Réalisé en 1971 par le
cinéaste américain Philip S. Gilbert, Blood and Lace
fut dans le courant des années soixante-dix l'un des plus populaires
''pyscho-killers'' diffusés dans les drive-in américain. Ce qui
s'avère compréhensible si l'on tient compte du fait que le genre
ait été encombré d'une multitudes de navets alors que celui-ci
s'en sort plutôt raisonnablement. Au cœur du récit, un couple d'un
genre un peu particulier constitué d'une directrice d'établissement
pour adolescents orphelins et de son homme à tout faire. Deux
individus respectivement incarnés à l'écran par Gloria Grahame qui
tourna notamment auprès de Cecil B. DeMille (Sous
le plus grand Chapiteau du Monde),
Vincente Minnelli (Les Ensorcelés)
ou bien Fritz Lang (Règlement de Comptes),
et l'acteur Len Lesser qui lui, tourna aux côtés de Richard Brooks
(Les Frères Karamazov),
John Frankenheimer (Le Prisonnier d'Alcatraz)
ou encore John Carpenter (Meurtre au 43e étage).
Deux interprètes incarnant deux tueurs pervers, déséquilibrés,
sadiques et vénaux, la première n'étant intéressée que par
l'argent et le second éprouvant un malin plaisir à s'en prendre aux
jeunes orphelines de l'institut Deere, du nom de la propriétaire.
Les
billets verts étant au centre des intérêts de Mrs Deere, lorsque
l'un des adolescents tente de fuir sa condition (ceux-ci étant
contraints de travailler quotidiennement sur le terrain de l'immense
orphelinat et sont maltraités par la propriétaire et Tom Kredge son
homme à tout faire), la responsable de l'établissement tente de
cacher la vérité sur ce qui se trame sur son domaine lorsque le
travailleur social Harold Mullin (l'acteur Milton Selzer) débarque
pour vérifier que tout se déroule dans les règles. Afin de
continuer à toucher les chèques d'aide sociale concernant les
pensionnaires, lorsque ceux-ci tentent de fuir, Tom Kredge les
rattrape, les tue, puis les conserve dans la chambre froide de la
propriété. Mais si jusqu'à maintenant le subterfuge a relativement
bien fonctionné, l'arrivée d'une nouvelle pensionnaire du nom
d'Ellie Masters dont la mère prostituée est morte dans un incendie
risque de remettre en question les pratiques criminelles de Deeres et
Kredge...
Blood and Lace est
un petit ''pyscho-killer'' qui, s'il ne paie pas de mine est pourtant une
bonne surprise. Gloria Grahame est convaincante en directrice
totalement allumée et persuadée de la possibilité prochaine de
traitements médicaux permettant aux morts de revenir à la vie.
Quant Len Lesser, il marque la pellicule de sa présence grâce à
son impressionnant regard. Il arbore en effet le visage halluciné
d'un psychopathe. Face à ce couple de désaxés, la jeune et jolie
Melody Patterson. On notera la présence à l'écran de l'acteur Vic
Tayback qui interpréta au cinéma et à la télévision près de
cent-cinquante personnages. Le film est relativement avare en matière
d'horreur puisqu'à part un premier meurtre carrément filmé en mode
''léthargique'', Blood and Lace
se révèle maigre en la matière. Les dialogues mettent parfois du
temps à s'amorcer et l'intrigue se disperse quelque peu pour évoquer
une pseudo-romance entre la jeune héroïne et un jeune ''étalon''
blondinet, évoquant ainsi tout ce que cela impliquer comme
attitudes chez des adolescents qui en viennent à se crêper le
chignon. Quelques scènes bien sinistres émaillent le récit :
comme la découverte de la chambre froide, des corps refroidis des
trois adolescents enfermés dans l'infirmerie ou l'attitude
particulièrement dérangeante de la propriétaire et de l'homme à
tout faire. Sans oublier la révélation concernant le meurtre
de la mère d'Ellie en toute fin de métrage. Tout juste pourra-t-on
regretter une partition musicale totalement larguée semblant
provenir de vieilles bandes horrifiques des années cinquante et donnant un l'ensemble un curieux aspect...
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