Après Birdemic: Shock and Terror en
2010 et Birdemic 2: The
Resurrection
en 2013, il aura fallut attendre une décennie entière pour enfin
découvrir le troisième volet de la franchise Z du réalisateur
américano-vietnamien James Nguyen. Dix années d'attentes pour
aboutir à un résultat, à minima, catastrophique! Car si les deux
premiers épisodes de la franchise étaient eux-mêmes très Z, ils
n'en demeuraient pas moins très drôles et très divertissants.
Soixante ans après la sortie de The
Birds
d'Alfred Hitchcock qu'encense au moins l'un des deux principaux
personnages de Birdemic 3:
Sea Eagle
incarné par Ryan Lord, la date tombe assez bien pour rappeler aux
plus jeunes qu'en son temps, le réalisateur et scénariste
britannico-américain fut l'auteur de l'un des chefs-d’œuvre du
cinéma d'agression animalière. Peu ont sut faire, depuis, aussi
bien. Et surtout pas Jams Nguyen dont le cinéma n'est vraiment pas
du même acabit même si grâce à la bienveillance de certains
spectateurs, sa trilogie a gagné au fil du temps ses galons d’œuvre
culte! Du moins les deux premiers volets puisqu'au regard de Birdemic
3: Sea Eagle,
il y a de quoi faire la gueule devant l'indigence crasse du spectacle
qui nous attend. N'excédant pas les quatre-vingt trois minutes, ce
dernier est d'un ennui tel que se déclenche invariablement et en
toute situation le mécanisme du sommeil. Les paupières se font
lourdes tandis que l'on s'empêche avec toute la peine du monde de
bailler. Le principal soucis de Birdemic
3: Sea Eagle
s'inscrit moins dans la somme, pourtant importante, de soucis
techniques qui nuisent aux qualités du récit que le script
lui-même. Dire que James Nguyen s'est foutu de ses spectateurs est
un euphémisme. Car tout ce qu'attendaient depuis ces dix dernières
années les ''fans'' du réalisateur et scénariste est concentré
dans ses vingt dernière minutes. Et même moins si l'on soustrait le
générique de fin. Merde, quoi ! Si l'on sait (ou pas, d'ailleurs)
que James Nguyen est un artiste engagé très préoccupé par
l'avenir de notre planète et donc de l'humanité, il y a dans le cas
du troisième volet de la franchise Birdemic
un abus dont il a franchit allégrement la frontière. Si d'ailleurs
le réalisateur choisit deux héros essentiellement préoccupés par
la nature et ses changements d'ordre climatique, ça n'est pas par
hasard. Manquant cruellement d'imagination, c'est cette fois-ci au
James Nguyen ''scénariste'' qu'il faudra faire des reproches.
Durant
une heure et quelques minutes, le bonhomme passe son temps à filmer
son couple nouvellement formé après leur rencontre sur une plage
pour imposer des dialogues apparemment prélevés et appris par coeur
à partir d'ouvrage spécialisés dans l'écologie et
l'environnement. Une succession de séquences parfaitement
assommantes qui finiraient presque par donner l'envie au spectateur
de sortir en forêt pour y foutre le feu aux arbres et déverser des
litres de polluants dans les rivières ! Si au bout de trois films
James Nguyen n'a pas encore compris que l'essentiel de ses fans
n'attend qu'une chose et une seule (voire des oiseaux attaquer les
protagonistes) et bien qu'il change de métier! Filmé dans des
conditions proches des soap opera, Birdemic
3: Sea Eagle
ferait presque passer ces derniers pour des séries télévisées
trash, gore et immorales ! Qu'est-ce qu'on peut se faire chier, nan
mais! On se FOUT des préoccupations de Kim (Julia Culbert) et
d'Evan, tout comme des quelques badauds qu'ils croisent en chemin.
Comme ces manifestants qui veulent sauver la planète et qui se
comptent sur les doigts d'une main. Des manifestants sur lesquels la
caméra de James Nuguyen s’appesantit d'ailleurs bien trop longtemps.
Birdemic 3: Sea Eagle
n'est
pas le film d'horreur fauché et mal fagoté que l'on attendait. Il
s'agit plutôt d'un message écolo-environnemental en forme de
docu-fiction ringard qui n'est même pas sauvé par les défauts
inhérents à l'exercice du cinéma propre au cinéaste
américano-vietnamien. Lorsque intervient l'attaque des oiseaux du
titre, c'est avec une certaine forme d'ironie volontairement assumée
ou non que rejoints par de nouveaux et tout récents personnages, Kim
et Evan vont défourailler dans le tas en buttant du piaf à coups de
kalashnikovs. Bref, si vous avez adoré les deux premiers volets de
la franchise mais si les seuls défauts techniques ne suffisent pas à
vous rendre perméable au style ''James Nguyen'', fuyez et surtout,
ne vous retournez pas! Car si Birdemic
3: Sea Eagle
conserve ce même soucis de post-synchronisation, de bruitages, de
montage sonore et d'effets-spéciaux (sans compter la mise en scène,
la direction d'acteurs ainsi que l'interprétation), le scénario
demeure tellement vides que ces défauts qui pour les amateurs de
nanars demeurent des qualités ne suffiront pas à les retenir devant
leur écrans au delà des dix ou quinze premières minutes. Le temps
qu'il faudra pour comprendre qu'il n'y a ici, rien à espérer!
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