Y aurait-il tromperie sur
la marchandise ? Ben oui, un peu quant même, non ? Clones
n'est pas tout à fait ce que le titre laissait présager à
l'origine. Surtout si l'on considère qu'un clone est la réplique parfaite
d'un individu d'un point de vue génétique. S'agissant de la
division d'une cellule sans qu'aucune de celles produites n'ait la
moindre différence avec l'originale, on peut se demander dans
quelles mesures le titre du cinquième long-métrage de Jonathan
Mostow (U-571,
Terminator 3)
ne serait pas une escroquerie en terme de promesses. Ici, n'espérez
pas une étude scientifique approfondie équivalente à l'expérience
menée sur la célèbre brebis Dolly. Clones
n'est donc pas le film de hard science-fiction que l'on aurait
pourtant aimé découvrir mais plutôt l'un de ces nombreux films
d'actions ''améliorés'' grâce à l'apport croissant
d'effets-spéciaux de dernière génération. Froid comme une
dystopie (ce que le film du réalisateur, producteur et scénariste
américain est au demeurant) et interprété par l'un des grands
maître de ''l'inexpressivité'' faciale (oui, oui, je veux parler de
Bruce Willis), Clones
est un petit blockbusters, bourrin comme il se doit (il faut bien
contenter les amateurs de pure action), et pas vraiment fin en terme
de réflexion.
On
n'en attendait pas davantage de la part d'un Bruce Willis se
spécialisant surtout dans le domaine de l'action et du thriller
depuis la flamboyante trilogie Die Hard
de John McTiernan. Cependant, ne crachons pas dans la soupe. Car qui
dit blockbuster dit généralement surabondance d'effets-spéciaux,
visuels et pyrotechniques et absence PRESQUE totale de scénario
(c'est qu'il ne faudrait surtout pas chez ces mêmes amateurs
d'action provoquer une surchauffe du moteur central !!!). Si les
effets-spéciaux sont ici bien présents, leur accumulation ne vous
forcera pas à faire après la projection, un petit tour chez votre
ophtalmologue... Bon, j'avoue, j'exagère un peu. Surtout qu'en
matière de gros blockbusters essentiellement constitués de CGI et
autres fonds verts, certains font parfois des prodiges (demandez à
Peter Jackson ce qu'il en pense)...
Le
clonage étant une chose partiellement, mais très largement acquise
par la communauté en cette année... (tiens, d'ailleurs, quand se
déroule l'intrigue de Clones ?),
il en demeure qui refusent d'être remplacés par une copie
parfaite, qui vivra à l'air libre à leur place sans pour autant
ressentir la moindre émotion, aspect que conserve fort heureusement
l'hôte d'origine. Ici, nous sommes en terrain presque conquis
puisque à partir d'un scénario écrit à quatre mains par les
scénaristes Michael Ferris et John Brancato sur la base du roman
écrit, lui, par Robert Venditti et Brett Weldele (The
Surrogates,
qui n'est autre que le titre original du film), Clones
ressemble (!!!) à des légions de films passés, et semblera
lui-même en inspirer d'autres (le premier quart-d'heure du remake de
Robocop
signé en 2014 par le cinéaste américain José Padilha a
littéralement ''siphonné'' le réservoir à idées du long-métrage
de Jonathan Mostow). Un calque honteux et impardonnable se foutant
probablement d'un public sans doute considéré alors comme d'assez
fragile intellectuellement pour ne pas faire le rapprochement.
Ce
qui se révélera assez déconcertant concernant l’œuvre de
Jonathan Mostow est sa volonté d'empiéter sur des territoires qui
n'ont plus rien de commun avec le sujet invoqué. Les clones désignés
par le titre ne sont en fait que des machines, sans doute constituées
d'une part infime de gènes humains bien présents, mais qui ne font
finalement office que d'ersatz du flic-robot inventé vingt-deux ans
auparavant par Michael Miner et Edward Neumeier pour les biens de
Robocop
du réalisateur néerlandais Paul Verhoeven. Et non seulement, il
s'agit de machines, mais de plus, elles semblent posséder des
capacités leur permettant des prouessesphysique exceptionnelles. De quoi
rendre encore plus fou l'amateur de science-fiction intelligente qui
ne pourra que constater être devant un pur divertissement, sans âme
propre et à destination unique du grand public...
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