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dimanche 30 octobre 2022

Ostatnia Wieczerza de Bartosz M. Kowalski (2022) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Disponible sur Netflix depuis le 26 octobre dernier, le long-métrage polonais Ostatnia Wieczerza de Bartosz M. Kowalski est un film d'horreur et d'épouvante dont le but ultime semble être de s'approprier le même type d'atmosphère que le chef-d’œuvre du français Jean-Jacques Annaud, Le nom de la rose. L’œuvre du polonais maintenant habitué depuis quelques années à produire des longs-métrages directement diffusés sur la célèbre plate-forme (Nobody Sleeps in the Woods Tonight: Parties 1 et II) exsude un parfum où se mêlent culte satanique, sacrifices, religion, enquête policière et anthropophagie. Des éléments réunis dans un contexte sacrément immersif puisque l'intrigue se déroule tout d'abord en 1957 en Basse-Silésie (partie sud d'une région historique se partageant entre la Pologne, la république Tchèque et l'Allemagne) lors d'une tentative échouée de sacrifice sur un bébé avant de principalement plonger ses protagonistes trente ans plus tard au cœur d'un monastère on ne peut plus anxiogène. En partie basé sur l'affaire concernant le prêtre d'origine polonaise Jerzy Popiełuszko qui passa sa vie à combattre le régime communiste en Pologne avant d'être assassiné le 6 juin 2010 à Varsovie, Ostatnia Wieczerza (sorti sur notre territoire sous le titre L'abîme de l'enfer) est moins un film politique que le témoignage d'événements paranormaux se déroulant dans un lieu sacré protégeant des hommes de foi en robes de bure. Des moines engloutissant une nourriture infecte (du moins en apparence) dont les origines retourneront sans doute quelques estomacs. Le rôle principal de Marek est tenu par l'acteur Piotr Zurawski qui sous ses faux airs d'homme de dieu est en réalité un policier infiltré entre les murs de l'édifice afin d'enquêter sur la disparition de huit femmes. Mais entendons nous bien : celles-ci ne faisant pas partie des membres de cette curieuse communauté, elles sont toutes considérées comme des possédées que le prieur Andrzej (Olaf Lubaszenko) et la totalité des moines se chargent d’exorciser...


Bartosz M. Kowalski charge la mule aussi lourdement que possible et imprègne son œuvre d'une ambiance crépusculaire permanente. Pas le genre d'endroit où les jeunes séminaristes aimeraient effectuer leur stage pastoral avant de devenir prêtres ! C'est glauque, pesant, délétère, sombre mais finalement, assez peu effrayant puisque le long-métrage se montre bien trop explicatif (les personnages passent leur temps à justifier n'importe lequel de leurs actes) et que l'on devine longtemps à l'avance ce qui va se produire. D'une manière générale, le film est plutôt bien interprété et malgré ses dizaines de moines, seule une toute petite poignée de leurs interprètes bénéficie d'un véritable rôle. Ostatnia Wieczerza souffre peut-être malheureusement de la comparaison avec l’œuvre de Jean-Jacques Annaud tant le polonais semble vouloir s'y raccrocher comme à une bouée de sauvetage. Car au fond, le produit brut servant de scénario au long-métrage paraît n'être réduit qu'à une fonction limitée. De l'enquête policière nous ne retiendront que quelques courtes séquences d'investigation puisque le subterfuge est très rapidement révélé. Le film accumule une quantité relativement appréciable de séquences silencieuses où est invoquée la présence éventuelle du Mal à travers les habituels gimmicks (les croix, têtes en bas, étant l'élément le plus significatif) tout en observant une drôle d'attitude de la part de la congrégation qui à la suite d'un sacrifice apparemment inopérant semble incapable de poursuivre leurs macabres desseins. Une note d'humour clairement involontaire qui ne réchauffera cependant pas l'atmosphère ! Si Ostatnia Wieczerza est déjà visuellement très chargé en connotations morbides, la bande-musicale signée de Carl-Johan Sevedag ne va rien arranger et alourdir davantage le propos. Bref, Ostatnia Wieczerza satisfera en priorité les amateurs d'ambiances glauques mais décevra sans doute ceux qui espéraient découvrir une œuvre véritablement dantesque...

 

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