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samedi 11 mai 2024

Cold Meat de Sébastien Drouin (2023) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Il existe parfois des œuvres qui sortent sans trop faire parler d'elles et qui pourtant mériteraient de pleines pages dans des revues ou des journaux spécialisés dans le septième art. Lorsque j'affirme autour de moi qu'en France ou dans les pays francophones nous possédons quelques sympathiques spécialistes du thriller, les moues et les airs contrits s'affichent. Il faudrait peut-être alors que j'impose à mon entourage la projection de Cold Meat de Sébastien Drouin. Un artisan du cinéma qui généralement travaille dans le département des effets visuels mais qui ponctuellement et jusqu'à maintenant s'était lancé dans la réalisation de courts-métrages et de dix épisodes pour la série télévisée Fearless en 2017. En charge des effets-spéciaux, de l'écriture et de la mise en scène de son tout premier long-métrage en 2023, Sébastien Drouin signait donc l'année dernière un Cold Meat particulièrement redoutable. Une œuvre portée par l'incarnation de deux excellents interprètes. D'un côté, l'acteur irlandais Allen Leech qui connu une renommée internationale pour son rôle de Marcus Vipsanius Agrippa dans la série créée par John Milius, William J. MacDonald et Bruno Heller, Rome et qui au cinéma interpréta notamment le personnage de l'agent Paul Prenter dans le biopic consacré au groupe Queen, Bohemian Rhapsody de Bryan Singer il y a six ans en 2018. Face à lui, l'actrice et scénariste américaine Nina Bergman dont la carrière pourtant constituée d'une trentaine d'apparitions n'était pas encore marquée par des œuvres fondamentalement remarquables (Catacombes de David Elliot et Tomm Coker en 2007, Doom: Annihilation de Tony Giglio en 2019). En 2023 les voici donc réunis dans ce film d'apparence anodine mais où des forces contraires vont s'imposer face à une lecture de facture relativement classique. Tout commence dans un bar-restaurant tenu par Ana, jeune femme séduisante qui reçoit la visite d'un dernier client prénommé David. Séparée de son très violent compagnon Vincent (l'acteur Yan Tual), Ana a la garde de leur jeune enfant mais le père de la gamine relance sans cesse son ex-femme pour voir sa fille. Ce soir-là, prit de boisson et très énervé, Vincent débarque au restaurant et s'en prend à Ana tandis que David mange un bout de tarte et boit un café.


Intervenant lors de la dispute entre Ana et Vincent, l'inconnu parvient à raisonner ce dernier qui quitte les lieux non sans avoir menacé David de le retrouver. Une fois sa pause terminée, le jeune homme reprend le volant et quitte les lieux. Mais alors qu'il s'arrête à une station-essence afin de remplir le réservoir de son véhicule, par un malheureux hasard (un peu grossier, il est vrai), Vincent passe par là et décide de le prendre en chasse... À la lecture d'un tel synopsis, on pourrait éventuellement penser que ''Ouais, bon, sympa mais tout de même très classique cette histoire...''. Sauf que ce qui ressemble à une multitude d'évidences gravées dans le marbre depuis que le thriller existe, des forces contraires vont venir contrarier une écriture d'apparence très conventionnelle. Car l'objet de cette histoire où l'on peut se demander dans quelles circonstances le personnage assez émouvant d'Ana peut ressurgir au cœur du récit s'inscrit non pas dans les genres course-poursuite, traque ou chasse l'homme mais plutôt dans celui du huis-clos, au cœur d'un hiver glacial. Tournant principalement autour de Nina Bergman et Allen Leech, le film n'est donc pas celui auquel la première partie nous avait pourtant habitués. Prenant une tournure plus dramatique encore que l'affrontement physique entre Ana et son ex ou psychologique entre ce dernier et David, les ressorts dramatiques de Cold Meat sont plus généralement ancrés dans l'esprit d'une œuvre sur la survie en milieu particulièrement hostile et entre deux êtres qui l'un et l'autre vont montrer leur véritable visage. Nina Bergman campe une Ana très convaincante, plus solide qu'il n'y paraît malgré son apparente fragilité. Quant à Allen Leech, loin de nous de penser que le personnage de David qu'il incarne avec précision pouvait cacher un tel individu, héros qui pourtant et malgré lui avait su faire face à la grande dangerosité de Vincent. Notons que Cold Meat convie au sein du récit un élément qui semble provenir d'un phénomène inexpliqué et donc, sans doute, surnaturel. Une composante qui restera d'ailleurs inexpliquée. Au final, un film sous tension, sobre mais maîtrisé et parfaitement incarné. À voir, le soir ou au cœur de la nuit, dans l'obscurité...

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