Sur un ton passablement
humoristique (ne comptez pas sur la partition musicale du compositeur
italien Alessandro Alessandroni pour vous apporter votre comptant de
frissons), Lo strangolatore di Vienna
est le huitième long-métrage du cinéaste Guido Zurli. Mais
attention, alors que le titre paraît faire référence à
l'étrangleur de Vienne Jack Unterweger qui commit entre dix et douze
meurtres en 1990 et 1991, le long-métrage du réalisateur italien
n'entretient en fait aucun rapport avec ce fait divers authentique.
D'ailleurs, l'intrigue de Lo strangolatore di
Vienna
se situe lui dans les années trente et met en scène un certain Otto
Lehman qui après avoir passé plusieurs années dans un hôpital
psychiatrique pour avoir frappé une cliente de sa boucherie à
l'aide d'une pièce de viande (oui, oui!!!), est enfin libéré.
Décidé à reprendre son ancien métier, Otto a surtout envie de
s'éloigner de son étouffante épouse. Alors qu'il propose à l'un
de ses rares employés de baisser les tarifs de moitié, c'est après
avoir supporté une énième fois les remarques désobligeantes de sa
femme Hanna qu'il l'étrangle sous l'impulsion d'une crise de folie.
Otto se retrouve devant un problème de taille : comment se
débarrasser du corps d'Hanna ?
Sept
ans avant son compatriote italien Mauro Bolognini qui allait réaliser
en 1977 un Gran Bolito
pour le coup, tiré d'un fait divers réel et dans lequel une
mère très possessive (l'actrice américaine Shelley Winters) tuait
tous les prétendantes de son fils avant de les cuisiner et d'inviter
ses voisines à déguster les plats, Guido Zurli proposait donc cette
comédie noire interprétée par l'acteur américain Victor Buono
surtout connu chez nous pour avoir notamment interprété le rôle du
Comte Carlos Mario Vincenzo Robespierre Manzeppi dans plusieurs
épisodes de la série Les Mystères de l'Ouest
et surtout celui du Docteur Schubert dans L'Homme
de l'Atlantide
aux côtés de Patrick Duffy. Dans le cas présent, il incarne le
''héros'' de ce récit comico-horrifique de ce début des années
soixante-dix mais à l'esthétisme toujours ancré dans la décennie
précédente. Lo strangolatore di Vienna
a donc beaucoup vieilli mais c'était sans compter sur la présence
de l'acteur américain qui s'impose comme un boucher hallucinant et
halluciné.
La
bonne idée de Lo strangolatore di Vienna
se situe bien évidemment dans la réutilisation des cadavres par ce
boucher hors du commun qui pour pouvoir proposer à moindres frais de
la viande à ses clients, s'en débarrasse en mélangeant la chair de
ses victimes avec celle des pièces de boucherie. Si d'une manière
générale le film de Guido Zurli déroulera le fil de son intrigue
sans provoquer le moindre sentiment de peur ou de dégoût, on
appréciera tout de même les quelques passages nettement moins
guillerets exposant un Otto en transe lors des actes meurtriers
perpétrés à mains nues. D'où le titre puisque ce boucher, qui
aurait très bien pu s'attaquer à ses victimes à l'aide des
nombreux outils qui trônent sur l'étal de sa boucherie ne se
servira que de ses puissantes mains. À intervalles réguliers, on
assiste à l'enquête policière menées par deux flics à
l'efficacité plus que discutable. Lo
strangolatore di Vienna est
à prendre au troisième degré. La musique du compositeur italien
Alessandro Alessandroni est quant à elle relativement envahissante
et la mise en scène d'un classicisme parfois rédhibitoire. Un
long-métrage qui avec le temps, à pris un sérieux coup de vieux et
ne vaut surtout que pour l'interprétation de Victor Buono
malheureusement disparu trop tôt à l'âge de 43 ans...
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