Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 7 mai 2022

The Lamb de Valdimar Jóhannsson (2021) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Dans un coin reculé de la féerique Islande vivent Maria et Ingvar, un couple de bergers qui élèvent seuls un troupeau de moutons dont une femelle vient de mettre au monde deux petits. Lorsqu'une troisième naissance a lieu à seulement quelques jours d'intervalle, ils découvrent l'apparence de ce nouveau venu avec stupéfaction et décident de l'isoler du troupeau et de sa mère en l'installant dans leur propre demeure. Si The Lamb est forcément un sujet de curiosité, c'est pour plusieurs raisons. Sa thématique, ses environnements, ses interprètes et l'aura générale que dégage ce tout premier long-métrage réalisé par l'islandais Valdimar Jóhannsson. Mais si l'on creuse en profondeur, que l'on cherche un sens à l'arrivée au monde de cette créature qui pourrait être le signe d'un mauvais présage, l'on considérera sa présence comme un miracle. Plutôt que d'aider le spectateur à décoder chaque séquence à travers des tunnels de dialogues, le réalisateur préfère laisser le concept faire son petit bonhomme de chemin dans la tête du cinéphile qui aura eu le ''courage'' et le tempérament d'accepter le rythme très particulier du long-métrage. C'est un fait, mais Maria et Ingvar n'ont pas d'enfants. N'en n'ont-ils jamais désiré ou ont-ils toujours espéré être parents sans jamais avoir été exaucés ? Si l'on considère leur réaction face à un événement qui relève tout de même de l'extraordinaire, on peut supposer que l'arrivée de cet agneau providentiel est la réponse à une attente comme l'entrée en matière du troisième chapitre de ce film découpés en actes nous le confirmera d'ailleurs. Le doute à cette éventualité est d'ailleurs encore moins permise lorsque Maria poursuit son projet d'élever l'agneau désigné sous le prénom d'Ada en lieu et place de sa mère naturelle. Soyons clairs sur le sujet : la créature en question, si elle possède bien une tête et un membre avant-droit d'agneau, dispose en revanche sur tout le reste du corps, celui d'un enfant. Une particularité qui donne un sens à l'existence de Maria et Ingvar, vouant leur vie à l'élevage de moutons et qui à travers ce nouvel être qui est mis entre leurs mains, symbolise cette quasi symbiose entre l'homme et l'animal...


The Lamb est pénétré par une atmosphère absolument renversante. Bien qu'inquiétante, la brume permanente qui rend les matinées et les soirées si froides à force de refuser au soleil de réchauffer la plaine ne parvient jamais vraiment à effacer la majestuosité des environnements. Filmé au nord du pays dans une authentique ferme islandaise, le film de Valdimar Jóhannsson est en outre parcouru par la sublime partition musicale du compositeur islandais Tóti Guðnason. L'actrice islandaise Noomi Rapace interprète Maria et parcourt l’œuvre de son charme tout scandinave. Accompagnée principalement par l'acteur islandais Hilmir Snær Guðnason qui de son côté incarne son époux Ingvar, le couple participe de cette fascination évanescente qui offre au long-métrage son aura mystique. Pourtant, si l'on creuse une nouvelle fois pour aller chercher des réponses un peu plus en profondeur, on se rend bien vite compte que ce qui fait l'originalité de The Lamb est justement cette créature... ''transgenre'' puisque au delà de sa seule apparence, le récit aborde surtout des thème relativement classiques comme le sujet de l'amour dévorant pour une mère envers ''son'' enfant. Avec, bien entendu, tout ce que cela induit comme conséquences plus ou moins agréables. Se pose tout de même la question de la conscience qui chez ce petit être qui parfois fait sourire sans moquerie s'avère relativement compliquée à définir. Traitée comme n'importe quel enfant de son âge (Ada semble par contre grandir plus rapidement que de coutume), la fillette est au centre de quelques séquences plutôt amusantes, notamment lorsqu'elle porte sur le dos un gros pull à col jaune surmonté d'une salopette de travail ! Sobre et pudique, The Lamb ne se fait pas l'apanage de violences trop démonstratives même si ces dernières sourdent face aux éventuelles menaces extérieures. Une très belle expérience...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...