Godzilla est décidément un
mythe du Kaijū Eiga
que l'on devrait exclusivement laisser entre les mains des
réalisateurs de son pays d'origine, le Japon. Parce qu'en temps
normal, dès que l'Amérique s'en empare, le résultat est au mieux
décevant et au pire, catastrophique ! Quelques exemples ?
Le Godzilla
réalisé en 1998 par ce semi-tâcheron de Roland Emmerich, grand
pourvoyeur d'infâmes blockbusters qui ponctuellement est capable de
coups de génie (Le jour d'après,
en 2004). Ou bien le diptyque d'Adam Wingard formé autour de
Godzilla x Kong (2021)
et de Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire (2024),
respectivement quatrième et cinquième opus du MonsterVerse
de la société de production américaine
Legendary Pictures
initié en 2014 avec Godzilla
de Gareth Edwards qui pour le coup est lui, un authentique
chef-d’œuvre... Le film dont nous allons causer aujourd'hui
concerne sa suite intitulée Godzilla 2 : Roi des
monstres.
Mais pour le malheur des fans du plus célèbres des Kaijū
japonais,
Gareth Edwards n'a pas repris les commandes de la bête pour la
seconde fois mais a abandonné la place au profit de Michael
Dougherty, réalisateur peu connu, notamment auteur en 2008 et 2015
des films d'horreur Trick 'r
Treat et
Krampus
et qui donc en 2019 s'attaquait à la légendaire et emblématique
créature issue de la culture populaire japonaise. Reprendre le
flambeau du remarquable long-métrage réalisé cinq ans auparavant
par Gareth Edwards n'étant pas chose aisée, Michael Dougherty va
effectivement s'y casser les dents. Et par la même occasion, briser
le moral des fans du populaire Kaijū
qui
espéraient probablement retrouver un même niveau de qualité.
Tourné en partie aux Blackhall Studios situés à Atlanta ainsi
qu'en Chine dans les studios Oriental
Movie Metropolis,
Godzilla 2 : Roi des
monstres
s'avère graphiquement sans doute moins traumatisant que l'immonde et
très récent Godzilla x
Kong : Le Nouvel Empire,
pour autant, le confort visuel ne sera absolument pas au rendez-vous.
Qu'il s'agisse du spectacle s'affichant à l'écran ou de l'écriture,
la perspective de découvrir une suite digne du Godzilla
de Gareth Edwards n'est que peine perdue... Du gros spectacle bien
lourd, bien gras et sans une once d'intelligence. L'attitude des
personnages primaires ou secondaires se généralisant, l'on assiste
à des comportements qui sont en totale contradiction avec l'instinct
de survie.
Tout
comme ces blancs de quelques secondes lors des séquences d'action
précédant l'attaque des diverses créatures en présence. De quoi
agacer, rendre nerveux, crisper le spectateur assez peu amouraché de
ce genre d'effets de style ! Visuellement, les effets-spéciaux
donnent souvent l'impression d'avoir été tournés sous un filtre du
genre ''Effet
Blizzard''
vraiment atroce. Rendant ainsi la lecture relativement pénible.
Godzilla 2 : Roi des
monstres
met en scène la paléobiologiste Emma Russell (Vera Farmiga), son
ex-mari Mark (Kyle Chandler) ainsi que leur fille Madison (Millie
Bobby Brown). L'antagoniste du récit est quant à lui incarné par
Charles Dance qui dans le rôle d'Alan Jonah, un ancien colonel de
l'armée britannique, est désormais à la tête d'un commando
d'écoterroristes qui va enlever Emma et sa fille afin de mener à
bien un projet environnemental... Projet auquel va subitement adhérer
Emma, laquelle possède l'Orca, un appareil permettant de reproduire
les signaux des titans et ainsi d'avoir un certain contrôle sur eux.
On part là en plein délire. Surtout lorsque la paléobiologiste
entame un discours sur la survie de notre planète, détruite à
petit feu par l'humanité et à laquelle Emma trouve une solution
radicale: faire appel aux titans! Aussi improbable que paraisse le
concept, le réalisateur n'en ira pas moins jusqu'au bout de ce
projet éminemment bourrin et où l'armée fait toujours autant preuve
de finesse dans ses actes. Du cinéma bien décérébré comme il
faut et dont l'unique but est de divertir à travers d'innombrables
séquences à effets-spéciaux des spectateurs pas trop regardants
sur la qualité du script! Mais le plus stupéfiant est ici sans
doute la laideur esthétique avec laquelle son auteur s'emploie à
confronter l'homme avec la créature et cette dernières avec celles
de son espèce. Non content d'être totalement inefficient en terme
d'émotion ou de simples frissons, Godzilla
2 : Roi des monstres
fait surtout figure de bouillie pixélisée dont l'indigence devra
attendre 2024 et le dégueu Godzilla
x Kong : Le Nouvel Empire d'Adam
Wingard pour faire pire ! Avec son message pseudo-écologique sous
couvert d'une multitude de destructions massives, le seule mérite au
film de Michael Dougherty sera de redonner l'envie aux puristes de
redécouvrir l'oeuvre séminale d'Ishirō Honda, laquelle fête cette
année ses soixante-dix ans d'existence. Pour le reste, inutile de
préciser qu'il est conseillé de revenir aux fondamentaux et non pas
de se fourvoyer dans cette caricature du cinéma ''
Emmerichien''...
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