Vous aimez les bouseux de
l'Amérique profonde en salopette cradingue, aux tee-shirts tâchés
de graisse, barbus comme des fans de ZZ Top, le visage huileux et crachant parterre entre chaque phrase
prononcée ? Alors Blood Stalkers
est peut-être fait pour vous. Mais alors, il faudra également
apprécier un doublage en français ca-ta-stro-phi-que produit
par des amateurs ignorants de ce qu'est la post-synchronisation. Une
image dégueulasse au diapason. Des acteurs (vous êtes autorisés à
rire) absolument incapables de tenir une conversation sans la
ponctuer de silences pesants et au charisme de figurants. Si cet
étron fumant et malodorant signé en 1976 par le cinéaste Robert W.
Morgan n'arrive pas à surpasser l'extraordinairement mauvais Savage
Water
que réalisera deux ans plus tard Paul W. Kener (l'un des plus
mauvais films de toute l'histoire du cinéma avec l'ultra mauvais
Raiders of the Living Dead
de Samuel M. Sherman), Blood Stalkers
peut sans hésiter entrer en concurrence et l'égaler sans difficulté.
Ah,
j'oubliais de préciser que pour apprécier le spectacle, il faudra
particulièrement apprécier des tonnes de dialogues dont l'intérêt
reste encore à découvrir. Quant à l'histoire... Prenez deux
couples d'âge moyen vêtus comme s'ils sortaient d'une boite
de nuit typée ''disco'', confrontez-les d'abord à un pompiste
dégénéré refusant de leur vendre de quoi manger en une scène
d'ouverture qui pose les bases de Blood
Stalkers :
des personnages qui bavassent sans avoir jamais rien de bien profond
à se raconter. Des interprètes qui plus que d'incarner leur
personnage miment de manière grotesque des attitudes incohérentes
en fonction de la situation dans laquelle ils se trouvent. Des décors
désertiques servant de cadre à un récit prônant le vide
scénaristique. Des émotions de pacotille singées par des acteurs
du dimanche sans doute payés un dollar la journée de tournage.
Banni dans 24 pays... (MDR)
On
se croirait parfois devant un très mauvais soap opera avec ses
changements d'angles et ses interprètes qui se croient sans doute
convaincants lorsque vient le moment de jouer le rôle de leur vie.
Comme il est beau, ce couple qui s'éloigne vers cette cabane après
s'être tendrement enlacé. Beau aussi, cet autre tandem qui profite
de la fraîcheur d'un coucher de soleil pour s'ébattre dans les eaux
d'un lac situé à proximité. Et quel suspens lorsque se profile
tout en haut d'une colline la silhouette d'un individu sans doute
très mal intentionné. Mais surtout, comme il est chiant de rester
devant son poste de télévision face à cette purge alors que
dehors il fait si beau et qu'on pourrait en profiter pour prendre un
bain de soleil. La vie du cinéphile étant ponctué de passages à
vide, celui-ci est de ceux dont il s'avère difficile de se relever.
À
moins que... à moins que l'on ait un sens de l'humour flexible, que
l'on soit capable de rire là où l'humour est involontaire et que
l'on ait envie de découvrir à quoi pourrait ressembler un ersatz de
Massacre à la Tronçonneuse
réalisé par un cinéaste sans le moindre talent, des acteurs
physiquement présents (et encore) mais intellectuellement absents,
une musique plus digne de figurer dans une série policière des
années soixante-dix que dans un survival, ou une image plus
désagréable à regarder que si l'écran était pollué par cette
fameuse ''neige'' consécutive à un soucis de réception qui le
recouvrait à l'époque où l'analogique régnait en maître.
Préparez vos sacs à vomi : les chasseurs de sang sont sur vos
talons...
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