Project Almanac
a l'allure du petit film indépendant profitant d'un genre dorénavant
éculé (le found foutage) pour s'attaquer à un sujet aussi
passionnant que difficile à aborder. J'interviendrai donc pour
commencer par cette affreuse tendance à faire de la caméra un
personnage à part entière et qui rend forcément certaines
situations particulièrement invraisemblables. En effet, qui pourrait
être assez stupide pour porter à la main une caméra en s'efforçant
de filmer sans la moindre interruption et ce, même au mépris du
danger ? Non, personne, évidemment. Mais comme je suis un
gentil garçon et que je préfère imaginer que nos héros ont choisi
de braver ces dangers quel qu’en soit le coût en filmant coûte
que coûte la totalité des expériences qu'ils vont mener, passons
au plus important.
Le premier long-métrage
du cinéaste originaire de Johannesburg en Afrique du Sud, Dean
Isrealite, ose s'attaquer à un sujet fort risqué. Celui du voyage
dans le temps. Et par conséquent, ceux plus ardus encore du paradoxe
et de la boucle temporelle. Un peu à la manière de L'Effet
papillon de Eric Bress et J. Mackye Gruber, les jeunes héros
(au nombre de quatre) du Project Almanac
découvrent la possibilité de voyager dans le temps grâce à
l'invention du père de l'un d'eux. Très vite rejoints par la belle
Jessie Pierce, David Raskin, sa sœur Christina et leur amis Quinn
Goldberg et Adam Le découvrent dans la cave des Raskin une boite
renfermant une très curieuse machine dont les cinq amis vont
découvrir l'utilité grâce à une série de plans et de fiches
explicatives. Tout démarré d'ailleurs en réalité, quelques heures
auparavant, lorsque frère et sœur découvrent dans le grenier de
leur maison, un vieux caméscope renfermant l'enregistrement du
septième anniversaire de David, un détail pique la curiosité du
garçon... C'est ainsi qu'aidé de sa sœur et de ses amis, David va
plonger dans une fantastique aventure sans même avoir réfléchi aux
conséquences qu'un voyage dans le temps pourrait avoir sur leur
existence ainsi que sur celle, à plus grande échelle, du monde
entier...
Cinq
adolescents, une caméra portative, du rock de campus, de la techno,
une amourette... d'entrée de jeu, Project
Almanac
sent mauvais. D'ailleurs, certains critiques ne se gêneront pas pour
le signifier en l'assassinant purement et simplement (tout en se
décrédibilisant sur le champ en osant comparer une scène jugée
flippante
(mdr), et comparée à... Paranormal Activity,
c'est dire si le critique en question à des goûts en matière de
cinéma, plutôt indigents). Certes, on pourra s'impatienter devant
une trop longue scène dédiée à l'idylle entre David et Jessie
lors d'un voyage dans le temps de trois mois en arrière durant le
festival de Lollapalooza. Trop de bruit, trop d'agitation, et
surtout, un thème peu passionnant au regard du véritable potentiel
du long-métrage de Dean Isrealite dont l'intérêt demeure bien
évidemment le voyage dans le temps et ses conséquences. Bien que le
quintette formé par les interprètes Jonny Weston, Sofia Black
D'Elia, Virginia Gardner, Sam Lerner et Allen Evangelista cabotine
énormément, la bonne humeur est communicative et l'on passe outre
le peu de sérieux de ces génies en herbes dont l'univers rappelle
celui, beaucoup plus... parallèle,
des glisseurs de l'excellente série américaine Sliders.
Sans aucun doute beaucoup moins précis dans sa construction que
l'énorme Predestination
des frères Michael et Peter Spierig, on conseillera aux néophytes
en matière de voyage dans le temps et de paradoxes et de boucles
temporelles de débuter par Project Almanac.
En réalité, un produit qui dans la forme s'avère viser un public
adolescents mais qui dans le fond intéressera les amateurs (pas trop
regardants) de science-fiction portée sur ce sujet...
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