On continue cette fois-ci
dans le domaine du voyage dans le temps et des boucles temporels avec
Il Était Temps (About Time) que le
cinéaste néo-zélandais Richard Curtis réalisa il y a de cela cinq
ans en arrière, en 2013. Le film possède plusieurs particularités
qui différencient ce long-métrage d'origine britannique des autres
films axés sur ce même sujet. En effet, Richard Curtis aborde son
œuvre sous l'angle du fantastique et non plus de la science-fiction.
Désormais, ça n'est plus l'emploi d'une quelconque technologie
avancée qui permet aux personnages de voyager dans le temps (ici,
strictement réservé au passé), mais un don commun aux membres
d'une même famille. De surcroît, les seuls à pouvoir se déplacer
en un temps antérieur sont les hommes, les femmes, n'étant elles,
capables que de voyager au contact physique direct avec l'un des
membres masculins de la famille Lake.
Le voyage dans le temps
ne sert ici que de prétexte pour nous conter la romance entre Tim,
le héros du récit, et Marie, une jolie jeune femme rencontrée pour
la première fois lors d'une
soirée un peu particulière. Ce pouvoir dont est investi le jeune
homme aura des conséquences que l'on peut d'ors et déjà supposer
d'étonnantes en regard des multiples retours en arrière qu'il
effectuera afin de parfaire sa relation avec celle qui deviendra
bientôt son épouse et la mère de ses futurs enfants.
Mais
Il Était Temps,
ça n'est pas que le récit tournant autour de Tim et de Marie. C'est
aussi l'histoire d'une famille, avec ses joies et ses peines.
Pourtant, le cinéaste néo-zélandais évite tous les poncifs
inhérents au genre et qui pourraient gâter le tableau. Fantastique,
donc, romance, évidemment, et surtout, une énorme rasade d'humour
font de Il Était Temps un
excellent divertissement. Un plaisir total de partager la vie de ces
personnages grâce à l'excellente interprétation de ses différents
acteurs et actrices, tous attachants, quel que soit leur caractère
respectif. De Tim, ce jeune cornouaillais plus charismatique qu'il
n'y paraît au premier abord, un peu gaffeur, mais à la technique de
séduction imparable, en passant par Marie, l'élue de son cœur, un
brin timide, peu sûre d'elle, mais fort jolie, jusqu'au metteur en
scène de théâtre Harry, le bougon de service, l'éternel
insatisfait.
La
caractérisation des personnages fonctionne à merveille. Entre la
folie de certains (le père, la fille), et les sentiments qui se
dégagent des regards qu'entretiennent les autres (Marie et Tim),
Richard Curtis impose également des individus proprement décalés
qui nourrissent un récit déjà fort bien construit. En l'espace de
deux heures on voyage non seulement dans le temps (le procédé
demeurera pourtant anecdotique), mais au cœur d'un groupe
d'individus admirablement mis en scène. Également scénariste,
Richard Curtis propose un spectacle qui conviendra à tous les types
de public. Des amateurs de voyages dans le temps pas trop regardant
sur le principe invoqué par le cinéaste, jusqu'aux fans de comédies
romantiques, en passant par les publics strictement attirés par les
comédies. Si le spectateur n'est pas forcément chaviré au point de
verser sa petite larme lors des quelques rares moments supposés être
émouvants, Il Était Temps est
tellement riche en terme de situations que l'on n'a jamais vraiment
le temps de s'ennuyer.
Domhnall
Gleeson, Rachel McAdams, Bill Nighy, Margot Robbie, Lindsay Duncan,
Lydia Wilson, Richard Cordery (épatant dans le rôle de l'oncle D)
ou encore Tom Hollander incarnent un octet impeccable. Il
Était Temps,
c'est du bonheur à l'état pur. Le genre de long-métrage qui
nettoie l'esprit des spectateurs sans jamais pour autant se moquer
d'eux en terme d'écriture, de réalisation et de mise en scène. Une
petite merveille à découvrir absolument...
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