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samedi 3 août 2019

Tu es si Jolie ce Soir de Jean-Pierre Mocky (2014) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Deborah Robinson est mariée à Steve, un procureur qui lui a donné deux enfants. Un garçon, Brian, ainsi qu'une fille, Kim. Alors que Steve a pour habitude de régulièrement disparaître le week-end pour convenance personnelle, il n'est pas réapparu depuis sa dernière escapade. Sa femme commence d'abord par s'inquiéter car l'homme qui viola la sœur de Steve voilà des années vient d'être libéré. Puis la jeune femme se met ensuite à avoir des doutes sur son mari. Alors que son entourage tente de la rassurer, d'autres pensent qu'il aurait pu être lui même responsable de l'agression sur sa propre sœur. C'est du moins ce qu'affirme l'homme qui passa des années en prison pour le viol. Alors que la police enquête, Déborah apprend des choses qu'elle ignorait jusque là sur son époux. Toujours introuvable, Steve est même soupçonné d'être l'auteur d'une série de meurtres commis par un individu connu sous le nom de l’étrangleur des ruelles...

Adapté du roman The Way You Look Tonight de Carlene Thompson par André Ruellan et Jean-Pierre Mocky lui-même, Tu es si Jolie ce Soir est la seconde adaptation du cinéaste français d'un roman de l'écrivain américaine dix-neuf ans après Noir comme le Souvenir. Cinquante-neuvième long-métrages des soixante-six réalisés jusqu'à ce jour (le dernier, Tous Flics est encore en tournage), Tu es si Jolie ce Soir n'est ni le meilleur, ni le pire de son auteur. Se situant à l'exact milieu de ce qu'est capable de produire Jean-Pierre Mocky lorsqu'il fait l'effort de ne pas laisser ses interprètes en roue libre, le film est un thriller, entre crimes en série, vengeance et manigances. Un peu à la manière d'un Dario Argento atteint par l'arthrite, Jean-Pierre Mocky semble se filmer lui-même lors des meurtres qui ne laissent entrevoir que la silhouette toute ''giallesque'' de son tueur, le spectateur étant d'entrée de jeu trompé par l'allure de cet assassin qui siffle et murmure une jolie chanson composée par le célèbre Vladimir Cosma. Un air ayant pour titre, celui-là même du cinquante-neuvième long-métrage de l'auteur de Un Drôle de Paroissien en 1963, Le Témoin en 1978, Litan, la Cité des Spectres Verts en 1981, ou encore Les ballets Écarlates en 2005.

Parmi des interprètes pas toujours évidents à reconnaître, on aperçoit tout de même Thierry Neuvic qui débutait sa carrière d'acteur dans Code Inconnu de Michael Haneke en 2000, Delphine Chanéac, que l'on retrouverait deux ans plus tard dans Rouges étaient les Lilas, lui-même réalisé par Jean-Pierre Mocky, Lola Dewaere, chanteuse, actrice, mais aussi fille du célèbre acteur Patrick Dewaere, ou encore Lionel Abelanski que l'on ne présente plus et ici, affublé d'une grotesque perruque ! Quant à Jean-Pierre Mocky, il s'offre le rôle de Charles Willy, un agent de l'IGS (Inspection Générale des Services) ou, plus communément appelé bœuf-carotte. Un rôle insignifiant plus proche du caméo que d'un véritable rôle de composition. Si quelques interprètes s'en sortent honorablement (parmi ceux cités plus haut), d'autres, en revanche, galèrent comme cela est généralement le cas avec un Jean-Pierre Mocky qui ne semble pas ressentir le besoin de retourner une scène, même médiocre. Il est donc parfois difficile d'être complètement happé par une histoire davantage ''récitée'' que véritablement interprétée. Ce que l'on pourrait appeler la ''Mocky's Touch''. Un film moyen au rythme, à l'intensité et au dénouement assez décevants...

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