C'est sous l'impulsion de
Stéphane Erbisti, auteur et rédacteur en chef de l'excellent
fanzine ''TOUTES LES COULEURS DU BIS''
et propriétaire du tout aussi réjouissant blog ''LE PETIT CINEMA DE STÉPHANE'' que j'ai
décidé de passer le cap de la réticence et des commentaires
parfois outrageusement définitifs (dans le mauvais sens du terme,
s'entend) pour me lancer dans l'aventure Twilight.
Et même si je passe après ce blogueur très averti en matière de
cinéma, c'est en partie après avoir conversé en sa compagnie que
j'ai pris sur moi et ai visionné pour commencer comme le veut la
tradition chère aux sagas, par le premier épisode d'entre eux.
D'une durée d'un peu moins de deux heures, j'ai d'abord estimé que
je pouvais AU PIRE, perdre deux heures d'existence, et AU MIEUX,
pourquoi pas, découvrir un univers qui sinon m'aurait peut-être
échappé jusqu'au moment de rendre mon dernier souffle, m'aurait au
moins permis de m'échapper, ne fut-ce qu'un court instant, de
l'univers cinématographique et autiste dans lequel j'ai parfois
tendance à m'enfermer.
Tout
d'abord, j'aimerais évoquer les a priori qui ont faillit me
condamner à considérer la saga Twilight comme
inadaptée à mon mode de vie de cinéphile. À commencer par cet
éprouvant sentiment qui se dégage des différentes affiches de ce
premier volet intitulé Twilight Chapitre 1 :
Fascination
sur lesquelles s'affichent tant de jeunesse et de fraîcheur
auxquelles je n'aspire plus vraiment du haut de mes quarante-sept
ans. Ensuite, le sujet : le vampirisme. Cet état très
particulier qui ne m'a jamais attiré autrement que lors
d'expériences parfois suspectes mais sortant plus généralement de
l'ordinaire suceur de sang grillant sous le moindre rayon de soleil,
éprouvant un certain malaise devant une gousse d'ail ou un crucifix
et ne reflétant pas son image dans les miroirs. Le vampire, le seul,
le vrai qui brille à mes yeux est celui qui hante le bitume, ne
craint pas toujours la lumière du soleil et dont le mal peut tout
aussi bien être comparé à une maladie sinon mentale (Martin,
de George Romero), du moins assimilable à certaines maladies
sexuellement transmissibles (The Addiction
d'Abel Ferrara)...
Séance...
C'est
malheureusement l'esprit parasité par une trop faible mais surtout par
une trop prégnante expérience dans le domaine de la romance au
cinéma que j'ai donc découvert le premier chapitre des aventures
d'Isabella Swan et d'Edward Cullen. Une humaine et un vampire, réunis
sans doute trop rapidement dans leurs sentiments, la passion et
l'amour. Moins d'une heure après le générique du début, voilà
qu'ils s'avouent leur flamme réciproque au point de ne pas supporter
l'idée de se perdre. Un peu trop rapide à mon goût lorsque le jeu
de l'attirance-répulsion d'Angélique, Marquise
des Anges
de Bernard Borderie avait su en son temps conserver le temps d'un
film dans son entier, ce côté passionnel et fragile entre un homme
et une femme. Ou plus tard, lorsque la délicatesse du scénariste
Richard LaGravenese et la mise en scène toute en nuances de Clint
Eastwood avaient accouché du sublime Sur la
Route de Madison.
Autre lieu, autre genre, autre génération, Twilight
Chapitre 1 : Fascination
est bien trop pressé dans sa tentative d'éluder les rapports entre
ses deux jeunes héros incarnés par la très jolie Kristen Stewart
et le charismatique Robert Pattinson. Autant l'on peut être séduit
par leur apparences ainsi que celles des autres membres de cette
famille de vampire qui tous ont un cachet qui empêche le
spectateur de leur demeurer indifférent, autant s'avèrent-ils parfois
trop lisses pour faire oublier une autre ''fratrie'' de vampires,
celle du Génération perdue
de Joel Schumacher sorti en 1987.
S'il
manque de profondeur en matière de romanesque, ce film pourtant
réalisé par la réalisatrice Catherine Hardwicke (une femme et donc,
toute la sensibilité féminine qu'on en attend) possède de belles teintes
hivernales. Pourtant réalisé caméra à l'épaule et débutant sous
les allures d'une œuvre indépendante, Twilight
Chapitre 1 : Fascination
souffre de gimmicks visuels infernaux polluant parfois la scène
(ralentis, accélérations de l'image qui peuvent sortir le spectateur
de l'histoire). Ce premier chapitre n'a pas la classe du Dracula
de Tod Browning, ni la sublime atmosphère du Nosferatu, eine Symphonie des Grauens de Friedrich Wilhelm Murnau (ou du remake réalisé plus tard par le cinéaste Werner Herzog), ni la folie des Vampires
de John Carpenter ni celle de ceux d'Une Nuit en
Enfer
de Robert Rodriguez. Il n'offre jamais aucun des enjeux émotionnels
et dramatiques des chefs-d’œuvre Låt den
Rätte Komma in
de Tomas Alfredson et de son remake réalisé par Matt Reeves,
Let me In.
À dire vrai, Twilight Chapitre 1 :
Fascination est
ce qu'il semblait être dès le départ : un spectacle visant
avant tout le jeune public. Des dialogues mièvres, une intrigue qui
vire au grand n'importe quoi (l'hypothétique match de base-ball
entre gangs de vampires rivaux), et un spectacle grandiloquent d'où
ne surnage finalement que la relation entre l'héroïne et son père
Charlie incarné à l'écran par l'acteur Billy Burke. Bref, pas
vraiment une référence dans l'univers encombré dues vampires...
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