui qu'avaient leurs personnages de laveurs de carreaux dans l’œuvre de Charles Nemes (Double Zéro aurait pu d'ailleurs s'envisager comme une suite de ce dernier), on retrouve l'animateur télé et radio, le réalisateur, producteur et scénariste, et l'auteur de pièces de théâtre Edouard Baer dans celui du Mâle. Un look kitch pour cet artiste profondément barré. Autour de lui, une tripotée de jolies femmes à la plastique irréprochable dont la mannequin et actrice jamaïcaine Georgianna Robertson dans le rôle de Natty Dreads.

Si Double Zéro est plus proche de la comédie franchouillarde, de la série Z ou du nanar que des classiques du genre Comédie, il risque bien d'être populaire auprès des fans d'Eric et Razmy tant l'on retrouve le côté absurde de ces deux personnages attachants. On n'en sortira sans doute pas plus intelligent et culturellement satisfaits qu'avant de l'avoir vu mais le contrat est rempli. Le rythme est enlevé et les gags (quoi que parfois très lourds) sont nombreux. Maintenant, fallait-il nécessairement investir un tel budget (19 000 000) dans une œuvre qui n'en méritait pas tant ? La question reste en suspens...
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