Inès Reg, c'est quoi ?
Après qu'une discussion endiablée ait été engagée entre mes
cortex gauche, temporal et pariétal, laquelle a abouti à un match
nul, je suis allé voir ce qu'avait pu faire dans sa courte carrière
la jeune femme pour mériter d'être sur l'affiche de la dernière
comédie réalisée par Frédéric Forestier. Une punition, diront
certain, au regard d'une cinématographie qui ne brilla pas jusqu'à
maintenant pour ses qualités artistiques ! Il paraît qu'Inès
Reg est devenue populaire après la diffusion sur Tik Tok
d'une vidéo qui serait devenue virale. J'espère m'être trompé en
cliquant sur le mauvais lien parmi ceux qui me furent proposés car
si vraiment l'engouement d'un certain public s'est construit autour
de celle qui fut intitulée ''Des paillettes dans ma vie'',
je crois bien que la France est foutue. Du moins, sa culture...
Ensuite, et au regard du résultat qu'affiche à l'écran Les
infaillibles,
lire ici ou là que la jeune ''humoriste'' se sent plus à l'aise
dans la comédie que dans la tragédie, c'est dire si le fossé qui
l'aurait séparée d'une artiste de talent évoluant dans l'art
dramatique aurait été pour elle parfaitement infranchissable.
Quoique dans le domaine de la tragédie, après avoir découvert tout
récemment que la demoiselle s'était épanchée sur le conflit
l'opposant à la chanteuse québécoise Natasha St-Pier lors des
enregistrements de l’émission ''Danse
avec les stars''
en affirmant que la seule et unique victime, c'était elle, Inès Reg
peut s'enorgueillir d'avoir un certain talent dans le domaine... de
la ''comédie'', justement ! D'emblée, Les
infaillibles
pue ! Le titre évoque cette vague infâme de comédies
françaises dont les pires représentants sont sans doute sortis ces
dix dernières années. Parmi lesquels l'on retrouve Le
dernier Mercenaire
de David Charhon, Les Municipaux, Trop c'est Trop
d'Eric Carrière et Francis Ginibre, Les SEGPAS
de
Ali Boughéraba et Hakim Boughéraba, Sentinelle
de Hugo Benamozig et David Caviglioli, 38°5 quai
des orfèvres
de Benjamin Leher ou encore l'immonde Brutus vs
César
de Kheiron...
Mais
ne nous arrêtons pas à ces quelques clichés qui voudraient que
quelques jeunes ayant débuté sur les réseaux sociaux n'ont pas
leur place sur les écrans de cinéma. Après avoir signé, au
hasard, Le boulet en
2002, Les parrains
en 2004, Astérix aux Jeux Olympiques
en 2008 ou Chasse gardée il
y a trois ans, Frédéric Forestier semble avoir choisi d'adopter le
concept de certaines comédies assez bas du front voyant surgir dans
la capitale des personnalités qui au demeurant auraient tout fait
pour ne pas y être mutées. Paris n'étant d'ailleurs pas la seule
ville de France que certains redoutent comme pu le démontrer en son
temps Dany Boon avec Bienvenue chez les Ch'tis
dans lequel le personnage incarné par Kad Merad, en homme du sud,
était muté dans le Nord-Pas-De-Calais. Loin de moi l'idée de
comparer l'un des plus gros succès du cinéma français avec le
dernier long-métrage de Frédéric Forestier qui, quoi qu'on en
dise, n'est pas non plus le pire cinéaste de l’hexagone ! Le
problème provient surtout ici justement de la présence d'Inès Reg
dans le rôle principal de la fliquette, Alia Samani. Prouvant qu'une
seule année au Cours
Florent
au lieu des trois ans de formation exigés ne suffit pas à
transformer un individu en acteur ou comédien de talent ! Pour une
fois, commençons par la fin. J'ai faillit verser ma petite larme.
Ces retrouvailles ou plutôt, cette rencontre entre l'héroïne et ce
père qu'elle n'a jamais connu. Ouais, j'ai faillit couiner comme un
chiard qui vient de sortir des entrailles de sa mère. Si seulement
Inès Reg avait eu à ce moment très précis ne serait-ce qu'une
once de talent, j'aurais sans doute mouillé une paire de Kleenex...
La
meuf qui durant les quatre-vingt dix minutes qui viennent de passer
n'a pas cessé de sortir une grossièreté toutes les deux phrases
remporte lors de cette seule séquence de fin la palme de la pire
interprétation dans la catégorie émotion. J'ai eu beau ressortir
mes petites fiches, celles que je noircissais à l'époque où je ne
tapais pas encore sur le clavier de mon ordinateur, et je vous jure
qu'en comparant le jeu de l'actrice (un bien grand mot pour une si
petite interprète) à celui de toutes celles qui sont passées
devant mon regard ces quarante dernières années que je n'avais
jamais eu l'occasion d'assister à un tel naufrage. D'ailleurs, dans
les bons moments comme dans les galères, son personnage ne semble
être doté que d'une seule et même expression. L’œil rond, le
sourcil froncé et un léger sourire méprisant pour ses collègues
au coin des lèvres ! À côté d'elle, son benêt de
partenaire à l'air d'une lumière... Question charisme, Kévin
Debonne semble avoir oublié son apparat de séducteur et de dur à
cuir au vestiaire et comme lui rétorque si justement l'un de ses
collègues lors de l'unique séquence où mes lèvres n'ont pu
retenir un sourire : ''On
dirait un pauvre sosie complémentent raté de Belmondo...''.
Les infaillibles
est un Buddy movie
dans
lequel une marseillaise vulgaire et un parisien un peu niais font
équipe afin de faire tomber une équipe de braqueurs qui s'apprête
à exécuter leur plus gros coup. Le duo Inès Reg/Kévin Debonne
fonctionne mal. On ne croit pas à la complicité des deux
interprètes qui logiquement aurait dû éclater au grand jour
sachant qu'ils vécurent ensemble pendant six ans. La propension qu'a
le scénario à rendre le rôle qu'incarne la jeune femme totalement
détestable est assez effarante. Et ça n'est certainement pas les
quelques séquences qui tentent d'apporter un peu de profondeur au
récit qui arrangeront les choses. Comme on dit souvent, c'est dans
les vieux pots que l'on fait les meilleures confitures. Ainsi,
Philippe Résimont, Lionnel Astier et Moussa Maaskri sont ceux qui
s'en sortent encore le mieux. Quant à ceux qui incarnent les
collègues de nos deux (z)héros, si c'est ainsi que le réalisateur
se représente les forces de l'ordre, avec leur ''parler'' de
quartier, les français ont vraiment du soucis à se faire...
"Marseillaise vulgaire", c'est un pléonasme, non ? :-)
RépondreSupprimerOn dit "dur à cuire"...
Une chronique qui vaut largement plus que son objet, excellente.