Avec un premier volet sorti il y a deux ans qui connut un certain
succès sur le territoire français avec plus de deux millions de
spectateurs dans les salles, Thomas Gilou avait remis au goût du
jour le concept de film mettant en scène un établissement
accueillant les personnes âgées. Du thriller (Cortex
de Nicolas Boukhrief en 2008) à la comédie dramatique (Quand
tu seras grand d'Andréa
Bescond et Eric Métayer en 2023), nos ''vieux'' sont devenus à la
mode dans un nombre important de longs-métrages qui tous ne se
déroulent fort heureusement pas systématiquement dans des lieux
clos (Joyeuse retraite ! 1
et 2 de
Fabrice Bracq, Les vieux fourneaux
et Les vieux fourneaux : bons pour l'asile
de Christophe Duthuron). Alors que Thomas Gilou n'a plus donné signe
de vie depuis la sortie de sa Maison de retraite
en 2022, la suite des aventures des pensionnaires du foyer Lino
Vartan (du nom que portait l'acteur Gérard Depardieu dans le premier
volet et qui dans cette séquelle a disparu) est désormais réalisée
par Claude Zidi Jr. qui en dehors de l'honnête Ténor
en 2022 a pour le moment signé deux bonnes grosses purges avec Les
déguns 1&
2
en 2018 et 2023. Maison de retraite 2
fait donc suite aux précédentes péripéties auxquelles
participèrent de vieilles figures du cinéma français. C'est ainsi
que l'on retrouve une nouvelle fois Daniel Prévost, Liliane Rovère
et Firmine Richard qui tous les trois reprennent les rôles
respectifs d'Alfred de Gonzagues, Sylvette Leroux et Fleurette
Jean-Marie. Gérard Depardieu, Mylène Demongeot, Jean-Luc Bideau ou
Marthe Villalonga ont quant à eux disparu du casting pour être
remplacés par Michel Jonasz, Amanda Laer, Chantal Ladesou, Enrico
Macias et... Jean Reno dans les principaux rôles des pensionnaires
de la luxueuse et paradisiaque maison d'accueil pour personnes âgées,
Bel Azur Club
dont est le directeur Claude Masson (l'acteur Stéphane Debac). Dans
cette séquelle aussi intergénérationnelle qu'avait pu l'être
l'opus signé par Thomas Gilou, Claude Zidi Jr. reprend le concept
puisque l'on y retrouve les jeunes orphelins qui avaient sur mettre
un peu de gaieté au sein du foyer Lino Vartan, lequel risque
désormais de fermer ses portes en raison d'une absence de normes
sécuritaires.
Milann
Rousseau (toujours incarné par l'humoriste et acteur Kev Adams), ses
deux amis et associés Alban (Jarry) et Driss (Brahim Bouhlel, dont
le personnage apparaît pour la toute première fois à l'écran)
ainsi que les retraités et les orphelins sont donc contraints de
déménager pour venir s'installer au Bel
Azur Club
où ils seront froidement accueillis par Albert, Barbara, Danielle et
Lorenzo mais plutôt chaleureusement par Rico et la fille du
directeur, Clémence Masson, qu'interprète la jeune Louna Espinosa.
Après la sortie de Maison de retraite
en 2022, le concept de comédie intergénérationnelle sera repris
l'année suivante dans l'excellent Quand tu seras
grand d'Andréa
Bescond et Eric Métayer. Claude Zidi Jr., Kev Adams et la scénariste
Élodie Hesme ne font logiquement que se réapproprier l'idée
originale conçue deux ans auparavant par l'humoriste et la
scénariste Catherine Diament sur la base d'une histoire écrite par
le réalisateur et scénariste Romain Levy. Au vu du niveau actuel
de la comédie Made
in France,
on ne va pas trop cracher dans la soupe car si Maison
de retraite 2
ne fait clairement pas partie des grands représentants dans le
domaine de l'humour à la française, on a vu pire. Quoique, le film
s'autorise d'incessantes interventions de l'humoriste multi-fonctions
Jarry dont le potentiel comique lui octroie d'office le titre de l'un
des comiques les plus ringards du siècle. En effet, il est souvent
insupportable de le voir gesticuler façon ''folle de service'', sous
l'apparat du gay maniéré que le personnage revendique ouvertement.
Pas sûr que la totalité de la communauté homosexuelle se sente
véritablement représentée par cette caricature efféminée et
surtout, pas drôle pour un sou, qui conteste instantanément aux
auteurs le droit de contester le côté flétri de certains
dialogues. Quant au récit, il ne trompera d'ailleurs personne quant
aux quelques références passées sous silence qui semblent avoir
quelque peu inspiré les scénaristes. Car comme le découvriront les
spectateurs un peu plus tard, le cadre idyllique du Bel
Azur Club
cachera une machination afin de redorer le blason d'une concurrente
incarnée de manière outrageusement parodique par l'actrice Anne
Marivin. Lorsque l'heure de la vengeance a sonné, viennent alors
immédiatement se rappeler à notre bon souvenir la
maison du bonheur
de Dany Boon ou La vérité si je mens 2
qui... tiens, tiens, fut réalisé par Thomas Gilou en plus de vingt
ans auparavant. Un hommage de la part de Claude Zidi Jr. ? Pas
sûr... Bref, une comédie vite vue, vite oubliée...
"Humoriste" et "acteur" pour Kev Adams, ce sont de bien grands mots... Et Enrico, je veux le "dégommer" mais quand même pas physiquement... :-)
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