La future elfe Galadriel
des trilogie Le seigneur des anneaux
et Le Hobbit
de Peter Jackson incarne en cette année 2000 l'héroïne de The
Gift
(Intuitions)
de Sam Raimi. Cate Blanchett est Annie Wilson. Une jeune femme qui a
perdu son mari lors d'une explosion et qui désormais s'occupe seule
de ses trois fils. Afin de subvenir à leurs besoin, la jeune femme
lit dans les cartes et se fait payer en nature. Parmi ses clients se
trouve le garagiste Buddy Cole (l'acteur Giovanni Ribisi que l'on a
pu notamment découvrir dans le troisième épisode de la saison
trois de la série de science-fiction X-Files
intitulé
Coup de foudre).
Hilary Swank (Million Dollar Baby de
Clint Eastwood) interprète quant à elle Valerie Barksdale, l'épouse
d'un homme violent lui-même incarné par Keanu Reeves. Quant à
Katie Holmes et Greg Kinnear, ils forment ici le couple Jessica
King/Wayne Collins. Dans ce récit réunissant une belle brochette
d'interprètes à laquelle nous ajouterons J.K.Simmons dans le rôle
du shérif Pearl Johnson ou Gary Cole dans celui de David Duncan, on
s'aperçoit assez rapidement que l'histoire tourne surtout autour du
personnage d'Annabelle Wilson. En effet, The Gift
semble être entièrement dédié à Cate Blanchett qui incarne une
veuve élevant seule ses trois enfants et devant faire face aux
problèmes parfois très délicats de certains de ses clients.
Reposant sur un scénario co-écrit par Billy Bob Thornton et Tom
Epperson, The Gift
est un drame ''fantastique'' passionnant se muant peu à peu en un
thriller certes relativement convenu mais dont on ne décroche
cependant pas avant le générique de fin. Aidée par l'excellente
interprétation générale et par le jeu subtile de son héroïne,
Sam Raimi quitte ici l'univers dans lequel il a baigné dès ses
débuts. En cela, le réalisateur américain rejoint Peter Jackson,
justement, et prouve qu'il est aussi à l'aise dans l'horreur et le
gore que dans le thriller ou n'importe quel autre genre
cinématographique !
Hantée
par des cauchemars effrayants, harcelée par l'époux violent de
l'une de ses clientes, courageuse face au comportement de certains
habitants (Giovanni Ribisi se montre parfois inquiétant), la jeune
femme va être au cœur d'une affaire de disparition et de meurtre
dans laquelle va entrer en jeu son talent pour la voyance. En se
penchant presque exclusivement sur le portrait d'Annabelle Wilson,
Sam Raimi semble oublier ses fils et son entourage. Question
caractérisation, The Gift
se montre relativement chiche. Sans doute moins intéressé par la
personnalité de la plupart des personnages qu'il ne fait que
survoler, l'auteur de Evil Dead
renoue quelque peu avec le surnaturel sans pour autant y apposer la
marque de Satan ! Ici, tout est question de subtilité. La
grandiloquence et les effets-spéciaux à outrance n'étant plus
d'actualité pour celui qui débuta sa carrière en jetant au visage
des spectateurs une profusion d'effets gore, The
Gift
pourrait ne pas convenir à une certaine catégorie plus encline à
bouffer du CGI à outrance. Si la caractérisation n'est donc pas le
premier des soucis chez le réalisateur, son œuvre n'en est pas
moins dotée d'une profonde humanité. Avec ses portraits parfois
saisissants d'une Amérique profonde charriant du redneck à la
pelle, Keanu Revves, Giovanni Ribisi et quelques figurants incarnent
ces habitants vivant dans des contrées presque sauvages où la
culture et la civilisation n'ont pas encore eu le temps de
s'installer. L'on est tout de même loin des canons du genre que sont
Délivrance
de John Boorman ou Sans retour
de Walter Hill et de toute manière, le propos n'est pas là. Car
lors de la seconde partie, le film change de sujet même si le
discours reste toujours le même : le surnaturel et les talents
de voyance de l'héroïne sont mis à contribution lors de l'affaire
de meurtre en question. La direction d'acteurs et l'attitude des
principaux intéressés font que l'on devine malheureusement trop tôt
qui est l'assassin de Jessica King. The Gift
n'en demeure pas moins un bon thriller, divertissant et jamais
ennuyeux malgré le rythme imposé par la mise en scène. Une œuvre
où s'impose une Cate Blanchett remarquable au point d'effacer
pratiquement celles et ceux qui l'accompagnent durant le récit...
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