Deborah Robinson est
mariée à Steve, un procureur qui lui a donné deux enfants. Un
garçon, Brian, ainsi qu'une fille, Kim. Alors que Steve a pour
habitude de régulièrement disparaître le week-end pour convenance
personnelle, il n'est pas réapparu depuis sa dernière escapade. Sa
femme commence d'abord par s'inquiéter car l'homme qui viola la sœur
de Steve voilà des années vient d'être libéré. Puis la jeune
femme se met ensuite à avoir des doutes sur son mari. Alors que son
entourage tente de la rassurer, d'autres pensent qu'il aurait pu être
lui même responsable de l'agression sur sa propre sœur. C'est du
moins ce qu'affirme l'homme qui passa des années en prison pour le
viol. Alors que la police enquête, Déborah apprend des choses
qu'elle ignorait jusque là sur son époux. Toujours introuvable, Steve est même
soupçonné d'être l'auteur d'une série de meurtres commis par un
individu connu sous le nom de l’étrangleur des ruelles...
Adapté du roman The
Way You Look Tonight de Carlene Thompson par André Ruellan et
Jean-Pierre Mocky lui-même, Tu es si Jolie ce Soir
est la seconde adaptation du cinéaste français d'un roman de
l'écrivain américaine dix-neuf ans après Noir
comme le Souvenir.
Cinquante-neuvième long-métrages des soixante-six réalisés
jusqu'à ce jour (le dernier, Tous Flics
est
encore en tournage), Tu es si Jolie ce Soir n'est
ni le meilleur, ni le pire de son auteur. Se situant à l'exact
milieu de ce qu'est capable de produire Jean-Pierre Mocky lorsqu'il
fait l'effort de ne pas laisser ses interprètes en roue libre, le
film est un thriller, entre crimes en série, vengeance et
manigances. Un peu à la manière d'un Dario Argento atteint par
l'arthrite, Jean-Pierre Mocky semble se filmer lui-même lors des
meurtres qui ne laissent entrevoir que la silhouette toute
''giallesque'' de son tueur, le spectateur étant d'entrée de jeu
trompé par l'allure de cet assassin qui siffle et murmure une jolie
chanson composée par le célèbre Vladimir Cosma. Un air ayant pour
titre, celui-là même du cinquante-neuvième long-métrage de
l'auteur de Un Drôle de Paroissien en
1963, Le Témoin en
1978, Litan, la Cité des Spectres Verts en
1981, ou encore Les ballets Écarlates
en 2005.
Parmi
des interprètes pas toujours évidents à reconnaître, on aperçoit
tout de même Thierry Neuvic qui débutait sa carrière d'acteur dans
Code Inconnu
de Michael Haneke en 2000, Delphine Chanéac, que l'on retrouverait
deux ans plus tard dans Rouges étaient les
Lilas,
lui-même réalisé par Jean-Pierre Mocky, Lola Dewaere, chanteuse,
actrice, mais aussi fille du célèbre acteur Patrick Dewaere, ou
encore Lionel Abelanski que l'on ne présente plus et ici, affublé
d'une grotesque perruque ! Quant à Jean-Pierre Mocky, il
s'offre le rôle de Charles Willy, un agent de l'IGS (Inspection
Générale des Services) ou, plus communément appelé bœuf-carotte.
Un rôle insignifiant plus proche du caméo que d'un véritable rôle
de composition. Si quelques interprètes s'en sortent honorablement
(parmi ceux cités plus haut), d'autres, en revanche, galèrent comme
cela est généralement le cas avec un Jean-Pierre Mocky qui ne
semble pas ressentir le besoin de retourner une scène, même
médiocre. Il est donc parfois difficile d'être complètement happé
par une histoire davantage ''récitée'' que véritablement
interprétée. Ce que l'on pourrait appeler la ''Mocky's Touch''. Un
film moyen au rythme, à l'intensité et au dénouement assez
décevants...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire