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mercredi 26 mars 2025

Abraço de Mãe de Cristian Ponce (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

En matière de recyclage, le cinéma d'horreur bat absolument tous les records. Des vampires par centaines, des fantômes par milliers et des zombies par millions sont apparus sur grand écran depuis que le cinéma existe. Des suites, des préquelles, des plagiats, des remakes et des reboots à ne plus savoir qu'en faire, à prendre au premier degré, au second et parfois même au dixième. En Europe, en Asie comme aux États-Unis, ce sont toujours les mêmes thématiques qui rebattent deux de nos principaux sens. La vue et l'ouïe se sont depuis longtemps accommodés à voir s'étaler sur petits et grands écrans tous types de monstruosités plus ou moins liées à nos peurs enfantines lorsqu'elles n'ont pas été, à l'origine, inventées par des personnalités particulièrement inspirées dans les domaines de l'horreur, de l'épouvante et du fantastique. En 2024, il fallait sans doute traverser l'Atlantique pour trouver enfin de quoi nourrir les amateurs du genre à l'aide de mets de qualité supérieure et non plus de restes plus ou moins faisandés. Direction le Brésil avec Abraço de Mãe de Cristian Ponce. Cinéaste qui se fait désirer dans les salles puisqu'en quinze années de carrière, il s'agit de son premier long-métrage en solo, dix ans après avoir participé au film collectif Historias Breves 11: 20 Años. Pour son premier réel projet en solitaire, le réalisateur et scénariste brésilien a de grandes ambitions puisqu'il choisi de s'intéresser à l'une des plus fameuses créatures du bestiaire fantastique imaginée voilà près d'un siècle par l'écrivain américain Howard Phillips Lovecraft : le Cthulhu. Un monstre à tête de pieuvre qui dans l'imaginaire de Cristian Ponce prend forme après que son héroïne Ana (d'abord interprétée par Mel Nunes puis à l'âge adulte par Marjorie Estiano) ait vécu un drame lors de sa toute jeune enfance. En effet, lors d'un incendie apparemment volontaire causé par sa propre mère, la gamine semble avoir créé un lien entre le drame et plusieurs symboles dont un dessin de pieuvre placardé dans sa chambre. Bien des années plus tard et une fois devenue femme, Ana reprend sa place au sein d'un service d'urgence de Rio de Janeiro après avoir été placée dans l'administration suite à son comportement lors d'une précédente intervention. Nous sommes alors en février 1986 et Abraço de Mãe fait référence à des inondations meurtrières qui eurent cours à peu près à la même l'époque, transformant ainsi l'une des plus grandes et célèbres villes brésiliennes en terrain boueux.


Ana, Dias (Val Perre), Roque (Reynaldo Machado) et le chauffeur Mourão (Rafael Canedo) se rendent dans une maison de retraite tenue par une certaine Drika (Ángela Rabelo) après qu'un étranger ait téléphoné au service d'urgence pour prévenir des dangers qu'encourent les pensionnaires. En effet, des inondations sont prévues et l'établissement semble ne pas respecter les normes de sécurité et de salubrité. Alors que Mourão demeure à l'extérieur, ses trois collègues pénètrent la bâtisse malgré le refus de sa propriétaire. Accueillis par Ulisses (Thelmo Fernandes), il y règne une drôle d'atmosphère. Murs attaqués par l'humidité, fuites nombreuses laissant pénétrer les eaux de pluie, les lieux semblent effectivement manquer de propreté. En outre, les pensionnaires semblent apathiques, ne réagissant pas à l'arrivée des secours qui enjoignent la propriétaire des lieux de préparer le personnel et les pensionnaires à quitter l'établissement ! En attendant, Dias et Ana décident d'inspecter les lieux tandis que Roque est chargé de vérifier les extérieurs de la propriété. Bientôt séparée de ses deux collègues, Ana va être en proie à des visions absurdes que le spectateur aura peut-être et même sans doute le reflex de mettre sur le compte du drame que vécu la jeune femme dans un lointain passé. Cristian Ponce parvient avec ce tout premier long-métrage à créer une ambiance véritablement anxiogène. Entre cette maison de retraite à laquelle l'on n'oserait même pas confier son animal de compagnie, son personnel et sa propriétaire au comportement très ambigu et ses ''fantômes'' qui hantent ses couloirs et ses chambres mal éclairées, la jeune et fragile Ana a de quoi se faire du soucis. Surtout lorsque semble être présente une créature proche de celle qui la hante depuis toujours. Le réalisateur et scénariste brésilien reprend donc celle de la nouvelle The Call of Cthulhu écrite par H.P.Lovecraft puis publiée en 1928 pour nous servir une œuvre réellement flippante. Un récit et une situation desquels l'héroïne va avoir bien du mal à s'extraire. D'autant plus que le cinéaste ajoute un élément fondamental retenant prisonnière Ana : une jeune adolescente qu'elle ne peut se contraindre d'abandonner. Ajoutant à cette vieille bâtisse qui prend littéralement l'eau en raison des inondations qui viennent tout juste d'être déclenchées une violente tempête, Cristian Ponce convoque l'idée d'une secte vouant une véritable dévotion pour une créature monstrueuse. L'on comprend alors que notre équipe de sauvetage est tombée dans un piège. Il y a bien quelques maladresses (qu'est donc devenu Mourão?) mais dans l'ensemble, Abraço de Mãe accompli plutôt bien son travail de terreur. Une œuvre que l'on rapprochera du stupéfiant The Abandoned du trop rare réalisateur espagnol Nacho Cerdà tourné voilà deux décennies en arrière même si la thématique s'en éloigne beaucoup...

 

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