Le Diable et le cinéma ont une histoire en commun qui dure depuis
plus de cent ans. Au départ, il apparaît notamment sous des traits
anthropomorphiques particulièrement sinistres. On le découvre chez
le danois Benjamin Chrsitensen en 1922 dans La Sorcellerie à
travers les âge
ou chez l'allemand Friedrich Wilhelm Murnau quatre ans
plus tard dans Faust, une légende allemande.
Qu'on le nomme Satan, Belzébuth ou Lucifer, qu'il s'affiche lui-même
ou fasse appel à l'un de ses nombreux suppôts, ce sont plusieurs
centaines d’œuvres qui l'évoqueront à travers le temps. Jusqu'à
l'intégrer dans nos sociétés actuelles et dans toutes les couches
sociales que compte notre planète. Même les plus aisées comme le
fera remarquer William Friedkin en 1973 avec le formidable
L'exorciste
dans lequel une gamine à peine formée, prénommée Regan et fille
d'une célèbre actrice, sera infestée par Pazuzu, démon du vent
originaire de la Mésopotamie. Trois ans plus tard, Richard Donner
mettra en scène La malédiction dans
lequel Gregory Peck incarnera le rôle de l'ambassadeur des
États-Unis Robert Thorn basé au Royaume-Uni et dont le fils adoptif
prénommé Damien se révélera être rien moins que l'Antéchrist.
En 1987, Alan Parker conviera Mickey Rourke à incarner le détective
Harold S. Angel dans Angel Heart afin
d'enquêter sur la disparition d'un certain Johnny Favorite. Engagé
par Louis Cyphre (Robert De Niro), le nom de ce dernier ne laissera
aucun doute quant à ses origines... Encore une décennie plus tard,
en 1997, Taylor Hackford s'inspirera du roman The
Devil's Advocate
d'Andrew Neiderman pour L'associé du Diable
afin de mettre en scène Keanu Reeves dans le rôle du jeune et
ambitieux avocat Kevin Lomax, lequel sera employé par l'un des plus
prestigieux représentants de la profession en la personne de John
Milton qui ne sera autre que le Diable lui-même. Ces quelques
exemples parmi les plus célèbres ont sans doute fait oublier que se
cachent d'autres œuvres aussi marquantes mais déjà beaucoup moins
connues. En 1978, le réalisateur et producteur britannique Jack Gold
signait La grande menace
dans lequel le français Lino Ventura enquêtait sous les traits de
l'inspecteur Brunel sur la tentative de meurtre dont fut victime un
certain John Morlar qu'incarnait de son côté l'impressionnant
Richard Burton. Un personnage dont les origines criminelles
demeurèrent déjà nettement plus ambiguës mais dont les
conséquences laissèrent présager qu'il pouvait cacher l'une des
nombreuses représentations du Mal. Un long-métrage qui curieusement
fait écho à une œuvre signée un an auparavant par le réalisateur
italien Alberto De Martino dans lequel l'acteur américain Kirk
Douglas allait devoir mener un combat avec des forces obscures
physiquement représentées par son propre fils.
Là
encore, le Mal ne s'insinua pas au sein de n'importe quelle famille
puisque Robert Caine y fut un riche industriel ayant créé un
réacteur nucléaire capable d'alimenter en énergie la planète
toute entière. Repérant aux côtés de la photographe Sara Golan
(superbe Agostina Belli) d'étranges symboles situés sur un site
archéologique de Cisjordanie, Robert allait bientôt découvrir
grâce à l'aide d'un prêtre qu'il s'agissait d'une mise en garde
concernant la venue prochaine de l'Antéchrist. Le thème de
Holocauste 2000 est
ici clairement celui de la fin du monde. Le déploiement du récit
s'inscrit dans un mélange entre La malédiction
et La grande menace
qui, pour ce dernier, ne verra pourtant le jour qu'un an plus tard.
En la matière, le réalisateur italien n'est pas un débutant
puisque trois ans auparavant il réalisa lui-même L'Antéchrist.
Une version nettement moins évoluée de celle proposée par William
Frtiedkin quelques années auparavant mais qui restait sympathique
malgré tout. Le plus étonnant dans Holocauste
2000 est
d'abord la présence à l'image de l'acteur Kirk Douglas. L'une des
plus grandes stars du cinéma américain qui l'année suivante
retournerait à nouveau au fantastique en incarnant l'un des
principaux rôles de Furie
de Brian De Palma. Dans Holocauste 2000 il
incarnait un homme d'affaires brillant mais aussi et surtout
humaniste qui au-delà de ses propres intérêts irait jusqu'à
combattre son propre fils afin d'éviter que ne se produise le pire.
Après une première moitié relativement pénible, le long-métrage
d'Alberto De Martino finit par supporter un rythme beaucoup plus
soutenu, le père cherchant à tout entreprendre afin d'éviter que
son fils ne prenne les rennes du pouvoir. Doté de quelques effets
horrifiques plutôt sympathiques comme un pal d'hélicoptère
scalpant un crâne (séquence qui sera reprise par George Romero un
an plus pour son cultissime Zombie
mais qui sera finalement coupée lors du montage européen proposé
par le réalisateur italien Dario Argento) ou lorsque Kirk Douglas
explose à grands coups de bâton la tête d'un patient de l’hôpital
psychiatrique où il se retrouvera plus tard enfermé, l'on retrouve
également au générique de Holocauste 2000
l'acteur
britannique Simon Ward dont le seul visage suffit à faire comprendre
ses mauvaises intentions. Bref, le long-métrage du cinéaste italien
est un petit film horrifique fort sympathique qui permettait de
découvrir Kirk Douglas sous un nouveau jour...
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