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samedi 3 août 2019

Imperium de Daniel Ragussis (2016) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



La signification du mot Imperium remonte à l'époque de la Rome Antique et signifie le pouvoir absolu détenu par l'empereur. Dans le cas présent, l'emploi de ce terme dans le titre du premier long-métrage de Daniel Ragussis, producteur et auteur avant ça de plusieurs courts-métrages, signifie celui de la race blanche dite aryenne et s'avère être le titre d'un ouvrage sur lequel travaillera le jeune agent du FBI Nate Foster afin d''intégrer un groupuscule néo-nazi constitué de suprémacistes blancs. D'abord réticent, le jeune homme accepte cette périlleuse mission mais doit d'abord apprendre à se comporter tel l'un de ses membres. C'est donc aux côtés de l'agent Angela Zamparo (l'actrice Toni Collette) qu'il va inlassablement répéter des phrases par cœur constituant le parcours personnel et fictif du personnage qu'il devra incarner auprès de ses futurs et nouveaux ''compagnons''...

Les films traitant du néo-nazisme sous toutes ses formes sont légions, mais ceux qui abordent ce délicat sujet sous un angle véritablement sérieux sont plus rares. À titre d'exemple, on pense notamment à American History X de Tony Kaye réalisé en 1998, ou à La Main Droite du Diable de Costas Gavras qui lui, traitait plus spécifiquement d'une formation d'extrême-droite parmi des paysans du Midwest apparentée au célèbre Ku Kux Klan (KKK). Imperium semble donc être à ce jour le dernier long-métrage à oser s'attaquer à un sujet particulièrement sulfureux. Pourtant, plutôt que le brûlot auquel le public aurait pu s'attendre, le film de Daniel Ragussis, dont le réalisateur a signé l'écriture du scénario en compagnie de Michael German, est loin d'être aussi passionnant et dérangeant qu'il aurait dû être. Sans doute le réalisateur aurait-il dû commencer sa carrière en optant pour un sujet moins fort et plus simple à mettre en scène car Imperium est perclus de défauts rédhibitoires.

Si l'emploi de Daniel Radcliffe dans le rôle principal n'est pas une mauvais idée en soit, l'acteur ne semble pas encore véritablement taillé pour interpréter ce genre de personnage. Et le fait qu'il ait rasé son crâne ou qu'il porte assez bien le ''costume'' du néo-nazi n'y change rien. Mais la faute n'est très certainement pas à mettre sur le dos de l'acteur rendu célèbre pour son rôle éponyme de Harry Potter. L'acteur qui s'est depuis affranchi de ce personnage pour interpréter des individus qui sortent parfois de l'ordinaire (il incarne le Diable dans Horns d'Alexandre Aja et un cadavre ''pétomane'' durant l'intégralité de Swiss Army Man de Dan Kwan et Daniel Scheinert) a beau donner du cœur à l'ouvrage, on a du mal à croire à cette histoire apparemment tirée d'un fait divers réel dans laquelle son personnage intègre donc un groupuscule néo-nazi afin de contrer un plan visant à fabriquer une bombe radioaxtive. D'abord, et cela n'a par contre rien à voir avec les éventuels défauts de la mise en scène ou de l'interprétation, mais Imperium s'avérera sans doute plus confortable à découvrir dans sa langue originale car le doublage effectué sur les principaux protagonistes Daniel Radcliffe et Toni Collette est tout simplement désastreux. Simon Praat et Isabelle Bechstein possèdent un timbre insupportable qui empêchent le spectateur de s'immerger totalement dans le récit.

Un récit qui d'ailleurs manque de profondeur (mon dieu, ce que le scénario peut être simpliste !!!) et qui dénote de l'incapacité du réalisateur à diriger ses interprètes malgré la fatuité du scénario. De plus, et là encore, le problème n'est pas à mettre sur le compte de Daniel Radcliffe, mais divers éléments empêchent de croire à ce récit. À commencer par le peu de charisme du personnage de Nate Foster. Un gringalet, peu sûr de lui, tremblant chaque fois que lui en est donnée l'occasion, incapable de montrer la moindre assurance, bref, le genre de responsabilité qu'on verrait plutôt confiée à un homme d'expérience. De plus, son intégration parmi les membres de suprémacistes blancs s'effectue de manière beaucoup trop rapide et irréaliste alors qu'il semble honorable d'imaginer qu'il lui faudrait passer des tests afin de montrer son engagement envers eux. Non, quelques phrases prononcées lors de sa première rencontre avec l'un des chefs du groupuscule suffiront malgré la méfiance de l'un d'eux. D'ailleurs, à propos de méfiance, alors que tout semble joué pour le héros, apparemment ''découvert'' par le membre d'un second groupuscule, Nate Foster s'en sort miraculeusement grâce à une pirouette absolument invraisemblable. Le genre dont il bénéficie d'ailleurs à plusieurs occasions, le film frôlant ainsi parfois le ridicule. Du piètre intérêt qu'offre Imperium demeure pourtant une certaine vision des groupuscules néo-nazi. À part cela, le film de Daniel Ragussis est absolument indigeste...

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