Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


vendredi 10 mai 2024

Drive-Away Dolls d'Ethan Coen (2024) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Il va très sérieusement falloir que Ethan Coen envisage de retourner rapidement auprès de son frère Joel car l'expérience cinématographique en solo ne semble visiblement pas être ce qu'il aura fait de mieux durant ces quarante dernières années. Depuis leurs débuts en 1984 avec Blood Simple jusqu'à ce jour où donc, Ethan a décidé de faire comme son frangin et d'aller respirer un air différent en tournant tout seul et comme un grand, son premier long-métrage sans Joel ! Traduit chez nous sous l'insipide titre Filles en cavale, lequel aurait sans doute dû nous aiguiller quant à son contenu, Drive-Away Dolls commence par une séquence post-générique dans la grande tradition des polars ''coeniens''. Belles prises de vue et humour noir. Puis débarque à l'image et en gros plan le visage tout en sueur de Jamie (l'actrice Margaret Qualley) sortant de l'entre-jambe de Carla (Annie Gonzalez) qu'elle dévorait de son avide langue. Le ton est donné ! Ça peut sembler léger mais tout hétérosexuel continuant de s'assumer comme tel reprochera moins au réalisateur et scénariste d'avoir choisi deux femmes plutôt que deux hommes pour incarner les deux principales protagonistes. Ensuite, ne nous y trompons pas : la mexicaine qui les cuisses ouvertes hurle d'un plaisir presque douloureux à en réveiller les voisins n'est pas l'une d'entre elles. Non la seconde héroïne du récit, c'est Marian qu'interprète quant à elle l'actrice australienne Geraldine Viswanathan. Une fille propre sur elle qui ne se laisse pourtant pas mener par le bout du nez par la gente masculine lorsqu'au moment (in)opportun, l'un de ses collègues tente sa chance avec elle. D'emblée, Drive-Away Dolls sent quand même très fort le film féministe. À un point que la pièce qui sert de décor à la projection de ce long-métrage heureusement assez court (quatre-vingt quatre minutes) est emprunte d'un baume dont le parfum est assez indéfinissable. Ou comment charger la mule d'une œuvre dont on attendait peut-être un peu trop (Coen Touch oblige) et qui au final est peut-être le film de trop (pour un premier en solo, le paradoxe est plutôt lourd à porter sur les seules épaules de son principal artisan). Ponctuellement (mais heureusement fort rarement), les frères Coen eurent bien du mal à convaincre. On se souvient surtout de l'incompréhensible Intolérable cruauté. Incompréhensible dans ce sens où l'on ne pouvait adouber le fait qu'il fut réalisé par l'un des duos de cinéastes américains parmi les plus précieux. Drive-Away Dolls élude presque cette incommodante erreur de parcours en forçant le trait au delà des limites que s'étaient tout de même imposés Joel et Ethan sur leur œuvre de 2003 !


Vingt-deux ans plus tard, le couple hétéro est remplacé par deux lesbiennes qui s'assument parfaitement. Deux, seulement ? Non, un monde tout entier de ''brouteuses de gazon'' comme les évoquent les aigris dégoûtés de n'y avoir pas accès. Avec sa boite lesbienne (même pas LGBT+toutescesmerdesquidepuissysontajoutées) par exemple, véritable enfer pour hétéros ne consentant pas de partager leur oxygène avec des femmes qui de leur côté ne veulent de toute manière pas se frotter à eux ! Et son équipe de basket-ball féminine entièrement constituée de lesbiennes. Bon c'est bien beau toutes ces femelles en chaleur qui aspirent après l'effort d'avoir un peu de réconfort entre les mamelles bienveillantes de leurs petites amies de passage, mais à part ça, c'est quoi Drive-Away Dolls ? Une comédie, un Road-movie certes, mais également un thriller qui reprend certains codes de Fargo ou de No Country for Old Men comme savaient si bien le faire jusque là les frères Coen. Respirez messieurs, l'homme aussi est représenté à l'écran même si ça n'est jamais vraiment sous ses plus beaux atours. L'apparition d'un trio de malfrats dont on pouvait jusqu'ici se poser la question de leur présence à l'image s'explique finalement de manière assez simple et constitue le prolongement de la séquence d'introduction dont on pouvait par avance et connaissant les frères Coen, se douter qu'elle aurait un lien direct avec la suite des événements. L'acteur Colman Domingo incarne leur chef sous les ordres duquel l'on retrouve Joey Slotnick et C.J. Wilson dans les rôles de Arliss et Flint. Un binôme de pieds nickelés en querelle permanente et pas toujours très professionnels (Flint et son incapacité à frapper les femmes même lors de situations qui l’exigeraient). On ne va pas trop en dévoiler sur ce qui va constituer une chasse à la femme et pourtant, Drive-Away Dolls s'avère péniblement classique. Des situations comme les frères Coen en ont produit des dizaines tout comme ses personnages masculins qui semblent extraits de n'importe quel polar qu'ils ont eux-mêmes mis en scène par le passé. Sauf que Ethan croit bon d'apporter une petite touche de modernisme avec son duo de lesbiennes ou son féminisme à peine camouflé mais tout ceci sent tout de même déjà un peu le rance. Comme ces effets de transition d'une autre époque que l'on croirait avoir été produits à l'aide d'un logiciel de mntage vidéo de type Power Director Cyberlink ! Coté sexe, le film contient moins de nudité que le laissent envisager certaines critiques. On pourra malgré tout leur reprocher d'avoir surtout comme effet de remplir les trous d'un scénario terriblement convenu. Bref, Drive-Away Dolls est une déception. Pas un navet comme certains le prétendent à l'image de Pierre Murat de Télérama mais trop surfait pour véritablement mériter sa place au sein des meilleures productions estampillées ''Frères Coen''...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...