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vendredi 28 octobre 2022

Replicas de Jeffrey Nachmanoff (2018) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Aaaaah, Keanu Reeves. Ce charmant acteur qui préfère le métro aux limousines avec chauffeur et qui laisse volontiers sa place aux vieilles dames. Une serviabilité qui transparaît jusque sur grand écran où l'acteur est ce héros attachant que l'on retrouve généralement dans la plupart de ses films. On ne va pas perdre de temps et citer la totalité des longs-métrages dans lesquels il a joué mais n'en relater qu'une poignée : Point Break de Kathryn Bigelow en 1991, Speed de Jan de Bont en 1994, L'Associé du diable de Taylor Hackford en 1997, The Matrix des frères, PARDON ! Des sœurs Wachowski en 1999 ou la trilogie des John Wick dans les années 2010. Que du bon là-dedans. Un menu de choix qui aura fait l'impasse sur quelques failles dont Replicas de Jeffrey Nachmanoff fait sans doute partie. Certains diront qu'il y a pire mais celles et ceux qui apprécient une certaine rigueur en matière de réalisme risquent de tirer la gueule ! De la science-fiction, de l'action et quelques bons sentiments liés à l'amour familial, voilà les enjeux de ce troisième long-métrage cinématographique de Jeffrey Nachmanoff qui à cette occasion s'offre les services du scénariste Chad St.John, lequel adapte à cette occasion une histoire créée à l'origine par Stephen Hamel. Un sujet ô combien passionnant mais loin d'être inédit puisque bien avant le réalisateur et ses scénaristes, d'autres se sont penchés sur le sujet du clonage ou du transfert d'âme. Pour cette dernière, on remontera jusqu'au Robocop de Paul Verhoeven dans lequel, certes, c'est le cerveau tout entier du héros qui était transféré à l'intérieur d'une machine devant servir de prototype à l'Omni Cartel des Produits ou OCP...


L'une des principales différences entre cet immense classique de la science-fiction que fut Robocop et l’œuvre de Jeffrey Nachmanoff étant que dans le cas de Replicas, tous les souvenirs des cobayes (ou presque comme les spectateurs pourront le découvrir très rapidement) seront conservés. Bourré d'invraisemblances et de fâcheuses coïncidences, ce dernier pêche par un excès de subterfuges gros comme un furoncle au beau milieu du nez. Imaginez : alors que les recherches menées par le neuroscientifique William Foster (Keanu Reeves) et son assistant Ed Whittle (Thomas Middleditch) semblent ne pas devoir aboutir et que le dirigeant de la société qui les emploie s'apprête à couper les finances, une seconde ''chance'' est donnée à Will de continuer dans le secret de sa cave ses recherches sur les corps de trois des membres de sa famille qui viennent de décéder dans un grave accident de voiture. Je sais, écrit aussi froidement, on pourrait croire que je manque de cœur ou de chaleur. Mais c'est à peu près de cette manière qu'est approché le sujet. Rendez-vous compte : alors qu'il est le témoin direct (puisque au volant du véhicule) de la mort de sa femme Mona (interprété par l'actrice Alice Eve dont la ressemblance avec la française Cécile de Ménibus s'avère relativement troublante), de ses deux filles Sophie et Zoe et de son fils Matt, Will ne prend pas le temps de verser la moindre larme et pense déjà à les cloner et à transférer ainsi leur esprit dans de nouveaux corps à leur image. Loin de moi d'imaginer que le protagoniste ait d'autres pensées que de ''sauver'' ceux qu'il aime, mais reconnaissons que la séquence est traitée avec un manque flagrant de finesse et d'émotion. C'est long, laborieux et pétri de raccourcis facile échappant aux conséquences réelles que pourraient avoir de telles implications scientifiques...


Allez, surnage tout de même une excellente idée mais qui là encore, n'est que survolée alors qu'elle aurait pu être à l'origine du développement d'une sous-intrigue passionnante (les conséquences de la disparition de Zoé et la suppression de son souvenir de la mémoire des consciences nouvellement intégrées dans le cerveau des clones)... Comme dans toute bonne intrigue du type, Replicas offre la présence d'un méchant vraiment détestable en la personne de Jones qu'interprète l'acteur John Ortiz. Le directeur de l'entreprise qui emploi Will et Ed, laquelle cache les intentions réelles qui se camouflent derrière le projet. Malgré le sujet et la présence de Keanu Reeves à l'écran, le film est un bide sur le territoire américain. Pourtant émaillé de défauts rédhibitoires, le long-métrage de Jeffrey Nachmanoff n'est cependant pas la catastrophe annoncée. Discrets, les effets-spéciaux ne transforment pas le monstre en bête de foire (ses trente millions de budget l'empêchant d'être catalogué dans la section Blockbuster) et se montrent au contraire plutôt subtiles et satsifaisants. Le film tient surtout sur l'interprétation de la star américain dont le seul charisme parvient à plus ou moins faire oublier les défauts d'un scénario parfois grotesque. De la science-fiction l'on passe ensuite au film d'action/thriller avec sa course-poursuite entre le héros et l'enc.... de service et son final les opposant au sein même de l'entreprise. Bref, Replicas n'est franchement pas à conseiller à qui voudrait se faire la main pour la première fois sur la filmographie de Keanu Reeves mais n'est pas aussi mauvais que certains le prétendent...

 

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