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vendredi 26 juillet 2024

Maraé de Jacques Kluger (2024) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Troisième long-métrage réalisé par le français Jacques Kluger après le film d'horreur Play or Die en 2019 et la comédie Les histoires d'Anouk l'année dernière, Maraé s'inscrit dans le genre survival en milieu hostile. Donnant son nom à un lieu sacré d'origine polynésienne, le film se déroule sur une île qui comme le précise l'introduction fut l'un des sites qui entre 1975 et 1996 firent l'objet de près de cent-cinquante essais nucléaires souterrains. L'on s'attend donc sous les oripeaux de ce message faisandé à voir débarquer des être difformes tels que les amateurs de cinéma d'horreur purent notamment les découvrir dans le remake de La colline a des yeux d'Alexandre Aja en 2007. Que nenni puisque pour des raisons qui nous échappent encore mais qui doivent être liées au budget du film, les seules ''créatures'' hantant l'île où se déroulera l'intrigue seront comme vous et moi. À la seule différence où elles semblent être revenues à l'âge de pierre, déguisées comme des sauvages, voire comme les anthropophages qui parsemaient nombre de films gore italiens des années quatre-vingt ! Face à ce groupe formé autour d'un ancien général de l'armée française auto-érigé en dieu, l'on retrouve quatre jeunes femmes adeptes de surf et dont l'une a entendu parler de l'île en question. Un lieu réputé hanté par des démons que si peu de propriétaires de bateaux osent approcher qu'il aura fallut à Sarah (Adèle Galloy) une bonne dose de persévérance ainsi que la somme de cinq-mille euros pour parvenir à convaincre Sam (Laurent Maurel) de les transporter elle et ses trois copines jusqu'à une plage de galets bordant les lieux. De loin, l'île est magnifique. Profitons d'ailleurs de ces quelques plans larges pour boire du regard cet environnement paradisiaque avant que le réalisateur ne se contente par la suite que d'une grande majorité de séquences filmées en plans serrés. Un visuel qui s'avérera très vite désagréable, concentrant le récit autour des regards tout en se désintéressant en grande partie du cadre pourtant très dépaysant. Avant que n'interviennent de manière subite les antagonistes du récit à la tête desquels intervient l'alter ego tout aussi grotesque que le nazi Von Geisler incarné par l'acteur Jean-Pierre Jorris dans le Frontière(s) de Xavier Gens en 2007, il va falloir se coltiner trente minutes de soupe, il est vrai joliment filmée, mais ressemblant à une sorte de réclame à l'attention d'éventuels futurs vacanciers par une agence de voyage hexagonale !


Ce qui aurait dû servir de base pour la caractérisation de Sarah et de ses amies Jennifer (Marie Zubukovec), Alicia (Marilyn Lima) et Hazel (Vaimiti Teiefitu) ne sert finalement pas à grand chose. Car en dehors d'un traumatisme vécu dans le passé par Sarah, laquelle fut victime d'un accident lors d'une séance de surf, nous n'apprendrons rien de bien concret concernant les trois autres. Après cette trop longue mise en bouche débarquent à l'image trois individus que l'on aurait tendance à tout d'abord prendre pour des zombies particulièrement véloces. Esthétiquement proches de ceux du Commando des morts-vivants réalisé par Ken Wiederhorn en 1977 bien que leur tenue soit totalement différentes (les anciens nazis laissant place à une tribu du genre Maoris), ceux-ci sont déjà nettement plus rapides mais affichent des maquillages au rabais... jusqu'à ce que l'on comprenne qu'à défaut d'être d'authentiques zombies ou de véritables démons, ceux-ci font partie du groupe soudé autour de celui que l'on ne connaîtra que sous son grade, le Général (incarné par l'acteur Aurélien Recoing). Difficile d'être tolérant devant cette bande horrifique plus involontairement amusante que marquante pour son côté horrifique. Car en dehors d'une séquence assez tendue se situant dans l'un des abris du village où les deux dernières survivantes vont devoir affronter un colosse venu semer sa petite graine dans les entrailles de l'une et de l'autre, Maraé s'avère malheureusement souvent ridicule. Au point qu'il ne serait pas étonnant de le voir un jour auréolé du statut de nanar à la française. Le problème provenant moins du budget se comptant à hauteur de deux millions d'euros que de la mise en scène, l'on regrette l'apparent amateurisme de Jacques Kluger qui ne fait que reprendre et mélanger des concepts pour son compte pour un résultat relativement navrant. En comparaison, les quatre actrices principales s'en sortent plutôt bien. Contrairement à Aurélien Recoing qui parfois semble buter sur certains mots. Quelques effets sanguinolents viennent timidement pallier à l'absence d'originalité mais ne suffisent pas à transformer ce petit fourre-tout en nouvel Éden du cinéma horrifique français. Dommage...

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