Il y a deux ans, l'acteur
Gerard Butler tentait de sauver sa peau ainsi que celle de sa famille
d'un cataclysme annoncé à l'échelle mondiale dans Greenland
– le dernier refuge
de Ric Roman Waugh (à noter qu'une séquelle intitulée Greenland
– Migration
est attendue ''prochainement''). Cette année, le voici lancé à la
poursuite de celui ou ceux qui a ou ont kidnappé sa femme alors
qu'il faisait le plein d'essence dans une station-service et qu'elle
allait s'acheter de quoi se désaltérer. Question originalité, le
film se pose là. Et quitte à se regarder une histoire d'enlèvement
débutant dans une station-essence, autant se refaire l'excellent
mais très dérangeant L'Homme qui voulait savoir
de George Sluizer avec l'acteur français Bernard-Pierre Donnadieu.
Last Seen Alive met
en scène le personnage de William Spann, lequel rencontre des
difficultés d'ordre affectifs avec son épouse puisque celle-ci lui
annonce qu'ils vont devoir faire un break alors qu'ils se dirigent en
voiture chez les parents de celle-ci. Contraints de faire un détour
vers une station-essence alors qu'ils ne sont plus qu'à huit
kilomètres de leur destination, Lisa ( Jamie Alexander) disparaît
après être entrée à l'intérieur d'une boutique tenue par un
certain Oscar (Michael Irby). Durant vingt minutes, William fait le
tour de la station, fouille les toilettes, entre dans la boutique et
finit dépité par appeler les parents de Lisa pour savoir si elle ne
serait pas chez eux (c'est vrai quoi ! Qu'y-a-t-il de plus
logique que de faire à pieds les huit kilomètres qui la séparent
de leur demeure plutôt que d'attendre que William ait rempli le
réservoir de sa voiture et de s'y faire accompagner ???). Puis
l'homme appelle les flics et tombe sur le détective Paterson
(Russell Hornsby) qui tente de le rassurer et lui promet d'envoyer
une équipe sur place dès qu'il aura des hommes à disposition !
Bref, la journée commence mal pour notre héros qui en plus va être
traité à charge par le réalisateur, le scénario de Marc Frydman
et la quasi-totalité des personnages.
Mettons
de côté les méchants du film qui logiquement rechigneront à
collaborer avec la police et l'époux et positionnons-nous du côté
de William, époux apeuré, inquiet, désespéré de voir qu'autour
de lui, tout le monde semble s'inquiéter de son attitude et a du mal
à donner du crédit à ses propos. Complément absurde ! Si
l'on sait que dans beaucoup de cas, les responsables de disparitions
ou de meurtres sont souvent des proches voir l'époux de la victime,
Last Seen Alive traite
cette éventualité avec un peu trop d'assurance. En fait, une
manière de faire porter le doute sur le personnage principal alors
qu'en réalité, la vérité est bien plus simple que cela. Car le
problème du long-métrage de Brian Goodman, c'est son scénario
justement. Si le coup de l'enlèvement d'une femme dans une
station-essence n'est pas tout neuf, le reste ne fait malheureusement
pas non plus la moindre preuve d'originalité. Chaque séquence,
chaque plan semble être la redite d'un quelconque thriller qui avait
au moins, à l'époque, l'avantage de faire preuve d'originalité.
Ici, rien n'est laissé au hasard. Et surtout, rien ne permet au
spectateur de faire travailler son imagination tant les codes du
genre sont respectés sans oser faire le moindre écart. Sans être
nul, Last Seen Alive paraît
franchement ridicule. Gerard Butler y perd de sa superbe et ne
parlons même pas des seconds et troisièmes rôles qui tous sont
victimes d'une forme de caricature renvoyant presque le film au
statut de nanar. Laissant de côté la moindre caractérisation, le
film de Brian Goodman laisse s'échapper le moindre sentiment. On se
fiche du sort de Lisa, laquelle est froidement et impersonnellement
interprétée par une Jamie Alexander ne dégageant pas la moindre
émotion. De leur manière d'être immédiatement soupçonneux envers
William, les parents de la jeune femme et le détective Paterson
apparaissent peu crédibles. Si le réalisateur tente une percée
dans l'univers du thriller avec ses trafiquants surarmés, là encore
le film fait chou blanc. Grotesque et désespérément creux, le
long-métrage s'oubliera quelques heures seulement après la
projection. Il y a tellement mieux dans le genre qu'il devient
inutile d'accorder à Last Seen Alive
les quatre-vingt dix minutes qu'il exige... Un flop !
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