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jeudi 9 janvier 2025

Cinque Bambole per la Luna d'Agosto de Mario Bava (1970) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Alors que dans le précédent article j'évoquais le superbe Lisa e il Diavolo de Mario Bava, nous remontons cette fois-ci en arrière de trois années afin de consacrer celui-ci à Cinque Bambole per la Luna d'Agosto tout bêtement traduit chez nous sous le titre L'île de l'épouvante alors que sa signification est ''Cinq poupées pour la lune d'août''. Le terme ''poupées'' n'étant de nos jours plus vraiment d'usage, au risque de voir les néo-hystérico-féministes se planter devant les éventuelles salles de cinéma qui auraient décidé de projeter à nouveau ce vieux long-métrage qui accuse presque les cinquante-cinq ans d'âge ! Parmi les nombreuses œuvres cinématographiques signées du réalisateur et scénariste italien, celle-ci a la particularité de partager le public en deux. D'un côté, il y a ceux qui parviennent à lui trouver des qualités même si de manière générale les pros et les anti s'unissent pour admettre tous ensemble que Cinque Bambole per la Luna d'Agosto est relativement ennuyeux. Mais encore, si cette remarque pouvait être la seule à justifier le mécontentement d'une partie du public, on n'irait pas plus loin que cette seule critique et n'importe quel article pourrait se boucler en seulement quelques lignes. Sauf que le film, en plus d'être d'un ennui parfois sidérant, propose une intrigue étonnamment vide. Surtout que d'après certaines âmes bien renseignées, Cinque Bambole per la Luna d'Agosto serait une adaptation libre du roman de la britannique Agatha Christie, Les dix petits nègres ! En effet, bien que reposant sur un scénario de Mario Di Nardo, lequel aura cette même année l'occasion de collaborer à nouveau avec Mario Bava sur son western Spaghetti Roy Colt e Winchester Jack, le long-métrage semblerait s'inspirer du célèbre ouvrage adapté maintes fois au théâtre et sur grand écran. Tout comme dans le roman d'Agatha Christie, huit personnes sont conviées à venir s'installer pour quelques jours sur une île appartenant à un certain George Stark (l'acteur romain Teodoro Corrà) et son épouse Jill (Edith Meloni). Des hommes tous accompagnés de leur épouse ou compagne respective. Et parmi eux, Gerry Farrell (l'autrichien William Berger) et sa femme Trudy (l'italo-allemande Ira Von Fürstenberg). Lui est l'inventeur d'une toute nouvelle résine synthétique que les hommes rassemblés durant le séjour vont tenter de convaincre de leur vendre la formule.


Chacun y allant d'un chèque rempli à hauteur de un million de dollars. Mais alors que Gerry refuse de se plier à la demande des autres invités, l'un après l'autre, les convives vont disparaître, assassinés par on ne sait qui. Les soupçons se portent ensuite sur chaque survivant. L'intrigue de Cinque Bambole per la Luna d'Agosto repose donc sur un concept bien connu des amateurs de la romancière britannique. En effet, le long-métrage mixe trois genres pour un résultat frôlant la catastrophe industrielle ! Du roman d'Agatha Christie Les dix petits nègres, le script de Mario Di Nardo et la mise en scène de Mario Bava reprennent le concept de Whodunit dans lequel se pose la question quant à l'identité du tueur. Ajoutant à ce principe celui du Giallo dont Mario Bava fut l'un des premiers à donner vie sur grand écran avec La ragazza che Sapeva Troppo et I tre Volti della Paura tous deux réalisés en 1963. Dans le cas de Cinque Bambole per la Luna d'Agosto, les meurtres sont timidement mis en scène puisque exécutés hors champ de la caméra. Question hémoglobine, le spectateur risque donc d'être très déçu. Le film du réalisateur italien s'inscrit également dans une sorte de proto-Slasher, sous genre à part entière de l'épouvante et de l'horreur dont les origines sont encore sujets à discussion mais qui trouve ici l'un de ses plus vieux et séminaux représentants. Ce qui n'empêche cependant pas Cinque Bambole per la Luna d'Agosto de figurer parmi les plus mauvais films de son auteur et, s'il s'avère effectivement que l’œuvre est bien un Whodunit/Giallo/Slasher, qu'il s'agit en outre de l'un des pires représentants de ces trois catégories. Le plaisir de retrouver la superbe Edwige Fenech est gâché par une sous exploitation de l'actrice. À l'image de toutes celles et ceux qui apparaissent à l'écran et pour lesquels aucun effort de caractérisation n'a été fourni. Durant une bonne grosse moitié de l'intrigue, voire même lors des deux premiers tiers, le film se traîne en n'étant constitué majoritairement que de séquences molles et parfaitement inintéressantes. Poussif et doté de meurtres mal accordés malgré la puissance du thème évoqué, on s'emmerde très rapidement. Jamais nous ne sommes gratifiés par de quelconques meurtres sanglants ou par la délicieuse plastique de ces héroïnes que l'on aurait aimé voir s'effeuiller, histoire de justifier cette assommante perte de temps, dotée de surcroît d'affreux décors et d'une musique signée Piero Umiliani parfaitement indigeste...

 

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