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jeudi 8 mars 2018

Carbone d'Olivier Marchal (2017) - ★★★★★★★★☆☆



Après le précédent article consacré à l'excellent polar français de Gela Babluani, Money, le suivant est consacré au dernier long-métrage de l'acteur et réalisateur Olivier Marchal qui jusqu'à maintenant avait réalisé quatre films d'excellente facture dont le très sombre et pessimiste MR 73 avec Daniel Auteuil en 2008 et Les Lyonnais en 2011. Cette fois-ci, aux commandes d'un scénario écrit à quatre mains en compagnie d'Emmanuel Naccache, le cinéaste s'inspire d'une idée d'Ali Hajdi, elle-même inspirée d'un fait-divers ayant eu lieu entre septembre 2008 et juin 2009, lequel pris pour cadre la signature du protocole de Kyoto à l'issu duquel, l'Union Européenne s'engagea à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Un groupe d'escrocs profita alors de cette législation pour monter un réseau d'arnaques de grande ampleur. Longtemps après la French Connexion naissait la Carbone Connexion.

Sobrement intitulé Carbone, le dernier né d'Olivier Marchal est un thriller redoutablement efficace, qui ne fait ni dans la dentelle, ni dans l’œuvre familiale. Ici, tout y transpire la noirceur. L'intrigue tourne tout d'abord autour du personnage incarné par l'excellent Benoît Magimel, déjà présent dans le précédent film chroniqué en ces pages. Antoine Roca, ce PDG d'une entreprise au bord de la faillite, contraint de déposer le bilan. Marié à Dana et beau-fils d'Aron Goldstein, riche et impitoyable homme d'affaire qui le méprise, Antoine doit se refaire s'il veut pouvoir sauver la trentaine d'employés que la fermeture de son usine va mettre sur le carreau. C'est ainsi que son ami et avocat Laurent Melki le met sur une piste qui pourrait lui permettre de se faire beaucoup d'argent : tenter une fraude à la TVA sur les quotas de carbone de grande ampleur. Pour cela, il fait appel à ses deux meilleurs amis, les frères Eric et Simon, les fils de Dolly Wizman, il est aiguillé vers Kamel Dafri, un très dangereux trafiquant de drogue qui accepte de lui prêter cinq millions d'euros, en contrepartie desquels, Antoine et les deux frères devront lui reverser le double dès qu'ils auront réussi leur coût. Mais en choisissant de faire appel à « l'arabe », ils vont plonger tous les trois dans un tourbillon de mort qui fera également des dégâts collatéraux.

Une véritable gifle. Voilà ce qui ressort du dernier long-métrage d'Olivier Marchal. Pas aussi noir que MR 73 mais sans conteste, aussi désespéré, Carbone ne souffre que d'un seul gros défaut qui, fort heureusement, se fera assez vite oublier dès lors que la Broyeuse sera entrée en action. Ce problème qui aurait pu faire chavirer le navire, c'est justement ce coup inspiré de la Carbone Connexion. Les personnages mettent en effet en place tout un réseau bien huilé consistant à profiter de la législation citée plus haut afin de détourner des fonds très importants. Le problème, c'est qu'Olivier Marchal y va un peu trop rapidement, rendant du coup cette phase du récit peu crédible. Un peu trop facile en réalité. Mais dès que la réussite des trois amis intéresse le très gourmand Kamel Dafri (impressionnant Moussa Maaskri), tout est oublié et l'on assiste impuissant à la chute d'Antoine, d'Eric, de Simon et de leurs familles respectives. Gérard Depardieu incarne le monstrueux Aron Goldstein et prouve une fois encore qu'il est non seulement capable d'interpréter des types vraiment affreux, mais qu'il a encore beaucoup de choses à offrir au public.

Le casting est en la matière, tout à fait remarquable. Grâce à la mise en scène concise d'Olivier Marchal et au montage de Julien Perrin et Raphaele Urtin, Laura Smet, Idir Chender, Gringe, la chanteuse Dani et même Michael Youn (qui décidément prouve de plus en plus sa valeur d'interprète) incarnent des personnages déchirés et passionnants. Une fois encore, le paysage cinématographique français peut s’enorgueillir d'avoir en sa possession un véritable joyau du thriller français. Benoït Magimel y est aussi sombre que lumineux. A voir sans modération...

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