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mercredi 7 mars 2018

Money de Gela Babluani (2017) - ★★★★★★★★☆☆



Quand on vous dit que l'argent ne fait pas le bonheur... certains auraient dû en prendre de la graine et envisager ce proverbe comme unique alternative. Money prouve que le pognon n'y contribue même pas. Ou du moins, à l'issue d'un long chemin de croix qui vous abandonnera à votre sort. Seul, sans amis, sans famille, contraint à l'exile. Au lieu d'aller cambrioler une mallette remplie d'argent sale appartenant à un notable, Danis et ses amis Eric et Alexandra auraient mieux fait de regarder Série Noire d'Alain Corneau, l'un des monuments en matière de polar français, en tout cas, depuis sa sortie en 1979, jamais égalé. Money est peut-être l'un des meilleurs descendants du cauchemar paroxystique pour lequel l'immense Patrick Dewaere livra une performance inoubliable. La relève est dorénavant assurée grâce à George Babluani et Vincent Rottiers qui campent ces deux jeunes imbéciles qui croyaient sans doute faire leur bonheur en volant l'argent douteux d'un notable (excellent Louis-Do de Lencquesaing). Money est un thriller aussi noir qu'une nuit sans Lune, aussi violent qu'un raz de marée, et aussi redoutable qu'un uppercut.

Pourtant, le principe est des plus simple : trois jeunes havrais sans avenir certain évoquent l'idée de pénétrer la luxueuse demeure d'un secrétaire d'État à la morale plus que douteuse afin de lui dérober une très grosse somme d'argent. Alors que le long-métrage démarre par un flagrant délit concernant une cargaison de deux tonnes de drogue, il ne s'agit en fait que d'un événement assez rapidement relayé aux oubliettes puisque l'intrigue, se resserrera autour du trio formé par Danis, et les frère et sœur Eric et Alexandra. Le braquage, comme on peut s'en douter, prendra un virage inattendu pour nos trois cambrioleurs inexpérimentés. Le film de Gela Babluani s'inscrit dans une échelle de temps n'excédant pas la dizaine d'heures qui séparent le crépuscule d'une journée de l'aube suivante. Plus la nuit avance, et plus l'avenir proche de nos trois jeunes adultes est incertain. Entre huis-clos et chasse à l'homme au cœur d'une nuit opaque, Money déroule l’implacable scénario que le cinéaste a lui-même écrit.

Il aura fallut cinq semaines à Gela Babluani pour tourner l'un des polars les plus efficaces du moment. La preuve que le cinéma français, en la matière, n'a pas à rougir face à la concurrence américaine, scandinave, japonaise ou sud-coréenne. Aussi discrète soit-elle, la musique du compositeur et pianiste français Jean-Michel Bernard s'intègre parfaitement et participe au climat délétère qui imprime le long-métrage. Le montage, sans être abusivement nerveux, façonne quant à lui un rythme suffisamment enlevé pour que les scènes, les événements, s'enchaînent sans que le spectateur n'ait à aucun moment à souffrir de la moindre lassitude. Les amateurs de thriller reconnaîtront au passage la présence de deux des interprètes de l'efficace Taken que Pierre Morel réalisa il y a de cela dix ans tout rond : le français Olivier Rabourdin qui une fois de plus incarne un personnage aux contours assez troubles, ainsi que l'excellent acteur albanais Arben Bajraktaraj. On notera également la présence des toujours aussi épatants Féodor Atkine et Benoît Magimel. Money demeure donc une totale réussite qui mérite que l'on s'y penche, que l'on soit amateur du genre ou pas.
Allez, juste pour évoquer le(s) « petit(s) truc(s) » qui pourrai(en)t empêcher le film de devenir un classique du polar à la française, je reprocherai juste aux interprètes de réciter leur texte en chuchotant comme s'ils craignaient que les voisins ne les entendent. En intérieur, cela peut se comprendre, mais dehors, à l'écart de tout, cela reste épuisant de devoir tendre l'oreille en permanence pour comprendre ce que chuchotent les personnages. De plus vous pourrez constater la laideur de l'affiche... A part ces menus détails, rien à redire, louez Money, achetez-le, mais surtout, ne le volez pas. Vous risqueriez de connaître un sort similaire à celui de nos trois jeunes héros...

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