Aaaaah, Keanu Reeves. Ce
charmant acteur qui préfère le métro aux limousines avec chauffeur
et qui laisse volontiers sa place aux vieilles dames. Une
serviabilité qui transparaît jusque sur grand écran où l'acteur
est ce héros attachant que l'on retrouve généralement dans la
plupart de ses films. On ne va pas perdre de temps et citer la
totalité des longs-métrages dans lesquels il a joué mais n'en
relater qu'une poignée : Point Break de Kathryn
Bigelow en 1991, Speed de Jan de Bont en 1994,
L'Associé du diable de Taylor Hackford en 1997, The
Matrix des frères, PARDON ! Des sœurs Wachowski en
1999 ou la trilogie des John Wick dans les années
2010. Que du bon là-dedans. Un menu de choix qui aura fait l'impasse
sur quelques failles dont Replicas de Jeffrey
Nachmanoff fait sans doute partie. Certains diront qu'il y a pire
mais celles et ceux qui apprécient une certaine rigueur en matière
de réalisme risquent de tirer la gueule ! De la
science-fiction, de l'action et quelques bons sentiments liés à
l'amour familial, voilà les enjeux de ce troisième long-métrage
cinématographique de Jeffrey Nachmanoff qui à cette occasion
s'offre les services du scénariste Chad St.John, lequel adapte à
cette occasion une histoire créée à l'origine par Stephen Hamel.
Un sujet ô combien passionnant mais loin d'être inédit puisque
bien avant le réalisateur et ses scénaristes, d'autres se sont
penchés sur le sujet du clonage ou du transfert d'âme. Pour cette
dernière, on remontera jusqu'au Robocop
de Paul Verhoeven dans lequel, certes, c'est le cerveau tout entier
du héros qui était transféré à l'intérieur d'une machine devant
servir de prototype à l'Omni Cartel des Produits ou OCP...
L'une
des principales différences entre cet immense classique de la
science-fiction que fut Robocop et
l’œuvre de Jeffrey Nachmanoff étant que dans le cas de Replicas,
tous les souvenirs des cobayes (ou presque comme les spectateurs
pourront le découvrir très rapidement) seront conservés. Bourré
d'invraisemblances et de fâcheuses coïncidences, ce dernier pêche
par un excès de subterfuges gros comme un furoncle au beau milieu du
nez. Imaginez : alors que les recherches menées par le
neuroscientifique William Foster (Keanu Reeves) et son assistant Ed
Whittle (Thomas Middleditch) semblent ne pas devoir aboutir et que le
dirigeant de la société qui les emploie s'apprête à couper les
finances, une seconde ''chance'' est donnée à Will de continuer
dans le secret de sa cave ses recherches sur les corps de trois des
membres de sa famille qui viennent de décéder dans un grave
accident de voiture. Je sais, écrit aussi froidement, on pourrait
croire que je manque de cœur ou de chaleur. Mais c'est à peu près
de cette manière qu'est approché le sujet. Rendez-vous compte :
alors qu'il est le témoin direct (puisque au volant du véhicule) de
la mort de sa femme Mona (interprété par l'actrice Alice Eve dont
la ressemblance avec la française Cécile de Ménibus s'avère
relativement troublante), de ses deux filles Sophie et Zoe et de son
fils Matt, Will ne prend pas le temps de verser la moindre larme et
pense déjà à les cloner et à transférer ainsi leur esprit dans
de nouveaux corps à leur image. Loin de moi d'imaginer que le
protagoniste ait d'autres pensées que de ''sauver'' ceux qu'il aime,
mais reconnaissons que la séquence est traitée avec un manque
flagrant de finesse et d'émotion. C'est long, laborieux et pétri de
raccourcis facile échappant aux conséquences réelles que
pourraient avoir de telles implications scientifiques...
Allez,
surnage tout de même une excellente idée mais qui là encore, n'est
que survolée alors qu'elle aurait pu être à l'origine du
développement d'une sous-intrigue passionnante (les conséquences de
la disparition de Zoé et la suppression de son souvenir de la
mémoire des consciences nouvellement intégrées dans le cerveau des
clones)... Comme dans toute bonne intrigue du type,
Replicas offre
la présence d'un méchant vraiment détestable en la personne de
Jones qu'interprète l'acteur John Ortiz. Le directeur de
l'entreprise qui emploi Will et Ed, laquelle cache les intentions
réelles qui se camouflent derrière le projet. Malgré le sujet et
la présence de Keanu Reeves à l'écran, le film est un bide sur le
territoire américain. Pourtant émaillé de défauts rédhibitoires,
le long-métrage de Jeffrey Nachmanoff n'est cependant pas la
catastrophe annoncée. Discrets, les effets-spéciaux ne transforment
pas le monstre en bête de foire (ses trente millions de budget
l'empêchant d'être catalogué dans la section Blockbuster)
et se montrent au contraire plutôt subtiles et satsifaisants. Le
film tient surtout sur l'interprétation de la star américain dont
le seul charisme parvient à plus ou moins faire oublier les défauts
d'un scénario parfois grotesque. De la science-fiction l'on passe
ensuite au film d'action/thriller avec sa course-poursuite entre le
héros et l'enc.... de service et son final les opposant au sein même
de l'entreprise. Bref, Replicas n'est
franchement pas à conseiller à qui voudrait se faire la main pour
la première fois sur la filmographie de Keanu Reeves mais n'est pas
aussi mauvais que certains le prétendent...
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