Quatre longs-métrages à
son actif depuis 2008 et parmi eux, trois purges (Cyprien,
Les naufragés
et Le dernier mercenaire°.
Autant dire que la filmographie du réalisateur français David
Charhon ne brille pas vraiment dans le cœur des cinéphiles. Pas
même grâce à De l'autre côté du périph
qu'il tourna en 2012 et qui demeure à ce jour l'unique film de sa
carrière demeurant encore tout à fait envisageable lors d'une
soirée plateau-télé. C'était il y a dix ans et HEUREUSEMENT, mes
revendications en matière de comédies françaises n'avaient pas
atteint le degré d'exigence qui aujourd'hui est la conséquence d'un
trop grand nombre de déceptions. Dix ans que ma compagne et moi
étions sortis de l'une des salles du cinéma CGR
de Narbonne, plutôt satisfaits du spectacle auquel nous avions
assisté. Surtout Anna puisque de mon côté, étant un fervent
amateur de Buddy
Movies
à l'américaine (la franchise L'arme fatale à
laquelle on rattachera d'office le film de David Charhon ou bien le
diptyque 48 heures
avec Eddie Murphy et Nick Nolte) et même à la française (la
trilogie de Francis Weber constituée de La
chèvre,
Les compères
et Les fugitifs
tous les trois interprétés par Gérard Depardieu et Pierre
Richard), la comparaison entre les classiques du genre auquel nous
pourrions ajouter Un fauteuil pour deux
de John Landis et des dizaines d'autres merveilleuses comédies
s'arrête justement aux portes de ce périphérique qui sépare nos
deux flics français. Alors que vient d'être mis à disposition sur
la plateforme Netflix
la suite de De l'autre côté du périph
intitulée cette fois-ci Loin du périph,
film qui désormais est réalisé par Louis Leterrier (réalisateur
du Transporteur 1 &
2
en 2002 et 2005, de Danny the Dog
lui aussi en 2005 ou du remake du Choc des titans
cinq
ans plus tard), petit retour sur le premier volet...
Dix
ans après sa sortie sur les écrans de cinéma français, le constat
est là : De l'autre côté du périph a
plutôt mal vieilli et surtout, s’essouffle particulièrement dans
sa dernière partie. Comme l'on pouvait l'imaginer, le film est à
certains endroits un condensé de clichés sur la banlieue mais
n'épargne pas pour autant le flic issu des quartiers chics de la
capitale française. Une monnaie d'échange qui permet éventuellement
d'équilibrer le nombre de vannes que se partagent alors Omar Sy et
Laurent Lafitte, pensionnaire de la Comédie-Française. Le concept
du long-métrage de David Charhon est fort simple : impliquer
dans une enquête policière deux individus que tout oppose. Un noir
et un blanc. Un flic de la banlieue habillé d'un blouson à cagoule
et un second de Paris vêtu d'un costume chic. Les méthodes des deux
hommes également divergent l'une de l'autre. Ce qui donne lieu à
des situations gênantes pour deux individus qui au fil du temps vont
pourtant créer une certaine complicité. Une complémentarité qui
leur permettra d'avancer sur une enquête mettant en cause le préfet
Jean-Eric Chaligny dont l'épouse Eponine a été retrouvée morte,
étendue sur un tas d'ordures. La rencontre entre un capitaine de la
police criminelle de Paris et un policier de la section financière
de Bobigny aurait pu et dû être explosive mais le film ne s'avère
en fait rien d'autre qu'un pétard mouillé à peine sauvé par
quelques situations et répliques bien senties qui ne parviennent
malheureusement pas à hisser De l'autre côté
du périph
au dessus du lot des comédies françaises sorties sur les écrans
en cette année 2012. Surtout que fut proposé la même année
l'excellent Le prénom
d'Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. Un an après Les
Intouchables,
énorme succès réalisé par Eric Toledano grâce auquel Omar Sy
obtient la reconnaissance, David Charhon profite de sa renommée pour
se racheter une conduite après son pathétique Cyprien
réalisé trois ans auparavant. La véritable valeur ajoutée du
film, c'est bien évidemment la présence de Laurent Lafitte dont le
talent ne cessera de s'exprimer par la suite, entre comédies
(L'Origine du monde
qu'il réalisera lui-même en 2020) et thrillers de très bonne
facture ( K.O.
de Fabrice Gobert et L'Heure de la sortie
de Sébastien Marnier). À noter les présences à l'écran de
Sabrina Ouazani, de Lionel Abelanski, de Youssef Hajdi ou encore de
Zabou Breitman...
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