La signification du mot
Imperium remonte à l'époque
de la Rome Antique et signifie le pouvoir absolu détenu par
l'empereur. Dans le cas présent, l'emploi de ce terme dans le titre
du premier long-métrage de Daniel Ragussis, producteur et auteur
avant ça de plusieurs courts-métrages, signifie celui de la race
blanche dite aryenne et s'avère être le titre d'un ouvrage sur
lequel travaillera le jeune agent du FBI Nate Foster afin d''intégrer
un groupuscule néo-nazi constitué de suprémacistes blancs. D'abord
réticent, le jeune homme accepte cette périlleuse mission mais doit
d'abord apprendre à se comporter tel l'un de ses membres. C'est donc
aux côtés de l'agent Angela Zamparo (l'actrice Toni Collette) qu'il
va inlassablement répéter des phrases par cœur constituant le
parcours personnel et fictif du personnage qu'il devra incarner
auprès de ses futurs et nouveaux ''compagnons''...
Les
films traitant du néo-nazisme sous toutes ses formes sont légions,
mais ceux qui abordent ce délicat sujet sous un angle véritablement
sérieux sont plus rares. À titre d'exemple, on pense notamment à
American History X
de Tony Kaye réalisé en 1998, ou à La Main
Droite du Diable de
Costas Gavras qui lui, traitait plus spécifiquement d'une formation
d'extrême-droite parmi des paysans du Midwest apparentée au célèbre
Ku Kux Klan
(KKK). Imperium
semble donc être à ce jour le dernier long-métrage à oser
s'attaquer à un sujet particulièrement sulfureux. Pourtant, plutôt
que le brûlot auquel le public aurait pu s'attendre, le film de
Daniel Ragussis, dont le réalisateur a signé l'écriture du
scénario en compagnie de Michael German, est loin d'être aussi
passionnant et dérangeant qu'il aurait dû être. Sans doute le
réalisateur aurait-il dû commencer sa carrière en optant pour un
sujet moins fort et plus simple à mettre en scène car Imperium
est perclus de défauts rédhibitoires.
Si
l'emploi de Daniel Radcliffe dans le rôle principal n'est pas une mauvais idée en
soit, l'acteur ne semble pas encore véritablement taillé pour
interpréter ce genre de personnage. Et le fait qu'il ait rasé son
crâne ou qu'il porte assez bien le ''costume'' du néo-nazi n'y
change rien. Mais la faute n'est très certainement pas à mettre sur
le dos de l'acteur rendu célèbre pour son rôle éponyme de Harry
Potter. L'acteur qui s'est depuis affranchi de ce personnage pour
interpréter des individus qui sortent parfois de l'ordinaire (il
incarne le Diable dans Horns
d'Alexandre Aja et un cadavre ''pétomane'' durant l'intégralité de
Swiss Army Man
de Dan Kwan et Daniel Scheinert) a beau donner du cœur à l'ouvrage,
on a du mal à croire à cette histoire apparemment tirée d'un fait
divers réel dans laquelle son personnage intègre donc un
groupuscule néo-nazi afin de contrer un plan visant à fabriquer une
bombe radioaxtive. D'abord, et cela n'a par contre rien à voir avec
les éventuels défauts de la mise en scène ou de l'interprétation,
mais Imperium
s'avérera sans doute plus confortable à découvrir dans sa langue
originale car le doublage effectué sur les principaux protagonistes
Daniel Radcliffe et Toni Collette est tout simplement désastreux.
Simon Praat et Isabelle Bechstein possèdent un timbre insupportable
qui empêchent le spectateur de s'immerger totalement dans le récit.
Un récit qui d'ailleurs manque de profondeur (mon dieu, ce que le
scénario peut être simpliste !!!) et qui dénote de l'incapacité
du réalisateur à diriger ses interprètes malgré la fatuité du
scénario. De plus, et là encore, le problème n'est pas à mettre
sur le compte de Daniel Radcliffe, mais divers éléments empêchent de
croire à ce récit. À commencer par le peu de charisme du
personnage de Nate Foster. Un gringalet, peu sûr de lui, tremblant
chaque fois que lui en est donnée l'occasion, incapable de montrer
la moindre assurance, bref, le genre de responsabilité qu'on
verrait plutôt confiée à un homme d'expérience. De plus, son
intégration parmi les membres de suprémacistes blancs s'effectue de
manière beaucoup trop rapide et irréaliste alors qu'il semble
honorable d'imaginer qu'il lui faudrait passer des tests afin de
montrer son engagement envers eux. Non, quelques phrases prononcées
lors de sa première rencontre avec l'un des chefs du groupuscule
suffiront malgré la méfiance de l'un d'eux. D'ailleurs, à propos
de méfiance, alors que tout semble joué pour le héros, apparemment
''découvert'' par le membre d'un second groupuscule, Nate Foster
s'en sort miraculeusement grâce à une pirouette absolument
invraisemblable. Le genre dont il bénéficie d'ailleurs à plusieurs
occasions, le film frôlant ainsi parfois le ridicule. Du piètre
intérêt qu'offre Imperium demeure pourtant une certaine vision
des groupuscules néo-nazi. À part cela, le film de Daniel Ragussis
est absolument indigeste...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire