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samedi 3 août 2019

Clones de Jonathan Mostow (2009) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Y aurait-il tromperie sur la marchandise ? Ben oui, un peu quant même, non ? Clones n'est pas tout à fait ce que le titre laissait présager à l'origine. Surtout si l'on considère qu'un clone est la réplique parfaite d'un individu d'un point de vue génétique. S'agissant de la division d'une cellule sans qu'aucune de celles produites n'ait la moindre différence avec l'originale, on peut se demander dans quelles mesures le titre du cinquième long-métrage de Jonathan Mostow (U-571, Terminator 3) ne serait pas une escroquerie en terme de promesses. Ici, n'espérez pas une étude scientifique approfondie équivalente à l'expérience menée sur la célèbre brebis Dolly. Clones n'est donc pas le film de hard science-fiction que l'on aurait pourtant aimé découvrir mais plutôt l'un de ces nombreux films d'actions ''améliorés'' grâce à l'apport croissant d'effets-spéciaux de dernière génération. Froid comme une dystopie (ce que le film du réalisateur, producteur et scénariste américain est au demeurant) et interprété par l'un des grands maître de ''l'inexpressivité'' faciale (oui, oui, je veux parler de Bruce Willis), Clones est un petit blockbusters, bourrin comme il se doit (il faut bien contenter les amateurs de pure action), et pas vraiment fin en terme de réflexion.

On n'en attendait pas davantage de la part d'un Bruce Willis se spécialisant surtout dans le domaine de l'action et du thriller depuis la flamboyante trilogie Die Hard de John McTiernan. Cependant, ne crachons pas dans la soupe. Car qui dit blockbuster dit généralement surabondance d'effets-spéciaux, visuels et pyrotechniques et absence PRESQUE totale de scénario (c'est qu'il ne faudrait surtout pas chez ces mêmes amateurs d'action provoquer une surchauffe du moteur central !!!). Si les effets-spéciaux sont ici bien présents, leur accumulation ne vous forcera pas à faire après la projection, un petit tour chez votre ophtalmologue... Bon, j'avoue, j'exagère un peu. Surtout qu'en matière de gros blockbusters essentiellement constitués de CGI et autres fonds verts, certains font parfois des prodiges (demandez à Peter Jackson ce qu'il en pense)...

Le clonage étant une chose partiellement, mais très largement acquise par la communauté en cette année... (tiens, d'ailleurs, quand se déroule l'intrigue de Clones ?), il en demeure qui refusent d'être remplacés par une copie parfaite, qui vivra à l'air libre à leur place sans pour autant ressentir la moindre émotion, aspect que conserve fort heureusement l'hôte d'origine. Ici, nous sommes en terrain presque conquis puisque à partir d'un scénario écrit à quatre mains par les scénaristes Michael Ferris et John Brancato sur la base du roman écrit, lui, par Robert Venditti et Brett Weldele (The Surrogates, qui n'est autre que le titre original du film), Clones ressemble (!!!) à des légions de films passés, et semblera lui-même en inspirer d'autres (le premier quart-d'heure du remake de Robocop signé en 2014 par le cinéaste américain José Padilha a littéralement ''siphonné'' le réservoir à idées du long-métrage de Jonathan Mostow). Un calque honteux et impardonnable se foutant probablement d'un public sans doute considéré alors comme d'assez fragile intellectuellement pour ne pas faire le rapprochement.

Ce qui se révélera assez déconcertant concernant l’œuvre de Jonathan Mostow est sa volonté d'empiéter sur des territoires qui n'ont plus rien de commun avec le sujet invoqué. Les clones désignés par le titre ne sont en fait que des machines, sans doute constituées d'une part infime de gènes humains bien présents, mais qui ne font finalement office que d'ersatz du flic-robot inventé vingt-deux ans auparavant par Michael Miner et Edward Neumeier pour les biens de Robocop du réalisateur néerlandais Paul Verhoeven. Et non seulement, il s'agit de machines, mais de plus, elles semblent posséder des capacités leur permettant des prouessesphysique  exceptionnelles. De quoi rendre encore plus fou l'amateur de science-fiction intelligente qui ne pourra que constater être devant un pur divertissement, sans âme propre et à destination unique du grand public...

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